
peu apparentes. Toutes ces feuilles font molles,
médiocrement epaiffes, légèrement velues ou pref-
que glabres , nérilïées obliquement. Les radicales
ont au moins neuf à dix pouces de long ,
fur une largeur de deux pouces & demie à trois
pouces. Les fleurs font d'un beau jaune « un peu
plus grandes que celles du Verbàfcum Blattaria ,
& difpofées en longs épis terminaux , médiocrement
garnis , munis de bradées alternes. Çes
fleurs viennent communément deux enfemble >
dans l'aiffelle de chaque bradée , fur des pédoncules
fort courts, ayant rarement plus d'une
ligne & demie à deux lignes de long-, tantôt
abfclument diftinds les uns des autres, tantôt
réunis enfemble par la bâfe dans une petite étendue.
Les bradées inférieures font ovales-acumi-
nées > les autres vont en dîroiminuant dans leurs
dimenfions , & fur-tout dans leur largeur, vers
le haut des épis > le calice eft divifé jufque fort
près de fa b â fe , en cinq découpures linéaires-*
lancéolées, pointues, évafées,, légèrement velues
, beaucoup plus courtes que la corolle. Celle-
ci a le tube prefque nul , & les divifions du
limbe profondes, ovales , obtufes , ouvertes en
roue j fon diamètre eft d'environ un pouce. Les
étamines n'ont guère que moitié de la longueur,
de la corolle. Les anthères font jaunes & portées
fur des filamens purpurins , dont les deux
inférieures paraiffent glabres, tandis que les trois
autres font chargées de poils, l’a plupart rougeâtres.
L'ovaire eft ovale-arrondi*, & furmonté
d’un ftyle glabre, qui va en sepaiffiffant dans le
haut, où il fe termine par un ftigmate Ample.
Le fruit confifte en une capfale globuleufe , glabre
, biloçulaire, bivalve , polyfperme , du volume
d’un gros pois. Le lieu natal de cette efr
pèc.e ne m'eft pas. connu. On la cultive au jardin
des plantes. ( V. S. in kerb. D. Thuillier. )
19. Molene à feuille de bugîe; Verbàfcum bu-
guUfolium. Vcrbafcum folifc\ radicalibus ovatis 3
midis , longe petiolatis , . caulinis fejjfilibus ; caule
flmplici.
Blattaria orirntalis , buguU folio , flore maximo
vire fente , lituris .luteis in Jemicirculum flriato.
Tour nef. Coroll. pag. 8. Ejufd. Voyag. au Levant.
in-40. vol. 2. pag. 181. tab.' 181. Blattaria
jontica y bu.lgu.la. folio , flore maximo e viriai lu-
teo. Ejufdr lcon. inédit, tab. 91. An Vcrbafcum
Qrbeçkii. Lin. Speç. Plant. n°. 10.
La racine, dit Tournefort, eft groffe comme
le petit doigt & partagée , à quelque diftance au
deffous de fon colle t, en trois ou quatre portions
fufiformes* charnues, caffantes , blanchâtres
en dedans , brunes & gerfées en dehors ,
qui s'enfoncent dans la terre à la profondeur de
deux on trois pouces. Les feuilles qui naiffent
immédiatement de cette racine, font portées fur
de longs pétioles, xovaIes, obtufes, femblables
à celles de la bugle, boffelées, veinées en re-
;■ feau , ondées ou groflièrement crénelées en fcie
j fur les bords , longues d'un pouce & demi à
i deux pouces, fur quinze lignes de large. Leurs
pétioles .ont environ deux pouces de longueur;
1 ils font aplatis en deflus, rougeâtres & fe fub-
| divifent daiis l'epaiffeur de la feuille , jufqu'à Ion
! extrémité, en ramifications nerveiifes & vei-
1 neufes de même couleur. Il fort du milieu des
| feuilles radicales, une tige herbacée, menue,
| droite, très-fimple , légèrement velue , & n'a le,
] plus fouvent, dans fon pays natal, qu environ
i neuf à dix pouces de haut. Elle.eft garnie, à-
peu-près dans fes deux tiers inférieurs, de feuilles
alternes, fefliles, peu ouvertes, ovales-oblon?
gués, pointues, parfemées de quelques poils,&
fe termine par un gros épi de fleurs, grandes,
affez ferrées , légèrement irrégulières , accompagnées
de petites bradées. Ces fleurs ont le
calice découpé profondément en cinq parties,
dont trois font plus petites- que les autres.
La corolle , large de près de quinze lignes,
eft d’un fond vert céladon , tirant un peu fur
le jaune : fes découpures font évafées , arrondies,
& rayées en demi-cercle d’un jaune vif. On
voit s'élever de l'orifice du tube deux bandes
purpurines mêlées de blanc, lefquelles vont aboutir
au demi-cercle jaunâtre des deux découpures
fupérieures. Il paroît que deux des étamines font
glabres, & les autreS'chargées d'un duvet cotonneux,
purpurin L'ovaire eft velu, arrondi;
& furmonté d'un ftyle filiforme affez long.' Cette
p.fotîte'"a été obfervée par Tournefort , dans fon
voyage au Levant, fur les bords de la mer Noire,
à peu de diftance du Bofphore.
20. Molene à tiges nues; Vcrbafcum myconi
Verbàfcum foliis lanatis radicalibus , feapo nudo>
Lia, Spec. Plant, n. 12.
S uni eu! a alpina , foliis borraginis, villofa. Bauh.
Pin. pag. 243. Verbajcum humile , alpinum , villo-
fum , borraginis flore & folio. Tournef. pag. 147-
Auricula urfl myconi , pi-lof a , cerulea. ) B. Hil>-
vol. 3. App. pag. 869. Fiai. Hift. vol. 2. PS'
1084. Auricula urfl myconi. Dalechamp. Hift. pag-
837. ed. gall. vol. 1. pag. y z y. Auricula alpin**
villofa i foliis borraginis. Moris, Hift. 2. pag. 5 r'
n. <. cum' f alfa icône. Verbàfcum myconi. Mil!'
Di6l. n. 13. & Icon. tab. 277. Threw. obret.
pag. 16. tab. y 7.. ,
Quoique la plus petite des efpèces du genre,
c’e ft , fans contredit, une des plus jolies & des
mieux tranchées par fes caractères. Elle z,®
quelque forte , le port d’une primevère, & {êS
fleurs viennent de même fur des hampes n#
Ses feuilies offrent cela de particulier ; qu ei.ld
font chargées, principalement à leur furfaceu1*
I férieure, de poils rouffâtres très -longs, très-
I abondans, qui ne font ni fameux., ni étoilés ,
I comme c'eft le propre de la plupart des mo-
I lènes.
La racine eft fibreufe & chevelue. On voit
I fortir de fon coller des feuilles nombreufes ,
I légèrement pétiolées, ovales, obtufes, profon-
I dément & irrégulièrement crenelées , un pçu
i épaiffes, ridées , d'un vert fombre, longues d'un
I pouce & demi à deux pouces, fur quatorze à
E dix-hùit lignes de large. Ces feuilles font, éta-
K léés orbiculairement à terre en rofette , & font
I quelquefois-, fur-tout dans leur jeunefle, telle- f
E ment Jaineufes, qu'elles n'offrent , pour ainfî
E dire, à l'oeil qu'un feutre épais , d’un brun, rouf-
I iarre. Ce tiflu laineux difparoît en grande partie
I à mefure que les feuilles deviennent plus adultes,
I mais néanmoins il en refte toujours beaucoup à
■ ■ leur furfaee inférieure' & autour des pétioles.
I Ceux-ci ont trois à fix lignes de longueur. D’en-
K tre les feuilles radicales s'élèvent , jufqu'à la
I- hauteur de quatre à fïx pouces., trois à quatre
I hampes herbacées, gçêles , légèrement velues,
I rougeâtres, abfolument. dénuées de feuiiles &
I dépourvues même de bradées. Chacune de ces
i hampes foutient, dans fa partieSupérieure, un
I bouquet lâche & peu garni de belies fleurs d'un
Irouge bleuâtre ou violet, pédicellées, bien ou-
ÿ vertes, un peu penchées, qui s'épanouiffent au
1 commencement du printemps. Le calice , a fes
:■ divifions ovales - oblon gués , /obtufes , prefque
I glabres., beaucoup plus courtes que la corolle.
I Celle-ci eft partagée profondément en cinq de-
I coupures arrondies, affez régulières. Les étamines
1 ont les filamens courts , ' glabres, & les anthères
Ijaunâtres, ovales , biloculaires. Une ligne lunulée
1 de poils courts, ferrés, d'un beau jaune, eft
1 hruee au bas des découpures de la çorolie, à
|j>eu de diftance du point d'infërtion de chaque
l filament auquel elle correfpond par le milieu de
■ ^ concavité. L'ovaire eft glabre, ovale & chargé
Iduu ftyle un peu plus long que les étamines,
Ileqùel va en diminuant vers la pointe, au contraire
J de ce “'qui a lieu dans les autres efpèces de Ver-
rjWbfOT. Le fruit confifte en une caplüle obiongue,
1 biloçulaire, polyfperme. Cette jolie plante croît
naturellement fur les monts Pyrénées. On la cul-
Mive au jardin des1 plantes. % ( V . v . )
f . Verbàfcum ;( kamorrhoidale ) fo liis ovato-ob-
| ongis, b a f l atténuai i s , tomentofls , obfoLete crenu-
fltls » racemis fpicifarmibus elongatis , fafciculis
iflorum ebrafteatis. Aiton. Hôrt. Ke'w. vol. 1
Habitat in infulû Maderienfe. a*.
,* J^erbafcum ( pulvérulentum ) caule ramofo ,
“ ‘cibusfarinofls fafciculatis , flore luteo. Villar.
n ' du Dauph. vol. 1 p. 490.
Habitat in Galliâ auflrali.
M O L IN A à grappes 5 Molina ra'cemofa,
Cavan. differt. 9. n. ,<Æi t. 2Ô3»
Sida-pou. Rheed. Hort. Mal. vol. 6 . p. 109.
t. 59. Banifteria tettaptera. Sonnerat. Voyag. aux
Inïes , vol. 2. p. 238. t. 1 3 j . Banifleria uni-
càpfularis. Lam. Dift. n. ƒ. Gcertnera. Schreb.
Gen. Plant, n. 73J. vulgà, le Madablota.
Petit arbre à fleurs polvpétalées, de la famille
| des Malpighies, qui a de grands rapports avec
les baniiières & fur-tout avec le te'trapteris , 8c
qui conftitue un genre particulier dont fe caractère
effentiel eft d'avoir
Le calice a cinq diviflons 5 cinq pétales y dix êta-amines
dont une plus grande que les autres , un ftyle ;
trois cap fuies monofpermes , munies chacune de quatre
aîlei. .. ...
'Comme cet arbre fe trouve décrit à l’article
banifteria unicapfularis ( dift. n. y .) qu’on pourra
confulter, & où, en le défignant déjà comme
méritant d’être réparé, des baniftères, on s’étoit
en quelque-forte , par cela même, mis d’avance -
à l’abri du reproche d’inconféquence fait à l ’auteur.
par M. Cavanilles. ( differt. 9. in prgefat.
p. 418. ) 3 en qui je ne vois guères, à l’égard
du molina , d’autre mérite que célui d’avoir tiré
arti de robferyation de M. Delamarck , je me
ornerai à en expofer ici 1^ caraftère générique.
Chaque fleur eft compofée i ° , d’ ün calicexper-
fiftant, monophylle, à cinq divifions profondes,
ovales, à la bâfe duquel on apperçoit, entre
les deux découpures lupéiieures, une glande cb-
longue., charnue , qui defeend un peu fur le haut
du pédoncule.
1 9. De cinq .pétales ovales, concaves, frangés
fur les bords, plus grands que le calice.
M 3°- De dix étamines réunies annulairement à la
bâfe, à anthères ovales, fiîlonnées , dont neuf
font portées fur des filamens de longueur égale-
plus courts que la corolle, tandis que le filament
qui foutient la dixième eft arqué , plus épais &
au double plus long que les autres.
4°. D’un ovaire fupérieur, ov a le , trifide ,
d’entre les divifions duquel s’élève un ftyle fabulé
, recourbé fapérieurement, plus long que
la corolle, à ftigmate fimple*
Le fruit confifte en trois capfales mono (pennes,
applaties du côté interne, qui chacune fe terminent
fapérieurement par une petite languette
membraneufe, pointue y & préfentent en outre,
à leur circonférence, trois autres ailes oblongues*
obtufes ou médiocrement pointues également
membraneufes , mais beaucoup plus grandes.
De ces trois ailes, deux font latérales, tandis
que la troifième, formant avec celles-ci une forte
F f x