
Ses rameaux font nombreux , flexibles., très-
chargés de feuilles , dJun porc agréable : les
feuilles font oppofées, très-rapprochées, lancéolées
, pointues , très-peu pétiolées , vertes des
deux côtés , liffes , dures & perlïliantes pendant
rhiver. Les fleurs naiflent dans l ’aiffelle des feuilles
y folitaires & oppofées , portées fur des pédoncules
longs & cylindriques. Le calice eft à '
cinq divisons o v ale s , offrant à fa bâfe deux
petites bradées courtes & prefque filiformes.
Sa corolle elt compofée de cinq pétales inférés
fur le calice , ainfi que les étamines , qui font
très-nombreufes, & à-peu-près de même longueur
que la corolle. L'ovaire eft ovale , fur-
monté d'un ftile fimple auquel fuccèdent dès
petites baies ovales , d'un pourpre foncé , ombiliquées
& couronnées par le calice pérfiftant
& prefque charnu. Cet arbrifteau croît en France
, dans les provinces méridionales , en Italie,
en Efpagne, fur les côtés de Barbarie , & dans
les contrées brûlantes de l'Afie 8c de l'Afrique.
On le cultive au jardin des plantes. L>. ( V.
v. )
Cette efpèce offre un affez grand nombre de
variétés qui ne diffèrent guères les unes desNau-
tres que par la forme des feuilles, & quelques
légers changemens dans le p o r t, mais qui toutes
confervent le cara&ère particulier à cette efpèce,
qui eft d’avoir les fleurs folitaires , & deux petites
bradées fous le calice.
La variété £ , à laquelle on donne dans certains
pays le nom de myrte a feuilles de bois ,
a les feuilles ovales , petites , fefliles ou prefque
fefliles , d'un vert luifant, terminées en pointe
obtufe. Ses branches font foibles 8c pendantes ,
elles font couvertes d'une écorce grisâtre. Sa
corolle eft moins grande , & fes fruits plus petits
& plus ronds que dans la variété précédente ;
elle fleurit auffi plus tard en été. .
La variété y a fes tiges plus droites que les
précédentes : fes feuilles font ovales , laneéo
lées , terminées en pointe aiguë : fes fleurs font
petites, & les pétales offrent à leur fommet ,
'lorfqu'ils font fermés , une légère teinte de pourpre.
Les baies font ovales 8c petites , tantôt
de couleur pourpre 8c quelquefois blanches.
La variété"^ s'élève beaucoup plus hau t, 8c a
des branches bien plus fortes que les précédentes.
Ses feuilles fontd'un vert foncé , ovales-,
en forme de lance , réunies prefque en paquets
autour des branches. Ses fleurs font d’une médiocre
groffeur , éparfes & en petit nombre.
Lesxbaies font ovales, un peu plus petites que
dans la première variété.
La variété e fe diftingue des précédentes par
fes. feuilles ovales-lancéolées , mais très-aiguës ,
petites, d’ un vert fombre. Ses fleurs font plus
petites que dans toutes les autres Variétés. E]]eJ
naiflent à l’extrémité des branchés. Il ieur
fuccède des baies plus.petites 8c ovales.
f La variété ? a fes feuilles très-rapprochée$
fur les branches , d'un vert foncé , petites &
remarquables en ce que la plus forte côte eft
de couleur pourpre en-deffous. L es fleurs ont
des pédoncules bien moins longs que dans UI
première variété.
La variété y , que l'on appelle myrte à feuilles I
de romarin ou à feuilles de thym , eft une des I
plus remarquables par fes feuilles ovales, pref-1
que linéaires , plus étroites que les autres, ter-1
minées par une pointé roide 8c aiguë. Ses fleurs I
font petites 8c tardives.
Il y a encore bien d’autres variétés qui tous I
les jours fe multiplient dans les jardins par h I
culture , qu'il feroit inutile 8c trop lo n g de rap.
porter ici : quant a celles que je viens de citer.,I
Miller les regarde comme autant d'efpèces dif-
tinèles, parce que les ayant toutes fa it venirI
de femences , il n'a jamais remarqué qu'ellesI
rentraffent les unes dans les autres ; elles ont
tourtes au contraire confervé les caractères qui!
les diftinguent, quoique ces caractères foient biei I
peu tranchés, au moins dans quelques-unes.
On regarde toutes les parties de c e t arbre,]
écorce , f e u i l l e s A fleurs, comme préférables à]
l 'é c o r c e de chêne pour la tannerie d es cuirs; |
mais alors il faut fuppofer un pays où ce t arbre]
vienne allez abondamment pour l'em p lo y e r à cet |
ufage. Les merles font très-friands de fes baies,]
elles leur fourniffent une nourriture fi profitable,j
qu'à l'époque de la maturité de ces fru its,ce s ]
oifeaux font très-gros , d'un goût d é lic a t, &|
préférés par les gourmets à tout a u tr e gibier.]
On pourroit elfayer , parmi les volatiles de nosI
baffes-cours , qui font ceux à qui elle s coh
viendroiènt le mieux.
Les feuilles ont, ainfi que les fleurs, une odeur]
aromatique très-douce. On en retire beaucoup
d'huile elfentielle aromatique. Les baies paflent I
pour très-aftringentes. On en fait des décodions,
un. extrait connu fous le nom de myrtille. Le*
fleurs & les feuilles donnent à 4a diftilhtio0
une eau aftringente , & qui paffe p o u r cofmè
tique. Cette plante étoit beaucoup plus en ulagô
ch%ez les anciens qu'elle ne l’eft parmi nous.
Garidel , dans fon Hiftoiredes plantes ^
environs <£Aix ., parle d'une huile qu'on retire
de fes baies , & qui feroit .en peu ^ temps J
fortune d'un empyrique , fi fes propriétés etoieu
certaines. On prend , dit Garidel, telle |uantj
que l.on veut des baies de myrte bien mur j
l de un peu defféchées. On les pile dans un n*
: * on les met e ff iite ferm inter dans un pot
je t;rre bien ferm 5 , les ayait auparavant ar-
• rofées avec un peu d’eau-de-vie : après avoir
‘ fermenté fept à huit jours , on les preffe à travers
une groffe toile au preiïoir , 8e on en tire
[Huile, qui eft , à proprement parler, un fuc
lliuileùx très-bon. -Ad_ vagins. ut'erin& laxitatem
Lmendandam , illiufque fibrarum fraclum tonum
ladjlriiïione inflauranaum ; fed maneat' ufus legiti-
\mus ; fdcejfat hific libiainoja ganeonum falacitas.
2. MYRTE nummulaire ; Myrtus nummularia.
[(N. ) Myrtus caule radicante y foliis rotundis j
[pedunculis folitariis.
Cette jolie petite efpèce eft très-remarquable,
& bien dittinguée. des~ autres par plufieurs ca-
iraftéres flappans. Sa tige trace fous le gazon ou.
au milieu des mouffes 5 elle pouffe dans toute
[fa longueur des racines & des branches 5 les
i premières font fibreufes, garnies de filamens très-
Ifias ; les fécondés font courtes , minces , flexibles
, & garnies également de racines dans
[toute la partie que je foupçonne être recouverte
Ide gazon. Viennent ehfuite les feuilles vers l'ex-
trémité des branches : elles fuccèdent aux fila-
Imensdes racines, de forte qu’à l’infpection de
Icette fingulière planté , on pourroit dire qu’elle
ièft moitié racine , moitié feuilles. Ces dernières
font oppofées , fefliles , épaiffes , entières , parfaitement
rondes , très-petites ? d'environ deux
là trois lignes de longueur, un peu liftes des
feux côtés , veinées , offrant une légère teinte
f e pourpre vers leur fommet , autant qu'il eft
[poiiible d'en juger fur des {individus fecs. Les
Irameaux font Amples, ou fe-divifent en quelques
autres petites branches très-rares.
Les fleurs naiffent dans l'aiffeUe des feuilles,
fers l'extrémité des rameaux. Elles font petites,
folitaires, peu nombreufes , fupportées par des
Ipedoucules un peu épais , plus courts que les
■ feuilles. Le calice eft d'une feule pièce , divilé
pn quatre découpures ovales, obtul'es , glabres;
lia corolle eft compofée de quatre, pétales un peu
Iplus longs que le calice. Les étamines font riom-
Ibreulcs. Le piftif terminé par un lhgmate arrondi
|elt long , furpaffe les étamines & la corolle ,
1« perlifte fur l'ovaire pendant long temps. Le
itruit eft une petite baie ovale , glabre , ombi-
g^uée, couronnée par les dents du calice. C'eft
^après un exemplaire appartenant.au citoyen
f amarck que j'ai décrit cette plante. Elle croît
Inatiuellement aux lies Bourbon, où elle a été
L ^ recueillie par Commerfon. ï ) .
H P My*-TE du Bréfil ; Myrtus Brafiliana. Lin. I I fior^ us foluariis pedunculis nudis , petalis j
MruS'1/!*^5' §11« plant. 477. Myrtus foliis ovutis , j
T 1 us pojnofis , trilocularibus. Burm, pl. Amer. I
Myrtus pomifera latijfîmis foliis. Plum. Amer.
9. p. 18. icon. 207. fis. l.Arbor Brafiliana, ir.yrû
Idures foliis inodores. Comm. Hort. 1. p. 173,
t. 89.
Myrti folio arbor , cortice argenteo-, foliis oblon-
gis , ad b afin latioribus inodons , ex adverfo finis ,
flore partapetaloide pallide albi cante. Sloan. Jam.
162. Hift. 2. p. 78. tab. 187. fig. 3. Rai. Dendr.
3 5 -
Philadelphus arborefeens , foliis myrtinis , niti-
dis , oppofitis : ramulis gracilibus ; pedunculis bi~.
partitis alaribus. Brown. Jam. 240.
Il paroît que cette efpèce eft un arbre affez
fo r t , dont les rameaux font étalés & diffus ,
revêtus d'une écorce blanchâtre argentée, i l
pourroit fort bien fe rapprocher d’ une des variétés
de la première efpèce, ayant, comme elles ,
fes fleurs folitaires , & des feuilles ovales-Jan-
céolées j mais outre que fon port peut être bien
différent, fes pédoncules ne font pas munis des
deux petites bradées dont nous avons parlé
dans la première efpèce , de qui en fait le caractère
diftiriètif. Ses feuilles font oppofées , ovales
, un peu obtufes à leur fommet, glabres
des deux côtés , fans odeur, portées fur des pétioles
très-courts qui les font paroître prefque
fefliles. Les fleurs naiffent dans l'aiffelle des feuilles
, le long des rameaux , folitaires & oppofées,
portées fur des pédoncules nus , courts, à-peu-
près de la longueur de la corolle. Le calice eft
à quatre ou cinq divifions ovales , un peu aiguës
j la corolle eft compofée de quatre à cinq
pétales ovales, concaves , réfléchis , ciliés 8c
légèrement crénelés fur leurs bords. Le fruit eft
une baie affez groffe, qui a la forme d'une petite
pomme à trois loges , à trois femences ,
une dans chaque loge. Cette plante croît naturellement
au Bréfil. ï j .
4. Mv RTE biflore ; Myrtus biflora. Lin. Myrtus
.pedunculis bifions 3 foliis lanceolatis. Amæiî.
Academ. vol. 5. p. 398.
Caryophyllus fruticofks , foliis lanceolatis oppofitis
s fioribus geminatis alaribus. Brown. Jam. p.
248. tab. 25. fig. 3.
Cette efpèce fe difiingue très-bien de la précédente
par la forme alongée de fes feuilles ,
& par fes pédoncules biflores. C ’eft un arbriff
feau dont l’afpéCl eft très-agréable. Il fe divife
en rameaux étalés , garnis de feuilles oppofées ,
lancéolées-, étroites , aiguës , très-entières, glabres
tant en-deffus qu'en-deffous, portées fur
des pétioles de fept à huit lignes de longueur :
les fleurs naiffent le long des tiges , mais plus
particulièrement vers leur extrémité.' De l’aif-
felle de chaque feuille il fort un pédoncule glabre
& cylindrique qui fe bifurque également ,