
de cinq petales blancs , échancrés, , ouverts, à
onglets jaunes. Les étamines font au nombre
de dix : elles foutiennent des anthères arquées ,
glanduleufes à la bafe. Le ftyle eft garni de poils
de diftance en diftance. L'ovaire, conjointement
avec le calice , devient une baie peu fucculente,
partagée en trois loges remplies de femences
menues. Cette plante croît naturellement à la
Guiane. . Eft-elle différente du Melafioma do-,
decandra ?
Le fuc des feuilles s'applique avec fuccès fur
les piquures faites par les épines des poiffons.
41* MÉlastome dodécandre j Melafioma do-
decandra. Melafioma foliis ovatis, quinquenerviis,
inîegerrimis , fabius lomentofis ; panicula tamis la-
teralibus fubfifciculatis, .
Cette efpèce a les jeunes rameaux, les pétioles
y le delfous des feuilles. & les pédoncules ,
couverts d'un duvet court, légèrement ferrugineux
, doux au toucher. Ses tiges ont les fom-
mités obfcurément tétragones : elles font garnies
de feuilles ovales , pointues, très-entières, glabres
en deffus , & manquéesdès leur bafe ,
de cinq nervures longitudinales, faisantes en
deffous , unies entr'elles par des nervures tranf
verfes, régulières & bien prononcées. Ces feuilles
ont fur le rameau qui fert à notre defcription ,
près de trois pouces & demi de longueur , deux
pouces de largeur, & des pétioles longs à-peu-
près d'un pouce. Leur furfaçe inférieure eft revêtue
, comme il a été d it , d'un duvet ras &
velouté. Les fleurs font médiocrement grandes ,
& difpofées , aux forhmités de la plante , en p,a-
nicules alongées, dont les ramifications font
oppofées , mais en même temps la plupart fiaf- •
ciculées , partant deux bu trois enfemble , l'une
au-deflus de l'autre , du même point de l'axe
commun. Elles ont chacune, immédiatement au-
deffous du calice , deux bradées ovoïdes, obtu-
fes , prefque cunéiformes , concaves, tomen-
teufes, qui leur fervent d’enveloppe avant leur
parfait développement.. Le calice eft arrondi à fa
b afe , couvert d'un duvet incane, & terminé
par de petites dents. Les pétales font oblongs,
au moins de ta longueur du calice., & paroiffent
rougeâtres. M. Clarck, qui a communiqué cette
plante à M. Thouin , dit , dans une note qui.
y eft annexée, que ces pétales fon t, ainfi que.
les dents du calice , au nombre de. fix : il ajoute
que chaque fleur a dp uze étamines , &. que le
fruit eft, une baie à quatre loges. Noys. n’aurions
pu vérifier tous ces détails , fans endomr
mager l'exemplaire qu a bien voulu nous prêter
M; Thouin. Nous avons aiférhent compté douze
étamines fur deux ou trois fleurs.. Cette plante
c roît. naturellement dans. les Antilles. ( v. f . In
Herb. D. Thouin. )
On peut voir, chez M:,de Juffieu, dans.I'Herr
hier de Surian, n°. j6 y un5 exeyipldre.dpja^pn^p.
I plante en fruits. le s feuilles y font longues de
îîx a fept pouces f «r une largeur d'environ deux
poüces & demi, &: lès pétioles ont un pouce
& demi à deux pouces. La panicuie, dans cet
exemplaire , eft latérale ,. thyrfoïde , & fes ramifications
partent ordinairement trois enfemble
du même point. Les fruits paroilfent glabres,
globuleux , de la grofféur d'une Merife , & couronnés
par le limbe du calice.
QbJ. Nous avons tout récemment retrouvé,,
dans notre Herbier , un exemplaire de ce Me~
laftomé , rapporté de la Martinique , & qui nous
a été communiqué par M. Jofeph-Martin. L'examen
de cet exemplaire confirme les obfervations
de^ M. Clarck , & celles que nous avons été à
même de faire chez M. de Juffieu. Nous ajouterons
feulement ici que les anthères font longues
^ corniformes, pointues , un peu arquées,
didymes , jaunes & ondulées du côté interne,
percées d'un trou à leur fommet. Le Melafioma
fothergilla, que nous ne décrivons que d'après
Aufrlet, pourroit bien n'ê.tre pas différent de
cette efpèce.
42. MÉlastome mucroné ; Melafioma mu-
cronata. Melafioma foliis lato-ovalibus , mucrona—
tis , quinque ,aerviis yfubtui tomentofo-ferrugineis ;
calycis truncati api ce ciliato.
Celui-ci a dans fon feuillage, & dans la difpo-
fition des rameaux de fa panicuie, d'affez grands
rapports avec le Melafioma dodecandra : mais fes-
feuilles font proportionnellement plus larges &•
mucronées d'une manière beaucoup plus remarquable.
Il a suffi les pétioles plus courts & un
moindre nombre d'étamines. Les calices d'ailleurs
font fortdifférens: en effet, dans l'autre efpèce, ils
offrent, après la chute des fleurs, un limbe
glabre & évafé en manière de baffin, tandis
qu'ici, à la même époque , toute leur fuperfr-
cie eft tomenteufe , & leur extrémité tronquée
circulairement, nullement évafée , munie- de cils
allez apparens.
Les rameaux font ligneux, cylindriques ou à -
peine quadrangulaires, & revêtus, de même que
les pétioles, le delfous des feuilles, & les ramifications
de la panicuie, d'un duvet c ou r t,
velouté , roulfâtre ou ferrugineux. Les feuilles
font grandes, oppofées, portées fur de courts
pétioles-, ovales., un•peu-vélargies , entières-, re-'
trécies au fommet. en une. pointe courte qui les
fait paroître fortement, mucronées. Ces .feuilles
ont, fix-, à fe.pt. po.uçes de. longueur fur une largeur
de quatre pouces à quatre, pouces & demi.
Leur furface fupérieure: eft glabre & lifte.: l'inférieure,
veloutée 8t roulfâtre, comme nous avons
dit plus haut , eft, releyée.de cinq nervures.longitudinales
dont,, les trois moyennes font plus
failîantes , plus greffes ne. font diftinétes qu'â
une. petite . diftance,. ( une ligne ou environ ) de
la bafp, de la ,feuille, tandisque les deux autrès
naiffent un peu plus bas & régnent tout
près des bords. Ces nervures font unies entr'elles
par des veines parallèles , failîantes, réparées par
des intervalles de trois lignes ou à-peu-près. Tout
l'efoace t compris entre les veines & les nervures-,
eft légèrement réticulé.- Les pétioles font aplatis
en - defl’u s , longs de cinq à fix lignes. Il
vient, à l'extrémité des rameaux , & quelquefois
auffidans lesaiffellesdes feuilles fupérieures,
des panicules médiocrement garnies, dont les ramifications
font oppofées , tétragones , fgjitairës
©u géminées, & vraisemblablement accompagnées,
à leur bafe , de bradées caduques, ainfi que
l'indiquent les cicatrices qu'on y remarque. Les
fleurs font raffemblées communément, au nombre
dé trois à quatre , à l'extrémité de ces ramifications
fur des pédoncules propres très-courts ou prefque
nuis.- Leur grandeur eft à peu près la même
que dans Tefpèce qui précède. Elles ont le caiiee
cylindrique , tomenteux , im peu blanchâtre ,
«fivifé au fommet en cinq petites découpures ovales,
pointues. Ces découpures , lors de la chuté
des pétales, fe féparent du calice qui paroît alors
tronqujf'âTextrémité, &: fur monté de cils courts
plus 6u m'oins abondans. Les étamines fo n t ,
ainfi que le ftyle, environ une fois plus longues
que le calice. Les anthères, au nombre de dix,
font longues , arquées, corniformes. Cette efpèce
croit naturellement à Cayenne, d'où M.
îofeph Martin vient d'en envoyer un exemplaire
à M. de la Marck. ( 'v* ƒ )
ObÇerv. M. Martin préfume qu'elle pötfrföit
bien- être le Cjlofiuiaris fructu arbor maxima non .
fpino'fa ma(abatkri folio integto tninore fubtus fct-
rugineo. Sloan. jam. ié y . Mift. 2. pag. HH Tab.
196. fig. 2. Mais la confrontation de la figuré
avec le morcèau que' nous avons fous les yeux,
ne nous paroît pas auforifer ce rapprochement.
43k- MÉlastome celluleux j Melafiomafavofia
Melafioma folus ovatis , Jubdenticulatis , bafii emai-
ginacis , fubtus cellulofis , quinquenerviis j panicuiâ
terminait, eprymbof:.-
Il eft des plantes dont les cara&êres font fi
frappans, qu’il fuffit de les avoir obfervées une
feule fois avec quelqu’attention pour en garder
un. long fouvenir. Celle dont il eft ici queftion,
nous paroît de ce nombre, relativement fur-tout
à la fingularité. de fon féuillage. Elle le rapproche
aftez ,.par. fon alpect, du Mt/afloma Uma\
maïs toutes’ fes parties font beaucoup plus grandes.
Elle n'ëft;pasrüdé de même/fes fleurs fontau-
trement difpofées ,fes feuilles ont une échancrure
a la bafe & font nervées d’une autre manière ;
en un m.ot, ce font deux efpèces très - diftinétes
Tune de 1 autre, quoiqïi'eiles fe reffemblent extrêmement
à quelqu es égards.
Les* tiges .font droites, rameufes , cylindri-
gaes,. glabres, un peu inégales & paroilfent
rruteicemes : elles onr les jeunes” poaifes co'Uvertes
d'un duvet rouflatré, comme furfuracé.
Les feuilles fontpétio léèsovales, pointues, un
peu échancrées a leur bafe, légèrement dentï-
culéës , & marquées , dans toute leur longueur,
de cinq nervures failîantes en-déflous, entre leT-
quelles on aperçoit beaucoup dé veinés tranf-
verfes régulières. Elles font coriaces, longues
d'environ cinq pouces, larges de deux boucés
& demi à trois pouces, & portées fur des pétioles
de dix-huit lignes ou deux pouces de longueur.
La couleur de ces feuilles eft d'un verd
tirant fur le jaune. Leur furface fupériçure eft glabre
& relevée en petits tubercules polygones, un
peu pointus , aftez réguliers , offrant à leur fommet
des traces de divifîons , & difpofés fymétri-
quement fur plufieurs rangs féparés les uns des
autres par les filions qui correfpondent aux veine-s
tranfvërfales. La furface inférieure eft au contraire
creufée de petites cellules aftez fembîables à des
alvéoles d'abeilles , en général i*iadrangulaires ,
circonfcrites par les réticulations des nervures ,
Sc fituées immédiatement au-delfous des tubercules
dont nous venons de parler : elle eft chargée
, fur les nervures & leurs ramifications , d uri
duvet furfuracé pareil à celui des jeunes pouffes-.
Ce même duvet fe retrouve encore fur les pétioles
& à la bafe du fillori forme , à la furface
fupérieure de la feuille , par la nervure moyenne.
Leè fleurs font difpofées en eorymbes terminaux^
à ramifications trichotomes & quadrangulaires.
Ces eorymbes paroiftent münis , tant à-leurs
divifions qu'immédiatement au-deffous des cali-
Iices, de braétées caduques. Le calice eft glabre
, arrondi par le bas, à dix angles peu fail-
lans: fon limbe eft Court, un peu membraneux
fur les bords, comme tronqué ou obfeuré-'
ment divïfé eh cinq lobes très-obtus. Les peta^
les femblent avoir été rougeâtres , & font au
moins auffi longs que le calice. Cette efpèce croît
naturellement a S. Dômingue. Elle a été communiquée
à M. Thouin par M. Thiery. ( v. l. ià
herb. D. Thouin.)
44* MÉlastom e en lime j Melafioma lima.
Melafioma fcabra foliis ovatis , 'fermions , tripli-
nerviis , buflato-tuberculofis ; fioribus axillaribus
terminalibufquè, fubpqniculatis.
Tex huai l ? Hernand. Mex. p. 413.
Cette efpèce eft univerfellement couverte d'af-
pérités fenfibles au ta6l & à l 'oe i l , ce qui nous
a paru, lui mériter la dénomination fous laquelle-
n0l.is J? préfentons ici. Ses tiges font ligneufes ,
Cylindriques, rameufes & char ées, de même
que les pétioles , les pédoncules, les calices &
le deffous des feuilles, de petites afpérités comme
grantileufes , en quelque forte embriquées. Les
feuilles font pétiolées, ovales, pointues , finement
& régulièrement dentées en feie , coriaCesV
Vértrs en-deflus , plus pâles inférieurement , &
itiarquées dé cinq nervures longitudinales, dont