
nues , d’un vert grisâtre , & ont quelque vif-
cofité. La longueur des plus grandes eft , dans
les individus cultivés , de trois à quatre, pouces
fur quinze à vingt lignes de largeur. Les pétioles
n’ont gu ères qu’environ moitié de la largeur des
feuilles. Les fleurs font petites 3 jaunes , légèrement
velues , axillaires , monoïques , les unes
mâles & les autres femelles. Les premières -, beaucoup
plus nombreufes que les autres , viennent,
quatre à fîx enfemble , par petites grappes élevées
fur des pédoncules qui ont quelquefois un pouce
de longueur , & à la bafe defquels eftjfituée latéralement
une fleur femelle prefque fefflïe. Elles
ont 3 ainfî que les fleurs femelles 3 les divifions
du calice lancéolées , poincues > la corolle cam-
panulée 3 une fois plus longue que le calice , à
découpures ovales 3 comme ciliees par des dents
fort courtes. La fleur femelle eft portée fur un
ovaire ovale , alongé en pyramide 3 ftrié on un
peu anguleux longitudinalement , n& furmonté
d’un ftyle filiforme de la longueur du calice.
Ce ftyle fe termine par trois ftigmates évafés ,
un peu épais 3 verdâtres 3 finement découpés ou
frangés fur les bords. Le fruit confifte en une
baie velue 3 rougeâtre ou d’ un jaune fale 3 légèrement
anguléufe comme l’ ovaire , longue
d’environ un pouce 3 triloculaire 3 ovale oupref--
.que globuleuie dans le bas , & rétrécie fupé-
rieurement en une pointe conique 3 fort longue,
en quelque forte corniforme. Les loges de cette
baie renferment une à deux femences ovales 9
comprimées. Cette plante croît naturellement en
Guinée. On la cultive au Jardin du Roi. 'K (v.v.)
( Par M. Desrousseaux.) "
MEMÉCYLON ; M em e c y l o n . Genre de
plantes à fleurs polypétalées 3 qui paroît appartenir
â la famille des Myrtes , &c qui comprend
des arbriffeaux exotiques à feuilles Amples ,
oppofées 3 & à fleurs difpofées par - bouquets
axillaires ou latéraux.
Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir
Un calice turbiné , entier , firié a fon fond j
quatre pétales 3 huit étamines dont Us antfieres
font attachées latéralement a 1*extrémité des
filets ; un ftyle ; un ftigmate ÿ une baie couronnée
par le calice•
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre i° . un calice fupérieur 3
perfiftant , monophylle g entier 3 campanulé
turbiné 3 dont le fond, eft urcéolé & ftrié.
2°. Quatre pétales ovales 3 pointus , ouverts. *
3°. Huit étamines dont les. filamens droits ,
élargis au fommet , tronqués , ont les anthères
inférées fur les parties latérales de leur extrémité.
4°. Un ovaire inférieur , turbiné , chargé
d’un ftyle fubulé , à ftigmate fimple.
Le fruit confifte en une baie couronnée cir-
culairement par le calice.
E s p è c e s .
i . M é m é c y l o n en tête ,} Memecylon capi-
tcllatum. Lin. Memecylon foliis Ovatis 3 fupra.
nitidis ; umbdlüiis axillaribus 3 brevi(ftmis , fu i-
capitatis.
Cornus fylveftris , foliis eroceum colorem tin-
genribus , fiofculis ad foliorum alas globofis.
Burm. Thés. Zeyl. pag. y6 . Tab. 30. Crocus
£eyianicus fyivatiçus , feu arbor wcelika.hu. Herin.
Zeyl. pag. 7. Arbufcula [cylanica baccifera } cu-
jus'fol.a croci vices fupplent. Ibid. pag. 4. Me-
may on capitellatum. Burm. Fl. Ind. pag. 87.
Lam. Illuftr. Gener. Tab. 284. Fig. 1.
C ’ eft un arbriffeau glabre & branchu dont
les rameaux-font cylmdriqués,.feuillés, articulés,
noueux ou renflés à l ’endroit des articulations,
Sz revêtus d’ une écorce blanchâtre. Les feuilles
font oppofées , prefque feffiles , ovales , un peu
obtufes , très-entières , fermes , coriaces , a un
vert foncé en deffus ;> plus pâlès en deffous ,
longues d’ environ*deux pouces fur une largeur
une fois moins confïderable. Il part , de la
côte moyenne de ces feuilles , quelques nervures
obliques , a peine fenfîblès; La furrace
fupérieurë eft luifatite , comme fi on l’ eût frottée
d’huile. Les bords , au moins dans l’état
fec ,- font légèrement-renvetfés en deffous. Les
pétioles n’ont qu’une ligne , ou environ , de
longueur. Les fleurs viennent, dans lés aiffelles
des feuilles , par petits bouquets , ou' efpèces
d’ombellules, folitaires , prefque capités , élevés
fur des pédoncules fort courts. -Elles ont
le calice entier , circulaire. Il leur fviccèdé des
fruits fpériques , couronnés , à peine de la
groffeur d’un pois. Cette efpèce croît naturellement'à
Ceylan. M. Sonnerat en a communiqué
des exemplaires à M. de la Marck. T>.
( v / O
M. de la Marck a vérifié par la confrontation
que ces exemplaires ne différoient pas
d’un échantillon du memecylum capitatum, L,
envoyé à M. de Jufïieu par M. Banks.
Z. )Vï é m é c y l o n ramiflore ; Memçylon rami~
forum. Memecylon foliis ovatis j paniculis con-
geftis 3 breviffimis lateralibus.
, Cornus ^eylanica fylveftris altéra ? Burm.
Thés. Zeyl. pag. 76, Tab. 31. Memecylum um~
bellatum ? Goertn. de Fruét, vol. 2. pag. 207.
Tab. 127. Fig. 4. & pàg. 483,. Tab. 179. Fig. 2.
Je ne doutërois prefque pas que cette efpèce
n’appartînt à la figure citée de Burman ( figure
que Linné rapporte à fon Sâmara loeta , bien
qu’elle offre des feuilles oppofées , le Samara
les ayant alternes ) , fi Burman n’attribuoit aux
fleurs feulement quatre étamines. En effet là
forme
M E M
forme des feuilles & la difpofition des fleurs
de la plante que je vais décrire y font rendues,
avec affez d’exaélitude pour qu’il ne foit pas
facile de l’y méconnoître. ' ;
Elle eft glabre fur toutes fes parties. Les
branches fontligneufes, cylindriques, grisâtres,
branchues ou rameufes , un peu quadiangulaires
fupérieurement, & garnies , vers les fommitésy
de feuilles oppofées, portées fur de courts pétioles,
ovales, un peu obtufeS , très-entïeres
ou obfcurément échancrées à l ’extrémité. Ces
feuilles font fermes -, coriaces , affez épaiffes ,
prefque fans autre nervure apparente que leur
côte moyenne. Leur couleur ôft d un vert tirant
fur le jaune. Elles ont environ deux pouces.
P de longueur fur une largeur de dix à douze
lignes. Lés pétioles font canaliculés , longs à
peine de deux lignes, & formés par un rétré-
ciflement infenfîble de la feuille. Les- fleurs
naiflent en petites panicules latérales , fafcicu-
lées deux à quatre enfemble , & fituées , au-
defTotls des feuilles , fur la partie nue des
branches & des rameaux , comme on voit que
cela a lieu dans la figure citée'de Burman. Ce
font les endroits des articulations qu’ elles pa-
roiflènt occuper de préférence. La difpofition
particulière de chaque faifeeau de panicules eft
telle que les pédoncules communs , dont il eft
compofé , s’insèrent à la branche ou au rameau
les uns au-deflus des autres. Ces panicules
font fort courtes & ferrées pendant l’infloref-
cence , mais s’ alongent & deviennent plus
lâches lors du développement des fruits. Elles
acquièrent même foüvent jufqu’ à un pouce de
longueur. Le calice eft court , éygfé , les étamines
très-faillantes , au nombre de huit , &
les anthères prefque réniformes. L’ ovaire devient
un fruit glabre , fphérique, couronné , de la
groffeur d’ un grain de Coriandre, Cette efpèce
croît naturellement dans les Indes Orientales..
M. de la Marck en pofiede des exemplaires
rapportés par M. Sonnerat.^,Tj. ( v. f , )
3. Mémécylon à feuilles en coeur 5 Memecylon
càrdatum. Memecylon foliis cordatis , fub-
fejjilibus ; umbellis compofitis , axillaribus , pe-
dunculatis.
Memecylon cordatum, Lam. Illuftr. Gen. Tab.
284. Fig. 2.
0. Idem ? Foliis minoribus , amplexiçaulihus ,*
fruiïu globofo.
Celui-ci fe reconnoît au premier afpeét à fes
feuilles cordiformeÉT&: amplexicaules. Quoique
JAe n aie pas une certitude complette qu’ il doive
etre rapporté à ce genre, je n’en doute néan-
moins prefque pas : car outre les préemptions
tirees de fon port, de la fîtuation de l’ovaire,
• a ^orme calice , &é. , j’apperçois d'if-
tinaement dans le calice , ,vers les bords, huit
cicatrices qui me paroiffent les places qu’occu^
poient un pareil nombre d’étamines. '
Botanique. Tome IV .
M E M
Toute la plante eft entièrement glabre. Les
rameaux font ligneux , cylindriques , feuilles ,
d’un vert cendré tirant un peu fur le blanc.-
Les feuilles1 font oppofées, affez grandés’, feP
files ou prefque feftues, cordiformes, eh quelque
forte amplexicaules , entières , un peu
! alongées en une pointe émôuffée ou meme
échancrée légèrement. Ces feuilles font fermes ,
un peu épaiffes, d’un vert gai avec une foible
nuance de jaune., & ont communément deux
à trois.pouces, de longueur, fur une largeur de
dix-liuit lignés, à deux pouces. Il part dé leur
côté moyenne des nervures menues , obliques
parallèles , peu fenfibies. Les fleurs viennent '
. fur de petites ombelles lâches , compofées , -
prefque globuleufes , ordinairement folitaires-
dans les aiffelles des’Feuilles. Ces ombelles font
portées fur dés pédoncules longs d’ un pouce., •
ou environ., & munis à leurs divifions, dé
très-petites bradées. La’lohgüèur des pédoncules
partiels n’eft pas là même pour {toutes les
fleurs : la plupart d’entreux ont trois à quatre-:
lignes , pendant que d’autres n’en ont qu’une
à deux ou même font tout-à-fait nuis. Le ca-^
lice eft turbiné, entier , évafé paroît lé—■ "
gèrement tétfagoné : fon fond eft marqué de _
feize ftries qui partent du; centre pour aller éri *
divergeant fe rendre près des bords , Sc dont
huit. , moins faiilantes que les autres -, abou- -
tiffènt aux huit cicatrices que je prends pour
le lieu d’infertion des étamines. Il s’ élève , du
milieu de ce calice, un ftyle d ro it, filiforme,
long d’une ligne ou une ligne & demie, Qc
terminé par un ftigmate fimple. fl paroît que
les pétales s’enlèvent tous enfemble en maniéré
de calotte , en entraînant avec eux les étamines
î que les filamens font très-courts & les
anthères affez groffes , creufées vers le haut ,
fur l’une de leurs faces , de deux ouvertures r
oblongues. Voyez au refte la figure qu’on fen
donne dans la planche citée de M. de la
Marck. Cette plante croît naturellement à l’Ifle
de France & fe trouve dans l’herbier de Com-
merfon. & . ( v , . f )
La plante B , dont je n’ ai fous les yeux
ue des exemplaires incomplets f£j a des ‘feuilles
e même forme & de même épaiffeur : mais
elles font en général beaucoup plus petites, 8c
les plus grandes n’ont pas tout-à-fait deux
pouces de longueur. Ces feuilles font auffi un
peu plus amplexicaules. Les pédoncules font:
axillaires , folitaires & paroiffent plus courts que
les feuillës. Ces pédoncules , autant que j’en
puis juger par des ébauches fort imparfaites , -
femblent devoir foütenir , vers leur extrémité ,
des, fleurs pédicelîées 8c difpofées annulaire-
ment fur deux 'à trois rangées un peu diftantes
les unes des autres. Le fruit eft glabre, fphérique
, couronné , de la groffeur d’une Mérife,
& a au moins deux loges. Cette plante vient
M