
muns filiformes , d’ un pouce à un pouce &
demi de longueur. Les hampes s’élèvent un
peu davantage & font comme articulées vers
leur milieu, au point d'infertion de deux petites
braétées amplexicaules. Elles foutiennent chacun
une fleur jaune dont le calice deux fois plus
court que la corolle a fès divifiens oblongues
obtufes. Les étamines internes dépaffent un
peu ce calice»
Cette plante a été rapportée de Montebido,
par Çommerfoo. ( V. f . in herb. de Juffieu. )
33. OxALiDE digitée. Oxalis quinata. Nob.
Oxalis foliis quinatis kirtis , foliolis fubemargina-
iis cuneiformibus. Nob.
La racjne de cette efpèce pouffe une véritable
tige un peu couchée à fa b âfe, redreffée ,
Cylindrique , rouffâtre , légèrement ftriée &
haute de cinq à fix pouces. Cette tige eft
feuillée fupérieurement & nue dans fes deux
tiers inférieurs où l’on apperçoit feulement
quelques écailles très-diftantes, membraneufes ,
& amplexicaules, Les feuilles font pétiolées ,
digirées , compofées chacune de cinq folioles
f effiles j étroites , cunéiformes, repliées longitudinalement
en deffus 3 un peu échancrées au
fommet , légèrement arquées 3 & chargées
pomme toutes les autres parties de la plante
de poils droits > réparés , fins & blanchâtres.
Ces feuilles font de deux fortes 5 les unes alternes
3 diftantes 3 portées fur des pétioles
courts i redreffés , élargis 3 fquamiformes ,
prefque amplexicaules > les autres difpofées plusieurs
enfemble dans les aiffelles des premières
& foutenues .par des pétioles très-grêles , cylindriques
, filiformes 3 inclinés ou réfléchis &
qui ont fouvent plus d’ un pouce de longueur.
Elles fe rapprochent au fommet de la tige en
un farfceau. Les pédoncules font axillaires 3
folitaires 3 plus longs que les pétioles & uni-
flores. On remarque vers leur milieu deux bractées
engainantes, très-étroites, prefque fétacées.
Chaque fleur préfente un calice profondément
quinquefide' à divifions lancéolées , ciliées &
obtufes j une corolle beaucoup plus grande ,
çampanulée, rougeâtre en fon limbe , mais
dont le tube eft de couleur jaune. Les éta^
mines internes dépaffent un peu le calice.
Cette plante croît au cap de Bonne-Efpé-
rance. Nous en avons vu un exemplaire dans
l’herbier du citoyen Lamarck. ( V . f . )
Feuilles ailées,
34. O x ALI DE fenfitive. Oxalis fenfttiva. Lin.
Oxalis foliis pinnatis Thünb. de ox$l. pag, 7
fÈ 2 4 . n. x6f
Oxalis fcapo umb.dlifero 3 foliis pinnatis. FI.
Zeyl. 180. Lin. fp-. plant, p. 611. Oxyoides
Malabar ica fenfitiva 3 caule viridi glabro 3 flore luteo
màpre. Garcin. aél. angl. 1730. p. 379. t. 2.
Herba mimofa Malabarienfium. Zam. hift. 199.
t. 6 l. Herba fentiens. Rumph. amb. y. p. 301.
t, 104. f. l . Herba viva. Cluf. exot. 190.
Herba viva foliis polypodii. Bauh. pin. 259. Todda
vaddi. Rheed. mal. 9. p. 33. t. 19. ,
Sa tige eft très-fim p ie , droite, cylindrique,
cannelée ou ftriée, parfaitement nue dans fa
longueur, mais terminée par un faifceau de
feuilles bien garni & très-ouvert. Cette tige
eft quelquefois très-courte $ elle s’élève en
général depuis un jufqu’ à huit ou dix pouces,
Ses feuilles font ailées fans impaire , étroite« ,
longues de deux à trois pouces , fur environ
fept lignes de largeu-. Elles font compofées
depuis leur bâfe de pinnules feffiles , oppo-
fées , el iptiques, glabres , très - entières , un
peu élargies à ieur fommet, vertes en-deflus,
& d ’une couleur pâle en-deffous. On remarque
fur ces pinnules.de petites nervures parallèles,
bifurquées , qui partent de leur côte moyenne,
& prennent une direction tra-nfverfale. L'es pétioles
communs font légèrement hifpides, grêles
& filiformes. Les fleurs font petites , pédicel-
lées & difpofées en ombellules fur des pédoncules
très fîmples , hifpides’, ftriés , droits , qui
naiffent du milieu des feuilles. Ces ombellules
font garnies à leur bâfe d’une efpèce de .collerette
courte , compofées de petites écailles
ovales, mucronées & ciliées$ les pédicles des
fleurs ont à peine la longueur de ces écailles,
Les calices font campanulés , ftriés , légèrement
hifpides, à-peu-près longs de deux lignes
& partagés en cinq dents droites , lancéolées
& aiguës. La corolle eft un peu plus grande,
jaunâtre, veinée de rouge. Aux fleurs fuccè-
dent des capfules membraneufes , courtes ,
ovales , ne dépaffant pas le calice, mucronées
par cinq ftyles & contenant dans chaque
loge une à deux femences obrondes , cannelées
tranfverfalement.
Cette efpèce croît naturellement dans prefque
toute i’Afie , à Java , Amboine , Ceylan, aux
îles Philippines.
Cette plante qui femble s'éloigner un peu
par fon port de fes congénères pour fe rapprocher
en quelque forte des mimofa , nous
préfente aufli une irritabilité bien plus mani-
fefte. Ses feuilles & fes fleurs fe contrarient
avec précipitation au moindre attouchement.
Cette efpèce de fenfibilité devoit paroître bien
étonnante à des hommes greffiers & igno-
rans qui , n’ayant jamais étudié la nature,
étoient loin d’en foupçonner tous les refforts*
Ils croyoient cette plante animée d’un feu divin
& lui attribuoient les propriétés les plus
merveilleufes. Auffi Fut-elle pendant long tems
un grand objet de fuperffition pour toutes les
nations de l’Afie. Leurs prêtres la fâifoient
fervîr aux enchantemens & l’employoient quelquefois
pour combattre les maladies les plus
terribles. De nos jours les habitans des Mo-
lucques en font encore ufage dans l’afthme'
& la phthîfie pulmonaire. Ils fe fervent de fa
décoction à laquelle ils ajoutent un peu de
miel pour en corriger l’amertume. Ceux de
la côte de Malabar regardent le fuc de fa
racine comme un remède infaillible contre la
piquure des feorpions. ( Confulte[ U article Irrit
a b i l i t é , de ce V i s io n n a i r e . )
S a v i g n t ;
Botanique. Tome I V S sis