
(dioicis). Syft. Plant, vol. 4 , p. iy y . Mill. Di<£L n. 3.
Morus foliis eordatis , [cabris , villojis , amentis
cylindricis. Du Roy. Harbk. 1 , p. 43°*
Morus foliis fubtus tomentojis , amentis longis ,
dioicis. Goan. Virg. 14J.
Morus virginienfis arbor. 3 loti arboris in fa r ra-
mofa. 3 fpliis amplijfimis. Pluk. Alm. 2J 3 • %* 246.
f. 4. Duham. arb. 7.
C e mûrier eft bien diftingué des efpèces précédentes
par Tes chatons allongés & cylindriques ,
& par la pofition de fes fleurs, lefquelles, au
lieu d'être très - ferrées , comme dans prefque
toutes les efpèces de ce' genre , font dans celle-ci
lâches & écartées 4 Get arbre eft aufti beaucoup
plus fort & plus1 élevé que les autres. L'écorce ,
qui eft d'un gris- cendré dans les- mûriers que nous
avons vus jufqu’i c i , eft noire dans celui - ci. Ses
feuilles font très-rudes * ovales, en coe u r , grandes
, larges 3 entières, dentées à leur circonférence
, terminées en pointe allongée, vertes en
delïus, velues & blanchâtres en deffous quand
elles font jeunes : fouvent elles deviennent prefque
glabres en vieilliffant, fur-tout dans les.indi-*
vidus cultivés : elles font auffi quelquefois palmées
, ou à trois lobes.; Les fleurs naiffent fur les
tiges ; les mâles font portées fur.un p ied , &
les fleurs femelles fur un autre pied. Leur pédoncule
eft velu. Lès chatons font pendans, & ref-
femblent beaucoup par leur longueur à ceux du
bouleau blanc ; les fleurs qui les compofent, tant
pour les, mâles que pour les femelles, font écai>
tées les unes des autres , excepté au fommet, où
elles .feréuniffent en une tête oblongue. Les baies
font légèrement velues quand elles font jeunes1.
Ne les ayant pas vues autrement, j'ignore fi elles
perdent leur duvet en vieilliffant. Cet arbre eft
recherché pour les bofquets d’été à caufe de
fon feuillage. On le cultive au jardin des plantes 5
il eft originaire de Virginie. T?. ( V. v. ).
y. M û r i e r des Indes; Morus indica. Lin.
Morus fo liis ovato - oblongis utrinque Aqualibus ƒ
insqualiter ferratis. Flor. Zeyl. 337.
M crus indica. Rumph. Amb. v o l.7 , ,p. 8 , t. y.
Tinda - parva. Rbeed. Mal. vol. 1 , p. 87, t. 49.
Lour iro. Flor. Cochin. p.-675).
Cet arbre, lorfqü’il eft livré à lu i-m êm e ,
conferve la forme d’un buiffon, & ne s'élève
guères au-delà de fîx à fept pieds ; mais lorfque
l'on a foin de l’émonder, & de retrancher les
premières branches , il acquiert un tronc très-
gros , & parvient à une hauteur affez confidérable.
Son écorce eft d’une couleur noire - cendrée,
épaiffe-j il en découle, lorfqu’on y fait quelque
tncifion , un fuc lymphatique & vifqueux. Ses
xameaux font longs , flexibles, garnis de feuilles
ovales - oblongues, aiguës, inégaleméht dentéej
en dents de fcie, prefque toujours entières, quel-
quefois divifées en lobes , glabres, légèrement
pétiolées, alternes. Ses baies font folitaires, axillaires
, quelquefois deux enfemble au même point
d'infertion , petites , oblongues , légèrement velues
, d'un rouge - noirâtre, monofpermes. Cet
arbre croît dans la Chine & à la Cochinchine
fur le bord des fleuves.
A la)Cochinchine, on choifit fes feuilles, de
préférence aux autres efpèces, pour la nourriture
des vers à foie. On les regarde comme plus délicates
, Se plus propres à fournir à ces infedes
une plus grande quantité de fubftance foyeufe.
Les fruits fe mangent. Ils font agréables & fains.
Ses jeunes feuilles font auffi employées dans les
cuifines, comme plantes potagères. On prétend
qu'elles fourniffent aux nourrices une plus grande
abondance de lait, & de meilleure qualité.
6. Mûrier de Tartarie; Morus tatarica. Lin.
Morus foliis ovato-oh longis utrinque Aqualibus 3^ua-
liter ferrâtis. Flor. Zeyl. 337* Mill. Diét. n. 7,
Lepech. Iter. 2. p. 269.
Cette efpèce fe rapproche beaucoup de la pré-* !
cédenta, mais fes pédoncules & fes pétioles font j
beaiicoup plus longs -, des découpures de- fes
feuilles plus diftinéfces. C e t arbre, s'élève très- j
haut. Son écorce , dit M ille r ,:eft molle, épaiffe;
jaunâtre, & remplie d’un fuc laiteux& aftringent,
comme celle du figuier. Ses branches fortentde
tous côtés , & font garnies de feuilles oblongues, i
ovales, & placées fur des pétioles alternes^ Tous
les côtés des feuilles font égaux, mais leurs bords 1
font .inégalement, dentés : elles font rudes & d'un v
vert foncé en deffus, pâles en deffouSr-Xes fleurs
naiffenten têtes rondes dans Tailfelle des feuilles;
I de chaque côté des branches, & font d’un blanc
; herbacé. Les fleurs mâles ont quatre étamines;-
| les fleurs femelles produifent un fruit rond, ^
! d’abord v ert, enfuite blanc, & d'un rouge fonce^
! lôrfqu’il eft mûr. Ses feuilles font autant eftimees
: que celles de l’ efpèce précédènte pour les vers
à foie.
Je ne connois point ces deux dernières efpèces;
je n'en ai donc parlé que d'après les auteurs qui
les ont décrites ; mais, d'après leurs defcriptions,
je-ferois fort porté à foupçonner que ce net
qu'une même efpèce, qui peut-être offre quel*
ques variétés , que nous avons vu être fi fre*
quentes dans les mûriers. Je n’y trouve aucun
caractère fpécifique qui puiffe vraiment les du*
tinguer. S’il faut s'arrêter à la longueur des pe*
tioles, alors il faudra dire que, des deux figuré
citées à l'efpèce précédente, favoir de Rurnpif*
& de Rheed, celle de Rheed conviendra à 1 çffec®
précédente, qu’elle repréfente ave,c des peu°
très- courts ; & celle de Rumphius fe rapp0**
M U R
tera davantage à l'efpèce précédente, les feuilles
Js'y offrant avec des pétioles beaucoup plus
Kongs. '
I 7 Mû r ie r des teinturiers ; Morus tinStoria.
■ Lin.
I Morus ( çanthoxylum) foliis oblongis 3 bafi hinc
Jbroduiïioribus , fpinis axillaribus folitariis. Jacq.
■ Amer. 247. 1 . 190 f. yy. ,
K Morus ( zamhoxylum ) foliis ovato - oblongis
ificurtùnaùs obliquis , ramis aculeatis. Mill. Diét.
In. i
I Zanthoxylum aculeatum , carpini foliis , ameri-
manum, cortice cinereo. Pluk. Phyten. tab. 239, f. 2.
Ri\lorus quA tataiba. Plum. Icon. 199, f 204.
■ Morus lacefcens, foliis oblongis acutis , paginis
uextenoribus produttioribus, ligno citrino. Brown.
Kfam. 339.
I Morus frufiu viridi , ligno fulphureo tinclorio.
Bioan. Jam. 128. hif. 2 , p. 3. Rai. Deridr. 14.
Waiai-iba. Marcgr. Brafil. 119.
B V. fi. Morus ( tinéboria ) foliis oblique-eordatis,
meuminatis, hirfutis. Mill. Diét. n. 8.
■ Quoique je ne connoifle cette efpècé que d'a-
Brès les deferiptions, il me femble encore ap-
■ percevoir qu’on en a fait deux de la même, du
fcoins quant à Miller & Gmelin, dans le Syftema
meim. Pour mettre le leébeur en état d'en juger,
■ je vais d’abord lui rapporter ce qu'en dit Miller,
■ bet arbre eft d'une affez grande utilité dans les .
Bits pour que l'on cherche à s'en former des j
ndees exaétes, & pour éviter toute confufîon. \
». K„ ">on Lois, dit Miller, fert aux teinturiers. |
I eit plus connu fous le nom de fufiique appliqué ) E‘ ' 11' Par L°n fruit , qui n'eft pas fort i
{ 1 '?e* j S P » naturellement dans prefque toutes
es de 1 Amérique , & en plus grande abon-
On extrou
ve
■ j ” * . u u ^ u u u c , ex. Cil
ï f e e a Campèche que par-tout ailleurs.
iIe ce ^0ls de la Jamaïque, où on le
M s. c.0m'nunément que dans a
aucune autre des
• ’à J . 1’ ""’B“ 5' Cet arbre, dans fon pays natal.
I , , ,e au_<ieffus de foixante pieds de hauteur;
■ llonn?'0^ e^, d"un brun- clair. quelquefois
E Um> K I R ^,°*s ferme , folide . & d'un
■ nnrli/1 3nt' ■ pmrffe de tous côtés plufieurs
Ejrnipc n Cüuvertes d'une écorce blanche , Sc
loi,»,.' e quatre feuilles de quatre pouces de
■ oie ' V aF£ea a leur bâfe, découpée^ au pé-
c V 6 eS font arrontl'eSj & plu; larges
t'oilfcnr6 !'?utre ’ manière qu'elles
■ Mfc/ " " "
r>rameerI'liI'e î " P°‘" te aigne. Elles font rudes
I*1 Apportée ”U m.^r’er no'r ’ ^ un vert f°ncé .
!eur ù *1 P aS^e.s obliquement fur les pétioles :
îu> Æ ^'m*nue.Par degrés vers l'extrémité,
m,. en pointe aiguë. Elles font ru*:
du mûrier noir, d’un vert fonc
Far de courts pétioles. Vers l’ex-
I « s Jeunes branches forteat les chatons
M U R 379
courts & de couleur pâle-herbacée ; le fru it,
qui fort fur de’ courts pédoncules dans d’autres
parties des mêmes branches, ell de la grofleur
a 'une groffe noix-mufeade, d'une forme ronde ,
couvert de protubérancesvert en dedans Sc en
dehors j. d'une faveur douce & fucrée lorfqu'.il eft
mûr ... r
; Cette défeription fe rapporte à la variété que
j ’ai notée S. Paflons aéluellement au morus i<m-
tkoxylum, qui eft datis Miller le morus tmCtoria
de Linné. « Cette efpèce, d it - il, fe trouve à la
Jamaïque, & d'ans les îles de Bahama, d’où fes
! femences m’ont été envoyées. On vend fon bois ,
i & on l’emploie aux mêmes ufages que celui du
1 morus tinSloria , duquel les botaniftes ne l’ont pas
trop bien diftingué. Cette efpèce ne parvient pas
à une groffeur auffi confidérable. Ses branches
font plus minces ; fes feuilles font plus étroites,
plus rondes à leur bâfe, fciées fur leurs bords,
& terminées en pointes aiguës. Du pétiole de
chaque feuille fortent deux épines aiguës, qui ,
dans les plus vieilles branches, ont jufqu’ à deux
pouces dé longuéut. Le fruit a la même forme
que celui du morus tinSloria , mais il eft plus
petit *>. '
En rapprochant ces deux deferiptions, je n*ap-
perçois d’autres différences entre les deux efpèçes
établies par Miller que dans la grandeur de
î ’arbre, dans la forme des feuilles, dans l’abfence
ou la préfence des épines. Quant à la grandeur,
nous Tavons qu’en général elle ne fuffit pas pour
conftituer une efpèce, à moins qu’elle ne foie invariable
, bien tranchée , telle que celle d’un
arbre de haute futaie avec un arbriffeau, pourvu
encore que cette différence ne fort pas d’un autre
côté produite par la culturè : il y a dans les feuilles
de ces deux efpèces peu de différence ; d’ailleurs,
nous avons vu combien elles varioient dans toutes
les efpèces de ce genre, fouvent fur le même
arbre. La préfeheë ou l’abfence des épines eft
encore un caraêf ère peu Confiant : ces épines me
paroiffent n’être que les ftipules des feuilles , qui
font très - caduques ; d’ailleurs, au rapport de
Jacquin , qui a obfervé cet arbre en Amérique ,
ces épines font quelquefois fi rares, qu’il faut les
chercher. 11 n’eft donc pas étonnant qu’elles-
manquent abfolument dans quelques individus ,
principalement dans ceux que l’oa cultive.
J’ajouterai encore que Burmann , dans la def-
cription des plantes d’Amérique de Plumier, dit
que ces fruits font velus. Je préfume que, n’ayant
parlé de cet arbre que d’après la figure de Plumier,
il a confondu les ftyles qui pèrfiftent fur le fru it,
& les a pris pour des poils, qui ne font peut-être
que des ovaires avortés & defféchés. Jacquin me
fournit cette idée, en difant qu’il a obferve parmi
les fleurs femelles certains petits corps paléacés,
qui lui paroiffent être des fleurs defféchées Sç Bb l> 2