
difpofees, fur l’axe de ces grappes } par petits
grouppes fertiles, diftans , iitués chacun dans
l'ai (relie d’une bractée ovale . réfléchie , fort
courte , & ont les pédoncules propres ou nuis |
ou prefque nuis. Les fleurs femelles-naillent fur
des pédoncules Amples , axillaires , inégaux', ordinairement
faCciculés deux à trois enfemble ,
longs d'une ligne & demie à deux lignes , au
moins lors de la maturité des fruits. O n remarque
, au bas de t'ovairé, ainiî que dans les autres
e fp è c e s d e u x filamens ftérilesvprefqu’aufli longs
que lui. Les ftyles font légèrement d^nticalés ou
frangés du côté intefne. Il fu c c è d e a u x fleurs
femelles, des capfules didymes, compofees de
deux petites coques bivalves 3 renflées 3 un.peu
applaties latéralement & chargées de poils rares,
blanchâtres r, aflez roîdes 3 à demi-çouchés. Ces
poils forment quelquefois par leur convergence 3
une forte de crête longitudinale fur lé milieu
de la partie dorfale des coques. Cette efpèce
croît naturellement en Europe -dans les lieux
cultivés , dans les. endroits pierreux , dans les
décombres. Elle eft fouvent\ dans les jardins
d ’une abondance fort importuné. f^.v. )
La variété , ou plutôt la monftruôfîté fi paraît
avoir été obfervéepour la première fois par Marchant
j qui en a donné deux bonriês figures dans
les mémoires de l'académie dés fciences. Elle eft
due à un dérangement occafionné 3 par je ne
fais quelles caufes^ dans Lorganifatiôn intime du
végétal. En effet , le port de, la plante 3 la fi-
tuation des rameaux , la forme & l'arrangement
des feuilles 3 la ftruéture & la difpofition des
fleurs 3 tout eftaltéré & prelque mécdnnoiflable
dans cette étrange production. Les rameaux font
devenus, alternes , folitaires ou géminés, quelquefois
fafciculés. Les feuilles n’offrent pas de
pétioles : elles font linéaires ,, très-étroites j fou-
vent entières & prefque capillacées 3 n'ayant ,
les plus grandes , qu'eiïviron une demi-ligne de
large à leur milieu fur un pouce'de longueur y
d'autres fois un peu plus larges & divifées irrégulièrement
en lanières plus ou moins profondes
3 tantôt obtufes , tantôt aiguës , comme A
des chenilles les euflent rongées. Toutes ces
feuilles font luifantès , allez fermes , prefqu’en-
tièrement lifles , à l ’exceptibnde poils rares qii'on
rencontre çà & là fur les bords. Leur couleur
eft d'un vert fombre. Elles font alternes , gémi'
nées fafciculées, rarement oppofées, & affeétent
toute forte de direction. Les fleurs font prefque
feflzles , & viennent 3 douze à vingt enfemblé ,
par paquets confondus chacun avec un faifceau
de feuilles. Elles fe développent fueceflivement,
& leurs filamens n'ont point d'anthères. Aufli
cette plante , que Marchant a obfervée dans fon
jardin plufieurs années de fuite , ne donnpit pas
de feniences. , & duroit depuis le commencement
d’avril jufqu’ à la fin de décembre , c'eft- 1
à-dire beaucoup plus long-temps que la mercuriale
ordinaire > ce qui ell. d’autant moins étonnant,
qu’on fe" rappelle que l'oeuvre de la génération
épuile. Anguliérement les végétaux, &
qu’un moven ordinairement efficace de prolon-
I ger la vie des individus eft de les empêcher de
produire. Son odeur & fa fiveur étoient abfo-
Iqment les mêmes que dans t'efpèce commune,
( rr. f . in hcrb.D. D. de Jujfîsu.tJ Thoain. ) Les
rameaux prennent également dans l'herbier une
copieur rougeâtre.
Obferv. La mercuriale annuelle eft aqueufe.
Elle a une odeur particulière , alLz défagréable,
& une faveur cblcurément falée > un peu nau-
fëabonde. Les anciens b mangeoiènt , d it on,
comme herbe potagère , ou* feule , ou mêlée
avec la mauve. Il parôit que c.';él| avec afcu.de
nifon. que quelques auteurs lui contêftent li
propriété émolliente qu’on lui attribue en général.
Cette propriété , en effort , fe conçoit difii-
;.cilement dans la famille dès jèuphproés &, les
: effets niiifibles dè la mercuriale vi'/açe devroient
'engager le médecin praticien à. obierver d e plus
près*, qu'on n'a coutume de le faire , k manière
d'agir de celle-ci- Quoi qu’il en fpit , la plante
dont il eft ici qucltion , fé trouve, au nombre
des cinq qu'on a par excellence nommées, émollientes.
On l’emploie rrès-fréquernment fous ce
• apport, & fous ceiui de laxative : mais on
n'eft ufe guères que dans les barris , les fomentations
, les lavemens , les cataphfmes. Il eft rare
qu'on l ’adminiftre à l'intérieur , bien o.u'elle foit
regardée comme purgative.. Elle ’entre dans plu-
-fleurs préparations officinales. Linnée l'indique
comme hypnotique, côjÇiiétique, antinphi'itiqüe.
O11 dit que h graine eft recherchée par les oi-
feaux , & qu'elle -engraiffe promptement ceux
qu’on nomme bgc-figues, :
/ 3. Mercuriale ambiguë 5 Mcrcun.»Hs ambigua.
Mercunaliî caule brachiat o , foi iis glflarjuj-
cutis 3 florin us verticlllutis : femineo majculifque.
.Çinr fpec. plant, n. 2. ejufd. dec. 1. pag.Vi^.
ta b. 8 .
Mercunalis . rotundifolia ; trime(tris , mas & fa-
mina. Toumef. pag. 534.
Elle reffembîe tellement à la merçuriale annuelle
, qu'abftraéfcion faite de la réunio’n des
fexes fur le -îriême ind v.du , je ne - vois pas
trop à quoi on pourra la diftinguer. Auifi ce
rapprochement des deux forces de fleurs n'ol-
frànt qu’une confîdération de t:ès-méiiocre importance
, il faudra peut-être en venir à regarder
la plante dont il s’agit comme une fimpîe
variété de celle qui précède , qu'on connojt
d’ailleurs fiifceptible de fubir des altérations fin-
guliëres.
La tige .eft herbacée', droite , branchue, ar-
; ticulée, noueufe , cylindrique , ftriée 5 feuillée ,
longue d’environ un.pied , fur-^tout dans les bons
' terreins. Les feuilles font oppofées, pétiolées,
f ovales ou un peu arondies , crénelées en fe ie ,
& préfentent du refte tous les caractères que
i l'on a remarqués dans le* Mercurialis annua. Seulement
les cils qui les bordent font un ,peu plus
longs & moins rares, Les fleurs font pareillë-
ment de forme & de grandeur femblable : elles
: font en général fafciculées trois à fixenfémble,
les unes mâles & les autres femelles , dans les
r aille lies des feuilles y fur des pédoncules fimples 3
courts, d’inégale longueur. Il fuccède aux fleurs
femelles des fruits , dont la groffeur, la^ forme ,
Llà ftfuâure & la fuperficie ne m'offrent’ rien
qui ne fe retrouvë également dans l’autre efpèce.
; Cette plante croît naturellementh en Efpagne.
Ml Cavanilles m’en a communiqué des exem-
f plaires. © . ( V . f. ) ' ;
4. Me r c u r ia l e elliptique y Mercurialis ellip-
I tîia. Mercurialis fru&icoja y brachiat a 3 glaberrïma ,
f'foliis elliptic-is x crenatis y fiip'ulis patentibus.
Mercurialis Lufitanica 3frutieofa3 amygdali fo lio ,
| tefiieulatâ ,8e mercuriales lufitenied 3fruticofa , drr.yg-
\dali folio 3 fpicata. Toumef. p. 534. Mercurialis
I teriuifolia , fruticofa , peretinis. V'irid. Lufît.
^ Cette efpèce a les feuilles beaucoup plus petites
& plus elliptiques que celles du-Mercurialis
| annua.. Elle éft d’ailleurs frutefcènte , & a toutes
les parties entièrement glabres.
Sa tige eft droite , cylindrique , grisâtre &
| Iigneufe dans le bas', très branchue, haute communément
d’un^à deux pieds. Les rameaux font
; grêles , herbacés , légèrement anguleux, peu ou-
ï verts , & garnis de feuilles oppofées , pétiolées ,
elliptiques, un peu obtufes, régulièrement cré-
; nelees en feie , affez droites , minces , fermes
cependant, liftes, d’ un beau v e r t , longues or-
‘.dinairement de fix à douze lignes fur une largeur
environ une fois moins confidérable. La fubftance
perces ■ feuilles'-eft ^obfcurément & très-finement
; perforée comme dans la merçuriale annuelle. On
voit .aijfti une petite glande. au fcrftmct de chacune
des créhelures qui bordent leur circonférence.
Les pétioles font g r ê le s lo n g s de deux
a nx lignes , & munis latéralement, vers leur
; extrémité fupéricure., de deux pètlts corps glanduleux.
Deux 'ftipules ovales-alongées , courtes
, 'plupart très-ouvertes où qaême réfléchies , de
k couleur des feuilles , accompagnent la bâfe de
chaque pétiole. Les fleurs font petites, dioïques,.
verdâtres. Celles des* individùs mâles viennent
en grappes axillaires , Tolitaires , grêles , droites,.
Amples jpédonoulées , à peu-près aufli longuet
que les feuilles : elles font difpofées en trois à
quatre petits paquets feflilés . un peu- diftans les
uns des autres', vers l’extrémité de l’axe de Ces;
grappes, dans les aiffdles- de trois petites, b ra c -,
tées. Les fleurs femelles paroiflent folitaires &
prefque feftiles dans les aiflelles des feuilles. Leur,
ovaire eft très-glabre & accompagné de deux filets-
droifs, capillaires , lin*peu moins longs que les
ftyles. Ceux-ci font divergens , légèrement frangés
du côté interne.. Les pedoncul.es s’àlorigent
lin peu à mefiire que tes fruits fe développent.
' Çétte plante croit naturellement dans les parties
auftrales de l’Europe , & particulièrement aux
environs de la ville neuve de Port-Mahon. M.
de Jurtieu a bien voulu m’en Communiquer un
exemplaire. Les fômmités o n t , dans l’herbier ,
unè teinte. violette. D j f K. f . )
M ercuriale à feuilles longues ; Mercurialis
tongifolia. Mercuri ali s bra chia ta fo li is oblongis, vib-
lofs , crenato-ferratis y viridibuS y fruàu lanato-.
Cette plante a le feuillage vert & vvefu pre£ '
qu’à la manière du Mercurialis perennis : mais fes
feuilles , relativement à leur largeur, font en
général plus oblongues que dans aucune des
autres efpèces* connues , & fe rapprochent un
peu , par leur forme , de celles du" Mercurialis
t ornent o fa.
Sa tige eft comme herbacée , grêle, foiblè r
a fiez droite ,, branchue , cylindrique , un peu an--
guleufe , légèrement yelue , haute d’environ un
pred. Les feuilles font oppofées ^pétiolées , ou-
i»vertes , oblongues , en quelque forte elliptiques,,
à peine pointues , neryees obliquement, & bordées
, .dans les deux tiers fupérieurs, de dents
courtes ^ émourtees , : glanduîeufes au fbmmet ,
difpoféxes en feie. Elles ont pour l ’ordinaire en?-
viroîi un pouce & demi de longueur fur une
largeur de cinqà fix lignés. Ces feuilles font d’un-
;.-vert fombre , & ont les deux furfaces chargées
de poils couchés qui les rendent lègèremënt:
foyeufes. Les pétioles ont à-peu-près trois lignes-
de long dans le. développement parfait* de 1^
feuille : leur partie fupérieure eft munie latéralement
de deux petites glandes , & leur bâfe
accompagnée de-deux üipifles courtes , lancéolées
, velues , droites ou peu ouvertes. Les fleurs
font dioïques verdâtres A .*,àrpeu-près de même
forme &. de même grandeur que dans les efpèces-
ui . précédent. . Les mâles-viennent en efpèces
ë chitons grêles , folitaires , axillaires pédoncules;,
pubefeens 3,: fouvenr uni, peu moïns longs-
que les feuilles : èlles- font raflemblées-en quatre
à fix petits paquets feftiles, un peu éloignésdes
uns de.s, autres , qui occupent la partie fupérieure;
de l’axe de ces chatons. Les fleurs femelles naif-
fènt pareillement dans les. aiflelles des feuilles ,,
mais fur des pédoncules fimples folitaires , fort
courts. Elles-, ont l’ovaire chargé de-poils couchés
blanchâtres „ très-abondans. Ce. mém&'
ovaire eft accompagné latéralement de deux filets
greles^ plus fongs: que- lui.. Les- fruits font dk:
dymss x incànes ^lanugineux. Cette efpèce.croît;