
le ! r , comme, deffus, continuant cela dix a douze
jours à \ f manière des 'lins'i & en (bmmë, juf-
Ûu'à ce que cognoittrez. la matière être fuffifam-
nient rouvée , par l'epreuve (]U en ferez , dciïé-
chant & battant une poignée dé chacune 'de cés
trois fortes d'efcorces’ , remettant au feréin celles
qui ne feront pas afle'z appareillées , & en te-
tirant les autres , comme le recognoitrez a
foe i l ■ >.
Le fruit du mûrier, engraïffe très-promptement
la volaille 3 les cochons, & les. feuilles raffem-
blées après leur chute , & mifes à fécher font
dévorées par les troupeaux: c’eft pour eux une
excellente nourriture- d'hiver.
Le bois des taillis eft employé utilement |
tomme pehhes à fouténir des treillages , comtne
tuteurs pour les arbres j celui du, tronç & des
groflès branches, fendu & frie en planches d'un
à deux pouces d’épaiffeur , fert a la fabrication
des vaiffeaux vinaires. Ce bois ëlb particulièrement
avantageux pout les vins Tàîanrs ; il leur
Communiqué .un petit goût agréable , & approchant
dé, cèluï que l'on appelle violette. Xims les
pays dé wgiipbfes on apprécie le bois de mûrier
pour les échalas. U dure infiniment plus que tous
tes autres boià blancs , mojns que le chêne , à la
Mérité , mais autant que celui des .taillis dé châtaigniers
, fur-tout l i on à la précaution del'é-
corcer.
Le mûrier .devient encore un arbre très-pré-
çieùx dans les provinces méridionales , pour les
décorations des jardins , puifque, la charmille ,
le hê tre , ne fauroient y croître , fans être largement
arrofés , & l'eau y eft trop rare pour
être confommée en objets ae pur agrément. Le
mûrier craint peu la féchereffe ; fes branches fe
prêtent volontiers à la forme qu'on veut leur
donner ; & fi on fait les conduire , fi on fait à
propos les incliner fupprimer le canal dirçél
de la feve on peut en faire dés berceaux agréables
, & des paliffades femblàbks à, celles des
charmilles, & dont les feuilles .féroiit d'un vert
plus, gai..
Les fruits du mûrier étant bien mûrs appai-
fent la to u x , & facilitent Pexpeéioration. Le
fuc exprimé & paffé à travers un linge , donné
en gargarifme , calme l'inflammatiott des amygdales.
On i auffi regardé la feuille fcoifimé vulnéraire
, étant appliquée fur une coupure aulfi-
tôt qu'elle eft faite J mais’ elle a fouftrait la plaie
au conta# de l'air atmofphérique : Voilà tout
fon mérite.
Nous ne croyons pas devoir abandonner cet
article , quoique déjà un peu lo n g , fans préfèn-
ter ici quel ques détails extraits du diâjonhaire
d'agriculture fur la propagation du ,mûrier en
Europe. Cét arbre précieux . originaire dé la
C hine, eft, aujourd’hui nât'uratifé jufqu’ en Hon*
grié‘ & jufqu’èri Pruflfe- La .propagation de- cet
arbre'à aes difta'nces ftéloighees de fon pays primitif']
,. ne prouveit-elle .pas , dit Rozier , combien
il eft poflible de riaturalifer les' plantes de
proche en proche par la voie ,des; ferais. Ceft
ainfi que, le tulipier , & beaucoup d’autres arbres
délicats 3 font parvenus, dans nos climats ,
à' pafler l’tyiver en pleine terre , & à y vég éte r
aujourd’hui avec beaucoup daifançe. Le mûrier
s’eft t e l l e m e n t acclimaté parmi nous ■, qu’il brave
les grands froids , & même les rigoureux hivers
du Brandebourg.
Il paroît évident que les Chinois font le premier
peuple qui ait cultivé le mûrier , & élevé
lè ver à foie. De chez eux fa culture a pâlie
en Perle, & de-là dans les liés de l’Archipel.
Sous l’empereur Juftinien des moines apportèren t
en Grèce les femences du mimer, & enfuite
les oeufs de l’infeéte qu’ il nourrit. Environ vers
l’an 1540 , , on commença à cultiver c e t arbre
en Sicile & en Italie , & fous Charles VII quelques
pieds'en furent tran.fportés çn France. Plu-
lieurs feigneurs qui a voient fuivi Charles VIII
dans les guerres d’ Italie en - 145)4 , tranfpor-,
tèrent de Sicile plufieurs pieds' en Provence, &
fur-tout dans le voifinage de Mohtélimar. On
dit qu’on y voit éncore ces premiers arbres dans
les vaftes emplacemens des jardins de fes maifons
royales. Il en Ht diftribuer les arbres dans les
provinces , & il accorda une protection diftin-
guee aux manufactures de foierieS de Lyon &
de Tours.jHenri II travailla à.multiplier les mûriers
, & Henri IV , malgré les oppofitions foi>
melles de Sully, établit des pépinières. Sous
Louis XIII , cette branche d’agriculture fut négligée.
C o lb e r t, qui fiifoit confîfter la profper
rité d’un état uniquement dans le commerce,
comprit tout davantage qu’on pouvoir & qu°n
de voit retirer du mûrier : il rétablit les pépi-
1 nié res royales , Ht diftribuer les pieds qu on en
! retiroit, & les fit planter aux frais de l’E ta t.
Ce ,pr<?cédé généreux , maïs 'violent, parc«
qu’il .attaquoit les droits de propriété , ne plut
pas aux habitans de la campagne de maniéré
ou d’autre c.es plantations periffoient chaque année
: il fallut donc avoir recours à un moyen
plus efficace , & fur-tout moins arbitraire. Cto
promit, & ’ on paya exactement vingt-quatre fols
par pied d’ arbre , qui fubfifteroit trois ans apres
la plantation, & ce moyen réuffit. Ce futamU
que là Provence, le Languedoc , le Vivarais,
le Dauphiné , le Lyonnois , la Gafcogne, *
Saintonge & la Touraine furent peuplés de mûriers.
Sous Louis X V , des pépinières royales fure«
établies dans le. Berry , dans l'Angoumois, l ui
léaiiois , le Poitou , le Maine , la BoWS0Sn j'
h Champagne , la Franche-Comté , &c. & les
irbres en furent gratuitement diltribues. relie a
été en général la progreftion de la culture du
mûrier.' Il faut cependant obferver que de Grèce
& d’Italie , le mûrier paffa dans les provinces
• méridionales dé France , & de-là dans le Pié-j
î mont. Ces arbres furent négligés en France i il
[ fallut enfuite en tirer des graines du Piémont.
Au réfte l’expérience prouve que le mûrier eft
l'arbre qui peut le mieux profpérer dans les
quatre parties du monde, exemple bien rare ,
2. MüRIHR noir , Morus nigra. Lin. Morus folds
tordatis [cabris , ( floribus divifis. ) Hort. Cliff.
441. Hort. Ups. 283. Mat. med. 201. Reg.
Lugdb. i n . Dalib. Paris 290. Mill. Did. n. 1.
Du°Roi. Harbk. 1. p. 42J. Ludw. e d . t. 114.
Kniph. cent. 3. n. 64. Regn. Botan.
MomsfruÜu nigro. Bauh. pin. 459. Tourn. inft.
R.L. ^89. Blackw. tab. 126. Lamar. Fl. fr. 181.
ti. 1, Morus. Dodon. pempt. 810.
Sa végétation y eft moins rapide 'que celle d u
mûrier blanc } fes bourgeons font courts & ferrés.
II y a une variété de cet arbre dont les feuilles
font un peu moins larges , & dont les bourgeons
acquièrent chaque année plus de longueur. Outre
cette variété , on en compte encore plufieurs
autres qu’il feroit difficile de bien déterminer.
C ’éft particulièrement les fruits de cet arbre
que l’on choifît de préférence pour les manger.
En effet, ils font beaucoup plus grôs que dans
les autres efpècés , doués d'ailleurs d’un parfum
agréable , d’une faveur douce & rafrichiffante.
Quelques auteurs ont prétendu que les vers
nourris avec les feuilles de ce mûrier donnoient
une foie meilleure que lorfqu’ ils étoient nourris
avec celles du mûrier blanc ; que cependant il
faut a«.oir foin de ne jamais leur donner de
feuilles de mûrier noir , lorfqu'ils avoient mange
pendant quelque . temps les feuilles du mûrier
blanc } que ce changement de régime les faifoic
périr très-fouvent. Ces aflertioos auroient be-
loin d ’être prouvées.
Cet arbre reffemble beaucoup au précédent,
& ne donne guères moins de variétés. Cependant
les cara&ères qui l’en diftinguent confiftent
pàrciculièrement dans fon fruit beaucoup plus
gros, d’une forme plus allongée , rempli d’un
fuc de couleur vineufe , v iv e , foncée & abondante
; d’ailleurs les fleurs mâles font portées
.fur un pied, k. les fleurs femelles fur un autre :
mais il n’eft pas rare de voir les unes & les autres
réunies "fur un même pied. Il s’élève plus
haut que le mûrier blanc , dont l’écorce eft plus
rude & plus épaiffe. Ses branches font longues,
entrelaffées , oc forment une forte tête. Elles
font garnies de feuilles pétiolées , en coeur, dentées,
pointues , un peu épaiffes & rudes au toucher
, très-fouvent fans aucun lobe , & quelquefois
divifées en cinq lobes au moins. Elles font
en général beaucoup plus grandes , plus fermes,
, plus nerveufes que dans l’efpèce précédente. Ses
baies ont conitamment une couleur noire , vi-
ineufe. On croit que cet arbre eft originaire de
Perfe. Peut-être y a-t-il été apporté de la Chine
à une époque dont nous ignorons la date. Au
refte, c’eft de Perfe qu’il a été tranfporté dans
nos provinces méridionales de l’Europe. On le
cultive, ainfi que le précédent, au jardin des
plantes. %. f y . v. )
On ne peut plus , dit R o z ie r , ^regarder aujourd’hui
le mûrier noir comme dans fon premier
état de nature > il n’eft donc pas furpre»
nant qu’il ne fuive plus fa première loi. Dans
les provinces du nord du royaume , c’eft un
arbre de médiocre groffeur, & dont la végétation
eft très-lente > dans celle du midi , il ac-
Su]ert la hauteur des amandiers , c’eft-à-dire ,
^ e^!e eft à-peu-près le double de celle du notd.
Botanique* Tome i y .
3. Mûrier d’ Italie î Morus italica. ( N ) Mo-
rus foliis fublobatis glabris , fructibus rofeis.
Cette efpèce pourroit tenir le milieu entre
les deux précédentes. 11 eft poffible qu’elle n’en
foit qu’une variété. Cependant elle s’eft coi>f-
tamment montrée la même au jardin des plantes,
où elle eft cultivée de graines envoyées de Tar-
tarie. Les caractères qui m’ont déterminé à 1a
retirer du grand nombre des variétés des deux
mûriers précédens, c’eft que celui-ci a des fruits
très-petits, d’ une couleur de rofe claire j de plus ,
fi on lève l’écorce des jeunes branches, on retrouve
cette même couleur fur les premières
couches du bois , mais elle ne fait que le teindre
fans le pénétrer. Cet arbre ne s’élève qu’ à une
hauteur médiocre. Ses rameaux font diffus , entrelacés
, courts , & garnis de feuilles ovales ,
en coeur , dentées à leur circonférence \ &
prefque toujours divifées en deux ou trois lobes.
Leur furface fupérieure eft d'un vert beaucoup
plus clair que dans le mûrier noir , luifante ,
& comme vernifiée : la furface inférieure eft
plus obfcure, garnie de quelques poi^s fins le
long des côtes. Le pédoncule eft beaucoup plus
court que le fruit. Il ne faut pas confondre cette
efpèce avec la variété que l’on appelle mûrier
rofe dans la première efpèce. Cette dernière n’a
é’té ainfi nommée qu’ à caufe de quelques reffem*
blances que l’on a cru remarquer entre fes feuillles
& celles du rofier,. Get arbre fe cultive en Italie,
il 'eft depuis plufieurs années au jardin des-plantes
de Paris. % ( K. v. )
4. Mûrier rouge ; Morus rubra. Tin. Morus
foliis cordatis fubms villofis , amenas cylindriàs
y B b b