
incifé , en dents obtufes ou aigues i la bâfe des
feuilles eft tantôt cunéiforme, ü’aùtres fois élargie
; leur fommeteft affez généralement émoufl'é
ou obtus. Elles ont à la bâfê de leurs pétioles
deux ftïpules dppofëes, courbées à un de leurs
cotés prefque en croiffant , arrondies de 1 autre ,
ainfi q uà leur b â fe , 'divifées en dents plus ou
moins profondes , très-aiguës > leur Commet eft
termine en pointe. '
Les fleurs font Blanches, difçofées par bouquets
en corymbe , à l'extrémité des rameaux,
portées fur dé longs pédoncules Amples ou ramifiés.
Le calice elt glabre., v e r t , divifé en cinq
découpures avales., un peu aiguës, le nombre
des ftstles ï, & par conlëquent des femences , varie
beaucoup : en general il y a une nu deux femences
s mais il elt des auteurs qui en ont ob-
fervé trois Sc quatre! Jacqum regarde .comme
des èfpèces différentes, ceux, qui ont plus d'un
ftile , & fait une efpèce particulière de celle
qui n'a qu'un ftile , qu'il prétend ne point varier.
Il l'appelle crattgus munogyna. Au relie cet
arbriffeau , comme tous ceux que l'on cultive
depuis long-temps, eft l'ujet à beaucoup de variétés.
C'eft pourquoi il faut être tres-referve
fur la multiplicité des efpèces, fur-tout pour les
plantés'cultivées. Ce néflier croît naturellement
dans les b ois , fur leurs liflères, oùjil fe diitin-
gue par fes. fruits rouges , d'une faveur aftrin-
gente. lj • \ V . v. )
C e t arbrilfeau paroît d'abord avoir fixé nos
regards par là douce odéur de fes fleurs : nous
avons en conféquence cherche a le rapprocher
de nos habitations. A force de; culture & de
fo in s , nous fommès parvenus à métamorphoser
les fleurs Amples en fleurs doubles. Dans certains
individus ces fleurs font blanches, dans d'autres
elles font d'un blanc tirant fur le rofe dans le
centre. Ces fleurs raffemblées en bouquets offrent
un très-joli coup-d’oeil : elles méritent, a
cet arbriffeau, une place dans les bofquets du
printemps.
Ses. rameaux entrelacés & épineux nous ont
conduit naturellement à l'idée de 1 employer
pour former des haies , & enclorre nos poftef-
nons. Il a parfaitement bien rempli notre but.
Comme cet arbriffeau fouffre très bien.la taille,
il eft facile de réunir à l’utilité de la haie 1 agrément
du coup d'oeil. On peut§ à chaque dif-
tance de quinze à dix-huit pieds , fuiront 1 ê-
tendue de la haie , laiffer monter une tige droite,
& former à fon fommet une tête ronde que I on
taille au cifeau.
Parmi lè.s efpèçes cultivées on en diftingue
deux ou trois variétés, qui. diffèrent par la grandeur
de leurs feuilles & ' la forcé de .leurs retenons.
Celles à plus petjtès feuilles font préférées
pour les haies , parce 'qqë lgürs bf.nches
croiffent toujours plus ferrées & plus rappraJ
citées les unes des autres. Il en croît dans nos
bois une variété à petites feuilles, qui s'élev«
peu, & que l'on cultive au jardin des plantes
de Paris, fous le nom de mefpilus trifida.
S Ses fruits font refnplis d'une pulpe molle, glu-
tinedfe, douçâtre & aftringente. Quelques auteurs
en confeillent l'ufage dans les dyffentenes.
Il eft d'ailleurs nourriffant & point dangereur.
a. Néflier azerole ; Mefpilus o^arolus. Mtf-\
pilas caille arborefcentt , foins profonde trifiél
fubdcntatis.
Crattgus a^arolus. Lin. Craugus foliis pbiufii,
fubtrifidis . fuidentatis. Mill. Diét. n. 7. PrrnajJ
rolus. Scop. carn. 1 n. 597.
Mefpilus apii folio lacïnidto. Bauh. pin. 4yj,
Mefpilus aronia vet'erum. Bauh. hift. I. p. 67.
g. Crattgus aronca. Lin. Mefpilus orienttlis,
apii folio , fubtiis hirfuto. Poch. orient. 1^9. t.l
8y.
Mefpilus apii folio , luciniaio. Tourn. inï.R,
h. 641.
C e t arbre dans fes détails reffe.mble tellement
au précédent, qu'il eft difficile de lui aflîgnetj
un caraétère fpécifique bien diftinét , exceptai
celui de la grandeur : ce qui a porté quelquefl
auteurs à le réunir à l'aubépine comme variété.
Cependant ces deux plantes feront toujours bien
diftinétes, & dans l'ufage ordinaire de la vie, 1
on ne confondra jamais l'aubépine avec laie-
rolier. La première forme naturellement parlesI
branches éparfes , entrelacées , des bmflonsl
touffus; l'autre au contraire affeéte bien davantage
la forme d’ un arbre fruitier. Son tronc elt gtoi
& s'élève à une hauteur de vingt a vingt-cinql
pieds: il en fort plulieurs branchesffortes,irte-j
entières , couvettes d'une écorce_ de coulent
claire. Ses feuiltes à-peu-près femblables poa
la forme à celles de l'efpece precedente, Wj
en général plus grandes, à lobes plus nombre»*,
plus profondément découpées, légèrement dentées
l réunies fouvent par petits paquets a 111
bâfe des boutons d'où doivent fornr les ramea»*.
Ses tiges font garnies d'épines droites, forte,
dans l'aiffflle .des feuilles. Les fleurs font déparées
en cime vers l'extremité des branche ,1
portées fur de. longs pédoncules-, &J ^ o r
eft plus grande que dans 1 aubépine , & es h"
font auffi beaucoup plus gros, pffis arronto,
d’ ùne couleur rouge ou jaunâtre. On ,3J
& on le vend publiquement dans les matf I
des provinces méridionales de France , I
nom d'azerole. Cet arbre cultive perd nne P. |
tie de fes épines', & en general il eft B | > ®
épineux , les épihès font bien moins fortes <1
dans 'l’elpèce précédente, f f . \ r o K 9
La faveur aigrelette , rafrài.chiflante & même
un peu fucrée de fes fruits , le fait rechercher
dans les provinces méridionales. On les
jnaoge cruds ; on en fait auffi des confitures
trè s-ag ré ab le s, & qui approchent de celles de
l'épine-vinette. On le cultive auffi dans les bofquets
de printemps à caufe de fes fleurs , &
dans ceux d’automne par rapporta la jolie couleur
rouge de fon fruit; Il fe greffe fur l'aubépine
, le néflier , le coignaffier , & c . &ja fon
tour il eft fufceptible de recevoir des greffes de
ces mêmes arbres.
3. NÉFLIER élégant ; Mefpilus elegans. Mefpilus
foliis 3 S. quinquefdis 3 laciniatis : fruciibus
[villofes monofpermis. ( N. )
Cet .arbriffeau a été découvert par le citoyen
famarck amdeffus de Ver failles , dans les bois
| de Saint-Léger près de l'étang. Quoiqu’il ait
I beaucoup de rapports avec les deux premières
: efpèces que je viens de décrire., il en étt cependant
bien^ diftingué par fes Fruits velus , fes
feuilles iaciniées & velues. en-deffous. Il a le
| port de l’aubépine 3 fes branches font éparfes 3.
i diffufes 3 armees de fortes épines , & couverts
| d’une écorce grisâtre j lés feuilles font alternes ,
jpétiolées, divife#s en trois ou cinq découpures
I étroites 3 légèrement dentées., liflfes. & glabres
len-deflus s velues en-deffous , & généralement
I plus petites que dans les deux efpèces précédentes.
I. Les pétioles font filiformes , de même longueur
[ que les feuilles creufés en gouttière én-deffus,
[ & arrondis en-deffous. Ils ont à leur bâfe une
Ilégère teinte de rouge. Les fleurs font difpofées
fen un petit corymbe à l’extrémité des tiges ,
[portées'.fur de longs pédoncules fîm p le s r a r e -
Ijnent rameux. Les fruits', couronnés par le ca-
ihceJ font furmontés d’ un ftyle perfiftant. ils font
loyales , prefque pyriformes , velus , Sf ne ren-
|ierment qu’une feule kfemence offeufe , très-
| grofle. i; . ( V . f )
| 4- Néflier à trois lobes j Mefpilus trîloba.
i mt&giis tfilôba foliis cuneiformibus 3 àpice triden-
tatts vilfojis. ; calycibus p'ékunculisqüe tomentoGs.
Poiret., Voy. eh jBarb. vol, 2. p.
I ^r^r|^ea^1 très-b/en diftingué des ef-
B ffii Précédentes- par fes pédoncules & fes
; ices fortement Velus , & par fes feuilles plus
b a g i étroites , & divifëés en trois dents à
D' , Il s’élève fur un tronc dè fix à fept
î -s - ^ t , & fe divife ëri branches affez
tes j bien moins diffufes que dans lé^ e£
î pèces précédentes. Elles font recouvertes d’ünê
I écorce dont la coule-ur eft d’ un brun rougeâtre ,
liffe fillonnée ; les rameaux font armés de quelques
épines , fîmples , rçides , droites , noirâtres
: lextrémité des-.raâneaux fe durcit & de-
;j vient également épineufe. Les feuilles font al-
' ternes , pétiolées , entières , en forme de coin,
divifées à leur fommet en .trois lobé s, ou plu-
\ tôt en trois dents aiguës., d’autres fois obtufes
mais mucronées r elles ' font couvertes tant en-
deffus (ju’en-deffous^de poils longs & blanchâtres^
ciliées "à leur circonférence : quelquefois anfli
elles font parfaitement glabres , ridées, d’une
couleur un peu brune.'Les fleurs font difpofées
: le long des tiges en une cime ombellée A portées
fur des pédoncules prefque fîm p le sv e lus .
Le calice eft tomenteux , couvert de poils blancs,
longs & entrelacés, f l eft divifé en cinq dents-
aiguës. La corolle eft blanche 3 le fruit eft jaune,
& contient deux femences. offeufes.
J’ai rencpntré cet arbriffeau fur les côteà de
Barbarie , non loin du baftion de France „ &
dans les environs de l’ancienne ville d’Hypponé.
T>. i V. v f
J. NÉFLIER luftré ; Mefpilus U-vigqta. Mefpilus
fo liis dentatis3 apice trilobutis 3 calyce fruSiuqkt
glabro difpermo. (N .)
Gette efpèce fe diftingue par fes feuilles
glabres , prefqu’e n t i è r e s & par fesrbeaux bouquets
de fleurs. $es tiges font droites, revêtues
d’une écorce-rude , fillonnée, d’ un noir cendré,
ornées de quelques épines courtes , noires , larges
à leur tbàfe , & très-dures. ; Les feuilles naif-
fent d’abord par paquets ; elles font enfuiee
alternes , pétiolées , entières , liffes & glabres
tant en-deffus qu’en deffous, divifées ordinaire ■
ment en trois lobes obtus à leur fommet, cunéiformes
à leur bâfe,1 finement dentées à leur cir-
: conférence î les dents font mueronnées : les
pétioles font filiformes, plus courts.qoe les feuille
s, légèrement velues vers le fommet A ainfi
que la bâfe des feùilles à; la ci:rcôhférence. Les
fleurs viennent .par bouquets le ion g des tiges’,
à l’extrémité des petits rameaux*; elles font difpofées
en cime . prefque ombellée. Les pédoncules,
font fimples Aigjabres,, cylindriques, quelquefois
bifùrquéés': lè calice eft glab.re , divifé
à fon ouverture . en cinq dents épaiffes, ofi-
•tufes , rabattues; eii- ffehors; . La- corolle; eft:
blanche, grande, -o’u ver te : fës- pétales font ot-
bicùlaires,- attachée^-aii récèptàcle par'de courts
onglets. L^ovaire eft furmonté de deux ftiles,
& fë change en un fruit à deux femences.
Cette plante croît én France fur les montagnes
dans le pays des Vofgès. C ’eft la où elle a été
découverte par le citoyen Thuyllier, qui en' ai
remis quelques exèmplaires au citoyen Lamarck.
i j ( r - J )