
*7S MOR
. Cette plante a un port très-particulier, Srfe dif-
tingue parfaitement des autres efpèces par fa tige
en zjg-zag divifee en longs rameaux alternes,
J°ngs , effilés ^ roides & étalés. Sa racine eft
une bulbe arrondie, petite, couverte d'une enveloppe
réticulée. Les feuilles font très-longues
recourbées jufqu’à leur bâfe , peu nombreufes 3
planes , linéaires , étroites a molles , embrasant
la tige par leur bâfe : elles fe defsèchent & fe
.roulent en dedans , même avant la fleuraifon.
Les fleurs font folitaires , éparles fur les bran-
cn es , légèrement pédonculées : elles font renfermées
dans des fpathes fouvent à quatre valves
minces , roulées en dedans. La valve extérieure
eft plus grande, fcarieufe & amplexicaule. La
corolle eft jaune, marquée d’une rainure verte
fur le dos des petales qui font oblongs 3 lancéolés
5 ob tus , très-ouverts. Le ftigmate eft
divife en fix parties filiformes , ouvert en étoile.
On trouve cette plante au Cap de Bonne-Ef-
perance.
16. M orée flexueufej Monta flexuofa. Lam.
111. Gen. n. J02. Mono, eaule tereti articulato
jubramcfo'| foliis plants Iaxis révoltais , fpicâ
fiexuosâ. Lin. fil. Sup. p. ioo.
Ixia longtfilia. Jacq. Hort. vol. 3. p. 47. t. co.
Mor&a pxuofa 3 fcapo tereti articulato , folio re-
fiexo fubundulato nervofo. Thunb. Diff. Bot. p. ibT
Cette plante mérité 3 de la part des botaniftes
qui auront 1 occafion de l’pbferver vivante, la
plus grande attention , plufieurs auteurs n’étant
pas d accord fur le genre auquel elle appartient.
Jacquin , dans l'ouvrage que nous avons c i t é ,
en a fait un ixia , parce qu’il prétend que la
corolle e f t monopétale & tubulée ,- caractère ,
en e ffe t, qui diftingue les ixia du monta : suffi
a-t-ü reproché ( voyeZ Jacq. Collée, vol. 3. pag.
*240 a Linné fils d’en avoir fait un monta. Thun-
j. dans fa difTertation botanique ( p. 10. )
a fuivi l’opinion de Linné fils / & dans la def-
cnption détaillée qu’ il donne de cette plante
il dit que la corolle eft divifee en fix pétales
légèrement réunis à leur bâfe : il reconnoît
donc point de tube. Cette différence d’opinions
cit tres-facile a fixer par celui qui pourra fe
procurer la plante vivante. Il fuffira d’examiner
fa corolle a un tube J ou fi elle en eft privée.
Dans le premier cas, on la fera rentrer parmi
Jes ixia j dans lé fécond , elle confervera fa place
parmi les mor&a. r
Ell^ a une racine bulbeufe ; fa tige arrondie
articùlee, ftriée, fîmple ourameufe, d’un pied
K plus de hauteur. Il n’y a qu’une feule feuille
radicale, rarement d eu x, linéaire, rabattue
plus courte que la tige. Celles des branches ref-
femblent aux radicales. Les fleurs font alternes
10.liants j éparfes fur les branches. La fpathe* J
M O R
elt oblongue, déchirée 8c aiguë à fon fon,,,,,.
Les fleurs font jaunes, les trois pétales altej:
font rerts g leur furface inférieure , ouvem
(onguiculés félonThunberg) ovales, concav ’
obtus, terminés par une pointe. Le ftyle e|j
fimple ; il eft furmonté d’environ fix ftigmat«
filiformes écartés , mais dont deux font touiour
rapproches. Cette efpèce paroït avoir beaucoim
de rapport s avec la précédente, mais de Laquelle
elle diffère particulièrement en ce qup
fa tige n’eft pas toujours rameufe , & que fe,
fleurs ne font pas folitaires. Cette plante croîr
au Cap de Bonne-Efpérance.
17. M o r e e ixioxde 5 Monta ixioides.Lam. IJj
Gen. n. 503. Mor&a fcapo comprejfo , foliis dif.
nJ rvof ls > fiorum umbellis peduncuUtis. Thunb
Difl. Bot. p. 8. ■ . f tm î •
La racine de cetre plante eft fibreufe. Sa ripe
elt comprimée , & ne devient rameufe que vers
fon extrémité. Ses feuilles radicales font nom-
breufes, linéaires, fe r é t r é c i T a n t vers leur fom-
met ftriees , droites , prefjue de la longueur
de la tige. Il n’y a fouvent qu une feule feuille
c a u u n a ir e Semblable aux precedentes. L e s fleurs
lont rc unies en ombelle à Textrémité des tis e s ,
au nombre de trois ou quatre , petires& blanches! 1
Les fpathes lont lancéolées , plus courtes que
les pedoncu/es. Ces derniers font c a p illa ir e s &
un pouce de long. Cette efpèce a été trouvée
dans la Nouvelle-Zélande.
Obfervations.
Nous n avons pas pu joindre à ce genre plu*
fleurs efpèces décrites par Thunberg & d ’ au tres,
parce que la plupart doivent trouver place parmi
les Sifyrinehium ( bermudiennès .), & que d ’ autres
nous font trop peu connus pour pronon- j
cer fur leur véritable genre. Nous renvoyons
pour le fupplément de ce Dictionnaire à l’article
bermudienne.
Mor&a coltina , fcapo tereti , folio dependente,
laciniis corolU fub aqualibus. Thunb. Differt. Bot.
p. 11. Jac. Icon. Rar.
Cette efpèce , décrite par Thunberg, a les
filets des etamines réunis par un cylindre} caractère
qui convient aux bermudiennes.
- Les efpèces fuivantes ne nous font connues
que par des deferiptions imparfaites.
I®. Mor&a pufilla , fcapo ancipiti, foliis difii-
chis, flore fubfohtano. Thunb. Diff. Bot. p. 7-
2°. Mor&a umbellata. Scapo tereti, -florum fpi-
cis umbellato-paniculatis, involucris bitiis longif-
fimis. Thunb. Diff. Bot. pag. 13.
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30. Mor&a erifpa , fcapo tereti articulato , folio
rtfexo undulato crijpo. Thunb. Diff. Bot. pag. 13.
a9. Mor&a végéta. Jacq. coll. vol. 4. Ic. Rar.
[ Iris plumaria. Lin. Lam. Die. n. 20.
Cette derniere efpèce, que nous ne connoif-
fons que d’après la figure de Jacquin, paroït
E devoir refter parmi les iris, comme l’ ont fait
; Linné, & le C. Lamarck. Jacquin dit que la
fleur eft pédiculée » mais ce pédicule ne feroit-
■ il pas un tube capillaire appartenant à la corolle,
& porté fur le germe, placé au deffous,
[ ■ & enveloppé par les valves de la fpathe ? D’ail-
[; leurs Jacquin ne nous dit pas où eft placé l’o-
Ivaire qui néceffairement fe trouveroit renfermé :
[ dans la corolle, en prenant ce tube pour un
[pédicule. O r , dans les morées & les iris, l’ovaire
eft toujours inférieur. N’eft-il pas plus
[probable que cette efpèce d’iris reflerable à
plufieurs autres , telles qu’à Y iris alata unguicu-
ÿaris ( voyage en Barbar. vol. 2. pag. 86. ) ,
|dont le tube eft très-long, filiforme, & où
[l’ovaire eft placé prefque vers la racine. Il fuffit
: d’examiner attentivement la plante de Jacquin
pour incliner en faveur de cette opinion. Au
Irefte > nous ne faifons cette obfervation que
pour fixer l’attention de ceux qui pofféderoient
[cette plante vivante, ne nous permettant pas
|de rien prononcer. ( P o i r e t . ) '
1 MORELLE , Solanum. Genre de plantes à
I fleurs ménopétalées , de la famille des folanées,
Iqui a beaucoup de rapports avec les bella-
wfionnes & les coquerets , & ' qui comprend des
lherbes, des fous-arbriffeaux & arbriffeaux tant
Indigènes qu’exotiques dont les feuilles font
lumples, géminées ou allées avec une impaire,
■ les fleurs en forme de cloche, & le fruit une
■ baie.
K Le caraèlere efïentiel de ce genre eft d’avoir
I LJ ne corolle en roue , les anthères fouvent rcu- \
j ouvrant au fommet par deux trous , & pour
[puit une baie a deux loges. P
C a r a c t è r e c é n é r i ç u e .
I r i c,a^^e eft d’ une feule pièce, divifé en
■ rnr^n J Pc^ntu » perfîftant. Il renferme une
1 , ° | monopétale , en roue, dont le tube eft
limbe SrandJ plane, ouvert,
■ quelquefois réfléchi, divifé en cinq.
1 ®tam^nes font au nombre.de cinq, ayant
■ fifiro î men! fub^ s , très-petits, inférés à l’o
foîiniventésUbe* L7 antîl?re? font ,obl<?ngues , ■fomm^ es *, Prev:îue reunies , s ouvrant au
PPmmec par deux trous.
I b ovaire eft fupérieur , arroadi, furmonté
M O R ^79
d un ftyle filiforme , plus long que les étamines.
Le ftigmate eft obtus.
Le fruit eft une baie arrondie , quelquefois
ovay-» glabre, à deux loges, éntouree à fa bâfe
par le calice de la fleur. Le réceptacle des fè-
mences eft convexe, charnu , adnè à la cloifon
de chaque coté.
Chaque logé renferme un très-grand nombre
de femences arrondies, comprimées éparfes dans
la pulpe.
Obfervations.
Les morelles diffèrent des bMadonms par leur
Corolle en roue , & leurs anthères rapprochées „
des piments en ce que ceux-ci ont leur baie
coriace & seche, & des coquerets , parce que
dans ces derniers la baie eft renfermée dans le
calice renflé.
Les efpèces qui compofent ce genrelont h
plupart tres-belles & nombreufes. Les unes font!
dépourvues de piquans, d’autres en font mu-
nies, ce qui forme deux grandes divisons,
*■ Efpèces fans piquans.
I. Mo r e l ie à feuilles de molêne. Solanum
verbafcifolium. Lam. 111. gen. 2506.
Solanum eaule inermi , fruticofo j foliis ovatis
tamentofis , integerrimis ; umbellis , compojltis.
Hort. Jacq. t. 13. Solanum maxime tomentofum .
fptnis carens, virginiànum. Pluk. Alm. tab. 316. f. i .
Solanum arborefeens , verbafeifolio. Pulm. fpec. 4*
C ’eft un grand & bel arbriffeau qui fe diftingue
par les feuilles grandes , larges e t veloutées tant
en deffus qu’en deffous , & qui a beaucoup de
rapport avec l’efpèce fuivante , mais dont i f diffère
par l’abfence des oreillettes , folioles, Sc
par fes feuilles plus larges , fi on les conlidère
relativement à leur longueur. Elles font entières,
ovales, épaiffes , terminées en pointe , allez feis-
blables à celles du verbafeum phlomoides. Les
1 fleurs font très-nombreufes, difpofées en ombelle
qui fe divifé en plufieurs autres plus petites. Les
jeunes rameaux & les pédoncules font très-velus
ainfi que le calice , qui eft tout couvert d’une
pouflière blanchâtre , farineufe. La corolle eft
blanche & légèrement velue en dehors.
.Cet arbriffeau eft cultivé au jardin des plantes,
oà il s’élève à la hauteur de fix à fept pieds. Il
eft originaire de l’Amérique. T). ( V . v . )
2. M o r e l i -e auriculée. Solanum auriculatum,
Lam. III. gen. 2. Caule inermi fruticofo : fo liis
ovatis integerrimis , tomentosis ; fiipulis auriculalis
ramulum cingentibus.
Solanum maurittanum frutefeens j ramts ftptrio