rçiêmes ufages. Nous remarquerons, enfui te. que
lès "troncs des plus gros palmiers p'uVënt fe
fcier par planches ; ceux des plus petits forvir
de pieux ÿ les feuilles des efpècés qui/portent
les plus larges, étant feches & nattées ; s’étén-r
dre fur'lès toits pout y former un abti impénétrable*
à la pluie &: aux rayons du foleil ; tk
femences de jftufiêui’s ’( cocos 'ih c ij& iï') âré^Tcfe
| chu , cycas circmitis. ) , dans ;l;e/fourgon tefminal
1 de lâ pJupart'^Sfo'c.a oieraceaf ue/ilimélitTarn ’&
! votiréux / bien préfërabfe d’ux di^ts1'apprêtés qui
1 cRuvr.eritdi foiivent nos tabl&s 'ë^«^pee;nnês'. La li-
I queur qqi cbiiie des^path. s eh. orèvdrtës dont on a
rèfra- èfr unë'portion y-;ceIL qui' er$''contenue fi
abonïahifhènt dans là'Vaftè cavité :'du! péHfper-
me de quelques efpèc& ^ ( c 'o îo ÿ h d e ife ra , C; gui-
neenfis. nipa. ) npus; offrirons, à leur cour , une
boifion agréable & lailutaire ; &c> nous. obferve-
rons, que: ces mêmes, liqueurs ,> fatutées , pouc
ainfi .ire du pi incipé fucraque l ’on en extrait facilement,
des peuplades.*1 entières d'indiens Remploient
pas d'autres matériaux pour conftruiré lés huttes
dans lefqueiles; ils'fe retirent , & k-S pairflTades
qui protègent' & renferment les ehclos qti'ils
cultivent ou les animaux qu’ils confervent., N,pus
verrons enfin qüe le péricarpe fibreux d’unVgrànd
nombre (cocos n u c ife ra L . boraffus fa b e l i f o rm i s . )
les feuillet & leurspétioles dans plufiêurè, le tilfii
filamenteux qui recouvre le' tronc & lui tient
lieu d’ecorce dans prefque tous , fourriiflent
•une forte de bourre ou de filaffe très-propre au
calfeutrage de? vai(féaux , ou' avec lefqueliës
on pëut faire des toiles plus ou moins' fines ,
plus ou' moins durables y des: cordages & des
cables plus ou moins forts.' '
-Qutresces avantages principaux, les (palmiers
nous .en procurent beaucoup de bien moins importais
j mais qui ajoutent un nouveau prix aux
Îcatechu , phoenix d a S y li f iraglans le.^ i fperme des
premiers.
Ainfi les feuilles du latanier & de beaucoup
d’autres 'peuvent, fervir d’éventail , celles de
qüeîques - uns., particulièrement dii Coripha
timbra tulifera , former (fesparafols1 affez grandi
pour ombrag r dix personnes, &"ieür bâfe ou
îa-partie vorfine de leur pétiole procurer'aux
ïqdiënnes ' dèà chapeaux môdeftes, moins brillons
fans'doute què ceux de nos dames, mais
au moins tout aufn VcommodefVtout àuflî favorables
à la beauté. L’on peut écrire aifément fur
les feuilles de plqfïeurs , ou ph foiré des paniers
, des battes , &c. La 'Inoëlle du; tronc dé
quelques autres eft propre à^co'mpofer des fleurs ,
artificielles. Les noix du cocôtiér n’exigent que
peu d’art pour nous faire voir de fort jolies
taffes. Enfin1, chacun fait que les' tiges‘ de' certains
Palmiers y tels que les rotangs , font descan-
ues légères & fouples , très-efiimées parmi nous.
Mais fi , fans nous arrêter davantage fur cet
ordre de productions , dont la jouiffance plus
ou moins précieufe, n’eft pas toujours indifpen-
fable , nous cherchons à porter la vué fut des
objetsfoe néceflîté abfoluë , fur ceux qui ont
les droits les plus puiffans aux defirs & a la re-
cpnrioiffance de l’homme , puifqu’ils concourent
directement au foùtien de fon exiftënce,
nous pourrons remarquer au fujet des p a lm ie r s ,
que la naturè femble avoir écarté de ces végétaux
toutes lès propriétés dangereufes ou nui-
fiblés, pour ne leur en donner que d’utiles &
de biénfaifantes. Ainfi nous trouverons dans fa
chair ddtfre & pulpeufe de quelques uns ( are ça
peuyent non-f ulèment fe convertir, par
la-réduètiqn , en un rob d’une faveuir .délicieufe .
& d une cpnfe-rvation facile , mais encore en
paffant par divers deg es de-.fermentajt.ion, produire
un vin plus ou moins délicat , & un vinaigre
plus ou, moins aél f ; nous .fauronjs de
plus qu’en les prenant ■ duns leur état moyen ,
on peut en retirer. & onrên retire en ,effetJ par
la diftillation , un vig >ureux alcool.-.En continuant
toujours nos reciTerçhes, nous connoîtrons
encore qu’il fuffit d’expBim®r ftantôc. lé .-péricarpe,
( Phoenix), tantôt î^fpmence broyée (coc.qs buty-
raç&us ) trè'-fouv:'nt & l’autre ( elæis/^üm-
eetîjis. L. cocos nucifera. L. -) pour obtenir une huile
douce,, communément afkz, épailTe , une. forte
de beurre végétal qui ne le cède pas au nôtre
pour le gout./ Mak la nature toujours plus productrice
ne s’eft pas arrêtée , comme nous renflions
pu croire , à ces moyens en apparence
vulgaires ; elle a voulu , en multipliant ,,fes. bienfaits,
forcer les habitans d . s deux Indes à re-
connoître fa main prévoyante. Elle a placé chez
eux les palmiers comme un dédommagement qui
four étoit: du 5 aufli fémble-t-elle avoir épuifé
fur ces arbrès tous les efforts de la. puifiancei,
toutes les reffources,, de la bonté. C ’eft pour
cela que le tronç de quelques-uns eft devenu
un ré fer voir où l’Indien trouve en abondance
cette fécule nutritive.^ le-plus beau préfent que
la nature ait fait à l’homme , & qu’elle a répandu
également avec, tant de ^profufion fur des
contrées-”plus fortunées, °y e\ fos articles Sa-
e o u , S A G O y - Y E R , . p Y G A .S , ! Ç O R Y P H E u & C . )
Nons ignorons fi l’on a fait de nombreufts
tentatives pour élever des palmiers en Europe ;
fi on voufoit enfin les m u lt ip li e r au milieu de
nous , il faudroit faire attention qu’ils exigent
un fol léger & une expofition chaude. C e tt e
remarque eft du citoyen Adanfon ; il a jo u te qu e
ces arbres s’élèvent également de graines &- de
plants enfaciftés ; qu’il fe r o .it à propos de p la ce r
les pots où l’on auroit mis lts femences dans une
;douche de tan ; que lorfque les jeunes p la n te s
auraient pouffé , on les tfdnfplanteroit dan
d’autres caiffes. , & qu’ on tiendrpit celles - es * JnnC.
dans une ferre chaude, jufqu’à- ce que»les petits
palmiers aient acquis, affez de force.; Sans
doute rien ne feroit plus fatisfaifant. que, de pouvoir
aclimater des végétaux aufli beaux & aufli
utiles > mais, au défaut de fucçès , n’envions
pas à l’habitant des Indes les avantages dont il
profi;e fous fon brûlant climat, & qui font
biencompenfés chez nous par tant d'autres
jouiffunces.
Note particulière fu r les genres Zamia & Cycas.
( O c f r v a t . ) ta plupart des Bôtaniftes ont
réuni, ces deux genres aux fougères comme
nous l’avons dit plus haut. Quelques auteurs
cependant les . placent parmi les palmiers ; tous
en général fèmblent convenir, qu’on pourroit
I;s rapporter affez indifféremment à l’une ou à
l’autre de ces deux familles ; & néanmoins ,
dans plufieurs méthodes, ces mêmes familLs ,
loin de fe 'joindre, font féparées par beaucoup
d autres. Cette vacillation fingulière , qui fe
renouvelle fi fouvent , & à l’égard d’un fi
grand, nombre d’efpèces , qu’elle pourroit faire
croire que nos liftes & nos fyftêmes, .font
toujours en oppofition avec les vues de la
nature, m’a engagé à écrire la note fuivante.
Je la donne a.vec d’autant plus de confiance ,
que les. fentimens que j’y exprime , fe rapprochent'beaucoup
de ceux du (avant eftimable
dont , les recherches & les obfervations nous
ont déjà, été fi utiles. En effet , le citoyen
Desfontainès ne pénfe pas que le cycas & le
lamia doivent former un ordre diftind dans
la famille des .palmiers , ainfi que nous l’avons
mis ci-deffus , pag. 710 ; c’eft une faute qui
s.étoit gliffée dans une copie peu fidel e de fon
Mémoire qui nous avoit été remife ; mais, un
ordre diftirïâ: & intermédiaire entre la famille
des fougères & cèlle des palmiers , ce qui eft ,
comme l’on y b it, fort différent.
ruuiquüi s oDîtine-t-on a taire entrer tantô
dans une famille , tantôt dans une autre,, plu
lieurs genres qui ne peuvent évidemment fe rap
porter à aucune de celles aétuellement établies
pourquoi, quand on peut s’en difpenfer, faire
de ces âlliances forcées & quelquefois monf
trueufes ? Quant à moi , je n’hefiterois pas i
former une famille particulière de deux genrei
Preientefoient une réunion de caraétèrè'
auffi tranchés que ceux du pmi. & du cycas
Mats me dira-t-on ; faut-il donc multiplier le-
famtUes a-l'infini ? Non. Mais auffi bourquo
chercherott-on à les réduire , fi ces familles'for
1 ouvrage de la nature , &que la nature lès ai
elle-meme quelquefois multipliées ; car , quoi
ne s en laiffe pas impofer par les noms. Qu'eft
ce qu une famille naturelle î fi ce n'eft un genrt
t io T A U t iq u ï. Tome I V .
plus vàfté , plus étendu , ou dont les* caria cidres
font moins circonfcrits. Je développe cette
idée 5 j’en fais en même-téms l ’application.
Une famille- n’eft-el.le pas la colfeétion d’ua
certain nombre de plantes.qui fe conviennent
mutuellement1 par une fourme de rapports
moins grande , il eft vrai, qu’elle ne l’eft
dans la plupart des genres proprement dits,
mais qui l’emporte encore de beaucoup fur
celle de leurs différences ? Ne faut-il pas qu’ il
y ait une multitude, de caractères fixes , invariables
dans une famille naturelle ? & fi on lui
donne ce furnom de naturelle , n’eft - ce pas
parce que les caractères propres & effentiels à
chacune femblentêtre un fceau commun , imprimé
à deflèin fur toutes les efpèces qui la conf-
tituent, ou une forte de lien tiffu par la nature ,
comme fi elle n’eut pas voulu permettre qu’on
les féparât. Il eft évident, d’ailleurs, que plus
les ; caraÇtères dont je parle feront nombreux ,
p us aufli le lien fera fort & puiffant, ,& il en
eft, en effet, qu’aucun méthodifte n’a jamais ôfé
trancher.
D’ i^n autre côté , fi prefque toutes les propriétés
des divers végétaux compris dans une
. famille réellement naturelle , offrent autant de
caractères communs , fixes & conftans , il en
eft auffj quelques-unes .qui‘peuvent varier , fans
même qu’il foit pofliblë le plus fouvent d’affi-
gner aucun terme, à ,cette variation. Ce font
celles dont les différences fervent' a caraCtérifef
des grouppes moins confidérables, c’eft-à-dire
des genres. Mais ces dernières propriétés
quelles qu’elles foient, doivent être aufli perpétuellement
variables que les autrqs font généralement
uniformes, & c’eft encore là un point
de . rapport de plus entre toutes les phi)tes qui
compofent une même- famille. Ne fent - on pas
aifément d’après, cela qu’il ne peut arriver que
des caraÇtères conftans difparoiffent tout-à-
coup , ou que des qualités,, jiifqu’alors variables
deviennent confiantes , fans qu’il s’énfuive
un grand changement dans les rapports ? Eh bien
c’eft aufli ce qui doit toujours indiquer le
paffage d’une famille à une autre.
Cette identité , fi néceflaire dans les propriétés
variables, comme dans celles qui pré-
fentent des caraÇtères fixes , s’oppofe à ce
qu’il y ait des lacunes ou des difpàrites frappantes
dans toute famiile vraiment naturelle. Si l’on
defire fe convaincre de cette vérité importante ,
il ne faut que jeter les yeux foitfurl.es genres, foit
fur les familles généralement avouées, & l’on verra
| les différences former partout des nuances également
graduées , fouvent même prefqu’infenfi-
j blés. C’eft, au refte , de cette difpofition que
{ dépend la concordance , l’efpèce d’harmonie
! qui nous plaît tant dans ces réunions de vegé