
3. M odeque à bradées j Modecca brafteata.
Modecca ? foliis palmaùs , ferratis y racemis brac-
teaiisj axUlaribus.
Cette plante, de laquelle, yti le mauvais état des !
exemplaires que- j’en poffède, je n’ ai pu ânalyfer j
complètement les parties de la fructification, fem-
ble,par Ton rapport, par la nature de fon feuillage 1
& de fes vrilles, enfin par la difpofition de fes
fleurs, appartenir au genre modecca
Ses tiges font grêles, farmenteufes, grimpan- :
tes 3 légèrement anguleufes, glabres; feuiilees,
& garnies, à l’un des côtés feulement de la bâfe
de chaque pétiole , d’une vrille en fpirale, ordinairement
bifide. Les feuilles font alternes, pé-
tioîées, profondément palmées, largement échang
é e s à la bâfe, & compofées de cinq lobes ovales
ou ovales - oblongs, un peu pointus , dont
le moyen a plus de longueur que les autres. Elles
ont quatre à cinq pouces de diamètre. Les deux
lobes extérieurs font les plus courts & fe partagent
ordinairement, vers leur partie inférieure,
chacun en un autre petit lobe qui concourt à rendre
les côtés de la feuille comme pédiaires. Ces
feûiiies font vertes,- allez glabres, fermes, & chargées
, fur les deux fttri'aces , de petits tubercules
bléj châtres , un peu rudes au to.ucher, comme,
ceux qu’on rencontre dans la plupart des plantes
de la famille des cucurbitacées. Les pétioles font
longs de douze à dix-huit lignes. Les fleurs naif-
fent, dans les aiffelles des feuilles, fur des grappes
pédonculées , en général fplitaires, fimples
ou peu compofées, fouvent aufïi longues & quelquefois
même plus longues que k s feuilles. Ces
fleurs font alternes, légèrement pédicellées , &
fituées chacune dans l’aiflelle d’une braètée ovale,
©btufe, élargie dans le haut, rétrécie en coin
inférieurement, dentée. & en quelque forte frangée
dans fon contour , longue de fix à dix lignes.
Le calic® a le limbe partagé en cinq découpures
ovales, pointues, légèrement dentées en fcie, &
fa bâfe, à peine de la longueur du limbe dans certaines
fleurs, fe prolonge, dans d’autres, en une
efpèce de tube beaucoup plus long. Ces différences
indiqlièroient-elles, dans la plante dont il s’agit
, des fleurs de divers fexes ? Les exemplaires
ue j’ai fous les_ yeux me montrent, à l’intérieur
es découpures du calice, une corolle non encore
développée. Us ont été rapportés des Indes orientales
& m’ont été communiqués par M. donnera:.
( K / 0
M O G O R I ; Mogorium. Genre de plantes à
fleurs monopétales , de la famille des jafmins ,
qui a de très-grands rapports .avec les phyllirea,
& furtout avec les jafmins proprement dits, & qui
comprend des arbrifïeaux exotiques , toujours
verds, à feuilles' ©ppofées, fimples ou compofées
, & à fleurs communément difpofées en co-
rymbes axillaires ou terminaux.
Le carà&ère effentiel de ce genre eft d’ avoir
Le calice a huit divisons y la corolle hypocratiri*
forme,. a limbe , partagé en huit découpures j cinq
étamines} un flyle \ une baie fouvent' didyrne, bilo.
cùlaire , difpcrme.
C A R A C T E R E GENE R I Q U E.
La S u ro ffr e i ° . un calice monqphylle , divifé
pour l’ordinaire, jufqu’au-delà de moitié , en huit
découpures droites , fubulées ou fétacées, pér-
fiftantes.
2*. Une corolle monopétale, hypocratérifor-
me , à tube cylindrique , plus long que le calice
& à limbe ouvert, partagé en huit découpures.
3e. Deux étamines dont les filamens fubuîés,
enfermés dans le tube de là, corolle & attachés à
Tes parois., portent des anthères droites , ovales
ou oblongues.
4q. Un ovaire fupérieur, arrondi, duquel.se*
lè ÉSun ftyle fiiïiple , de la longueur du tube.de la
corolle, & terminé par deux ftigmates droits.
Le'fruit confifte en une baie fupérieure, arrond
ie , fouvent didyme , biloculaire, "(uniloculaire,
félon Goertner.) renfermant dans chaque loge une
feule femence groffe , obronde.
I . M o G O R i fambac y Mogorium fambac. Mogorium
foliis inferioribus cordatis obtufis , fupfnon-
bus ovatis acutis , iubo breviufculo. Lam. illuftr.
n. f i , tab. 6 . fig. 1.
Syringa Arabica , foliis mali aurantii. Bauh. p.
3 98. Jafminum five fambac Arabum , Alpino. J.JJ,
hift. v. 2. p. 102. Sambac Arabum five jafminum
arabicum , autfyringa arabica. Cluf. cur. poft. pag.
3. tab. 3. Jafminum five fambac Arabum, folio acu-
minatô , flore ftellato , majore , àlïo , odoratijfmo,
vulgo mugarino. Till. pif. pag. 87. tab. 31. fambac
arabicum five gelefimum arabicum. Alpin, aegypt. p.
39. tab. 39. Rai. hift. v. 2. p. 1-600. Nalla-mulla.
Rheed. hort. mal. vol. 6 . p. 87. tab. yo. Flos ma-
nore,. Rumph. hort. amboin. vol. 5. p. y 2. tab. }0.
Jafminum limonii folio conjugato , floré odorato,
pleno, vario. Burm. thef. zeylan. p. U.8. tab.
fig. 2. Angl hort. t. 27. Jafminum arabieum folio
aurantii, flore pleno. Muf. zeyl. p. i l . Jafminum
arabicum y foliis limonii conjugatis;flore albo, pleno,
odoratiffimo. Boerh. ind. H. L. B. part. 2. p. 217-
Nyctantes -fambac. Lin. fpec. plant, n. 2. Millet
diét. n. 1. Kniph. orig. cent. 7. n. 64. Fabric.
helmft. ed. 3. p. 393. Goertn. de fruét. vol. 2. P1
109. tab. 106. fig. 3. Jafminum fambac. Ait. hort.
kew. vol. 1. p. 8. Mogorium. Juif. gen. plant, p*
106. Indoftane & Portugalliæ Magori & Mogolifi.
Idem y flore pleno.
Kudda-mulla. Rheed. hort. mal. vol. 6. p* &
tab. n . Rai* Dendr. pag. 63. Ejufd. hift. vol. 2. matins. Elles prennent bientôt enfuite une cou-
p. t é à f r i , , ‘ leur pourpre.
Arbriffeau très-recherché, par les amateurs de
B culture , à caufe furtout dè l'odeur douce, excrê-
B.metnent fuaveque répandent fes fleurs, odeur qui
H tient un peu de celle de la fleur d'orange St de
H conval/aria maialis.
. Il s'élève , à la hauteur de quinze à vingt pieds
B (félon Miller), en tiges menues, foibles,, droi
B tes ou un peu tombantes, prefque farmenteufes ;
B h manière de celles des jaftpins, diffufes, bran-
B ch u eS , cylindriques , de couleur cendrée,'ordi-
Bmirement rougeâtre & légèrement pubefeentes
■ vers les féminités. Les branches & les rameaux
B.font garnis de feuilles oppofées, placées fur de
Hcourts pétioles, les inferieures un peH cordifor-
1 mes, quelquefois arrondies, obtufes ou même
B'échancrées a l'extrémité & moins longues que les
Bfupérieures. Celles-ci font ovales, pointues, mu-
B cronées, longues comir.unément'de trois pouces
■■[ à trois pouces.& demi fur quinze 3 vingt lignes
de large. Les unes & les. autres font médiocre-
Bment ouvertes, un "peu fermes, affez niilires
nt-rvées obliquement, veinées, S; ont quelques
I rapports avec celles des orangers. Les nervures
d dont eft relevée leur furface inférieure ,.. naiiTent
Bilternativement dés parties latérales de la côte
I moyenne, & préfentent chacune dans leur aiffelle
; un petit faifeeau de pGi.sâf Les pétioles font
! courts, arqués de bas en-haut, femi- eylimiri-
■ ques, pubefeens furtout du côté fupérieur, longs
> ■. feulement d'environ deux lignes •• ils ont, un peuau-
-i dellus de leur partie moyenne, une forte d'articula-
| Won, & c’eft eu cet endroit que fe féparent les feuil-
ifs lorfqu'elles viennent à tomber, le refte du pé-
■ tiuie demeurant attachédla tige à-peu-près comme
Mil arrive dans les volkamsria. Les fleurs font d'un
•blanc pur, très-odorantes principalement durant
■ a nu’t, pédicellées, àjpeu-près dé la grandeur de
Ics"Es du jdfmin grankijlore : elles viennent, au
■ nombre de. trois , cinq à neuf, en bouquets ou
■ efpeces de corynibes lâches, terminaux, pédon-
■ cules, en général moins longs que les feuilles
supérieures, & munis , à la bâfe de leurs vamifïcanons
,, de braétees grêles , fétacées. Chaque
. ur * m calice divifé fort avant en huit décou-
f pares longues,fétacées, très-étroites; la corolle
«lompofee d'un tube à-peu-près de la longueur du
■ é>ice, 8c d un limbe plane , horizontal, à huit
■ a uouze divinons ovales ou ovales - lancéolées
i™miîie difpofées fur deux rangs , plus ,longues
Igue le tube les. anthères-1 droites , oblongues ,
|b loculaires, portées fur des Hlamens courts , qui
entf u milieu du tube de la corolle. Quand
ad > urs ouvertes , elles tombent à la moin-
■ nuit- e^ouj?e ^ Auvent d’elles-mêmes pendant la
que la terre au-deffous, tant que
F 5 ii-uraifon, s’en trouve couverte tous les
Cet arbriffeau produit des fleurs durant une
grande partie de l’année j pourvu qu’on le tienne
dans une ferre de chaleur convenable.: On peut le
greffer fur le jafmin. Il croît naturellement dans
les Indes orientales & fur la côte de Malabar, ou
les femmes enfilent ces fleurs, foit pour les mettre
autour de-leur col en guife de collie r, foit
pour en faire des guirlandes que les jeunes gens
des deux fexes entrelacent dans leurs cheveux &
dont ils ornent leurs vêtemens. On le cultive au
jardin des plantes & dans la plupart des jardins des
curieux. T?. ( K v.)
La figure citée de- Goertner, dans laquelle on
voit un fruit l'effile entre deux pédoncules propres
très-courts, femble, par cette raifon-là même, ne
pouvoir convenir à cette efpèce, qui a toutes les
fleurs pédiculées d’une manière fort fermble.
On répand les fleurs du Mogori fambac dans'
les appartenons, fur les lits , & on les mêie parmi
le linge, afin de l’impregner d’une bonne odeur,
~ui paffe pour être amie des nerfs & du cerveau,
os. fleurs infufées dans l’eau durant quelque s heures
, la rendent très-aromatique. On en prépare
également par infufion une huile fort odorante ,
au’on a anciennement débitée fous le nom d’huile
de jafmin , & qu’on emploie dans ie pays à parfumer
les cheveux.
La variété fi. a les fleurs doubles, très-larges,
& d’une odeur qui l ’emporte encore fur celles de
’’efpèce commune.
2. M o g o r i multifiore y Mogorium multifio-
im. Mogorium foliis' ovatis y peduacu'is multifio ris
terminalibus 5 calyce breviufculo 5 tubo corolU juperr.é
âmpliato.
Katu-Tfjiregdm-mulla Rheed. hort. Malab. v.
p. 5>y. tab. 54. Jafminum indicum fio/epolvp'e-
talo candidijfimo, frufiu majore. Rai. hift. vol. 2.
p. î 602. Nyêlanthes muitijlora. Burman. fl or. in-
■ dic. p. y., tab. 3. fig. 1.
Arbriffeau que fon feuillage paroît rapprocher
affez du Mogori fambac, mais que la forme particulière
de fes corolles, auffi bien que la longueur
de leur tube , beaucoup plus confidérable que
celle des calices , ne permettent pas de méçon-
noître -pour une efpèce très - diftinêle. Il n’eft
point douteux, félon moi, que ce ne foit à cette
plante qu’ il faille rappo'rter le katu-tffiregam-mulla
de Rheede, où l’on remarque en effet ie caractère
des feuilles & des fleurs, préfenté par la
figure citée de M. Burman j & Ton s’ apercevra
facilement que ce fynonyme y convient beaucoup
mieux que le nalla-mulla (RheeU mal. 6. tab, ç© ).
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