
à huit femences noires, luifantes. Cette efpèce
croît naturellement dans les bois de plufieurs
parties de• l'Amérique feptetitrionale. On la cultive
au jardin des plantes. Tp. ( V'i v .)
2 . M lT E L L E R E N IF O R M E } Mitella nniformis y
Mitella repens , fcàpo nudo , foliis reniformibus.
An Mitella fcapo nudo 3 corollarum petalis fim-
briatis? Gmelin. fibir. vol. 4 , pag. 175. tab. 68,
fig. 2. Mitella nuda. Amm. aCt. petrop. z 3 p. 352.
Lin. fpec. plant, n. 2. Mill. diCt. n. 2. Lam. illuitr.
t . 3731 f. 2-
C ’eft une efpèce beaucoup plus petite que la
précédente 3 & qui 3 outre les caractères particuliers
de Ton port 3 de fes hampes, de fon
feuillage, a les pétales très-profondément pinna-
tifides.
Ses tiges font herbacées, grêles, couchées,
rampantes, radicantes, ramc-ufes, & garnies de
feuilles petites, alternes, pétiolées, reniformes-
orbicülaires, bordées dans leur contour de greffes
crénelures. Ces feuilles ont cinq à neuf lignes
de diamètre : elles font vertes, un peu fermes &
pàrfemées, des deux côtés , de poils rares. Leur
liiperfîcie eft marquée de cinq à fept nervures
divergentes. Les pétioles font grêles , pileux,
élargis & ampleXicaules inférieurement, la piu-
parc environ deux fois plus longs que les feuilles.
Les fleurs font petites , alternes , légèrement
pédieellées, & difpofées en une grappe fimple,
d ro ite , peu garnie à l'extrémité d'une forte de
hampe filiforme, médiocrement velue, dénuée de
feuilles, qui a trois à quatre pouces de longueur.
Les calices ont les découpures ouvertes en é.toile.
Les pétales fon t. comme pinnés & compofés
feulement de fept à neuf divifions fines comme
des cheveux, rangées fur une côte moyenne très-
grêle. L'ovaire devient, félon Gmelin , une cap-
fule obronde, compriméequi s'ouvre au fommet
en deux valves, & qui contient des femences
noirâtres. Cette plante eft originaire des parties
feptentrionales de l'Afie. Elle a été cultivée au
jardin des plantes. Tp. ( V . v . )
Obferv. La figure citée de Gmelin nous offre,
dans toutes les parties, des dimenfions plus grandes
que celles que j'ai indiquées. Sa plante d’ailleurs
n'eft représentée ni rameufe, ni couchée , ni
radicante. C e défaut de conformité avec les individus
qui ont fervi à ma defeription v ient-il
à'inexaCtitude de la part de cet auteur ? ou bien
fa plante appartient-elle à l ’efpèce fuivante ? .
3. M i t e l l ! à feuilles en coeur ; Mitell#
eordifdlia. Mitella fcapo fubnudo, foliis çordatis ,
erenato-dentatis hifpidis. Lam. illuftr. t. 373 , f. 3.
Cette mitelle eft bien diftinguée de la précédente
par la forme & la grandeur de fes feuilles.
Ses tiges, à peine un peu inclinées ou courbées
à leur bâfe , ne font point rampantes. Elles font
herbacées., grêles, prefque nues, longues d’environ
cinq pouces, & garnies d'une petite feuille
petiolée, fituce dans leur partie moyenne. La
racine eft couronnée à fon collet d’écailles brunes
ramaffées- & comme embriquées. Il naît de ce
cojlet écailleux plufieurs feuilles pétiolées, cor*
diformes , crénelées, dentées , hifpides , étalées
en- touffe, une fois plus grandes que celles de
l’efpèce ci-deffus. -
Les fieurs font petites, alternes, un peu pédi-
cellées, diftantes, & difpofées en grappe fimple,
menue & terminale. Elles ont le calice campanule
, quinquefide ; les pétales frangés, comme
pinnés , & un peu plus longs que le calice. Cette
mitelle eft cultivée au jardin des plantes de Paris,
Je la crois, comme la précédente , originaire de
l’Afie feptentriopale. . ( V. v. )
Les feuilles font un peu plus crénelées qu’on ne
le voit dans la figure citée.
M N IA R E biflore î Mniarum Siflorum. Ford,
gen. pag. 1 , t. 1.
Mniarum biflorum. Lin. f. fuppl. pag. 81. Ditoct
mufeofa. Goertn. defruCt.vol. 2 , p. 196. tab. 126,
fig. 1. Mniarum. Juff. gen. planL p. 441. Lam. illuftr.
tab. 6. Schreb; gen. pl. vol. 2 , pag. 816.
Petite plante à fleurs incomplettes , qui paroît
appartenir à la famille des chalefs , fe rapprocher
des thefium, & qui conftitue un genre particulier
dont le caraCtère effentiel eft d’avoir
Le calice fupérieur, à quatre dents y la corollt
nulle ; une ou deux étamines y deux fiyles ; le fruit
monofperme»
Cette plante a en quelque forte l'afpeCt d'une
mouffe ou d’un minuartia. Toutes fes parties»
font glabres. Sa tige eft dichothome , abondanv
ment feuillée. Les feuilles font petites, rapprochées,
affez ouvertes, fubulées. Les fleurs viennent
, au nombre de deux-, à l’extrémité des
rameaux, fur des pédoncules communs folitaires>
qui font munis fupérieurement, immédiatement
au-deffous d'elles , d'une petite collerette Com*
pofée de quatre folioles ovales, pointues, affez
courtes.
Chacune de ces fleurs eft fort petite, dénuée de
corolle , & compofée, i ° . d'un calice court;
fupérieur, perfiftant, monophylle, à cinq dents
égales , pointues, roides , droites.
20. D’une feule , ou plus fouvent de deux étamines
, dont les filamens capillaires, droits, uD
peu plus longs que le calice, inférés à fon fond»
portent des anthères ovales, didymes, creufées
de quatre filions.
3®, D’un ovaire inférieur , ovale , plus long
tue le calice , & furmonté de deux'ftyles filiformes,
un peu divergens, auffj longs que les
étamines, à ftigmates fimples.
Le fruit confifte en une coque ovale ou ovale-
©blongue, couronnée , coriace, qui ne s’ouvre
pas, &qui renferme une femenceovale-acuminée,
glabre.
Cette plante croît naturellement dans la nouvelle
Zélande.
Si les feuilles font connées par la b âfe , comme
Linné fils le laiffe entendre , ce caractère indiquera
des rapports différens de ceux que j'ai
préfumés ci-deffus dans la préfentation du genre.
M NIE, Mnium. Genre de plante cryptogame,
de la famile des moujfes, qui a des rapports avec
les poïytrics & avec les brys, & qui comprend
plufieurs efpèces toutes indigènes d'Europe, conf-
tituées par de petites plantes perfiftantes ou vivaces,
à tiges droites, fimples 'ou rameufes.
Tantôt elles forment des gazons qui tapiffent
la furface de la terre , tantôt elles croiffent fur les
murs, dans les lieux aquatiques, & même dans
les ruiffeaux, & c .
C A R A CT ÈRE GÉNÉRIQUE.
Les Mnies font regardées comme des plantes
monoïques ou dioïques.
On prend communément pour fleurs mâles, les
urnes ou capfulés à anneau c ilié , qui font munies
d’opercuies & d'une coëffê. (Linné donne
aux caplules le nom d'anthères). Ces urnes font
foutenues chacune par un pédoncule terminal,
environné à fa bâfe d'une gaine monophile, tubu-
leufë & très - petite.
On regarde comme fleurs femelles, les étoiles
ou rofettes terminales, au centre defquelles fe
trouvent fouvent des globules d'abord foliacés
écailleux , enfuite pulvérulens, feflîles ou
pédiculés.
Obfervaiions.
1. Les Mnies font-ils réellement des plantes
monoïques ou dioïques ? La difficulté qu'on a
éprouvée, pour expliquer quel pouvoit être le
but & 1 ufage des différentes parties qui fe trouâ
t <lans ^es moufies 3 a engagé plufieurs bota-
niltes à les confidérer fous ce double point-de-vue.
Cependant les brys & les hypnes, fur lefquels
on n apperçoit ordinairement ni rofettes, ni globules
pedonculés , ont une fructification bien
complette ; n’auroit-on pas dû, félon nous, en
conclure que ces parties n'étojent point néceffaires
pour la fi unification des Mnies ? Cette confé-
quence nous pâroït appuyée & confirmée parla
nature même des rofettes & des globules. En
effet, les rofettes fonr prefque toutes prolifères ;
elles renferment dans leur centre un globule ou
cône écailleux qu'on peut confidérer comme le
rudiment d’une nouvelle plante, qui fe développe
par le jet d’un ou de plufieurs rameaux. C es
rofettes peuvent être^ regardées comme de vrais
bourgeons. Pour ce qui concerne les globules
pédonculés , après les avoir examinés avec la plus
férieufe attention, nous avons remarqué dans
plufieurs, qu’ils étojent formés par une touffe
de folioles, portées fur un très-petit réceptacle
globuleux, qui noircit & devient p u lv é ru le n tà
mefure qu’elles tombent. Eft-il poffible que des
globules de cette nature-, qui ne. le trouvent que
dans quelques efpèces, foient des fleurs femelles?
Ne pourroit-on pas les regarder plutôt
comme dejeunes rameaux avortés ? D'après cette
légère difeuffion , nous croyons qu'il faudroit
adopter le fentimënt des botaniftes qui ont regardé
la capfule comme hermaphrodite.
2. Les -Mnies ont beaucoup de rapport avec
les poïytrics & avec les brys j mais ils fe diftin-
guent affez facilement de ces deux genres par
des caraétèrés bien tranchés. Les poïytrics ont
l’anneau de leur urne environné dune membrane
aflez (aillante, & l’on remarque une apophyfe
ou efpèce de renflement à la bâfe de leurs cap-
fules. Ces deux cara&ères ne fe trouvent pas dans
les Mnies.
Quant aux brys, il n’eft pas poffible de les confondre
avec le genre que nous décrivons, fi l ’on
obferve, i ° . qu’ ils n’ont jamais les rofettes fo liacées
qui fe trouvent dans prefque toutes les
efpèces de Mnies y 20. que la gaîne écailleufe
qui entoure la bâfe des pédoncules des Mnies, &
qui eft vifible dans ce genre , n'exifte pas dans
la plupart des brys, ou au moins d'une manière
apparente.
1. Mnie ofmondace J Mnium ofmondaseum*
Dickfon.
Mnium fronde fimplid erefta pinnatifida , apice
fruftifera, pinnis difiiehis , lanceolatis3 integerrimis.
Dick. fafe. plant, crypt. Brit. p. 3. t. 1. f. 4.
Les tiges du mnie ofmondacé font fimples ,
& ne s'élèvent qu'à un demi-pouce de hauteur.
Les unes font fteriles & les' autres fructifères.
Toutes^ les deux ont leur partie inférieure nue.
Les ftériles font pinnatifides , & leurs folioles
fe réunifient à la bâfe comme dans Yofmonda
fpicant de Linné. Les fructifères ont les feuilles
diftinCtes, ovales & lancéolées. Parmi ces tiges ,
les unes portent des, rofettes-, & les autres des
capfulés droites , petites , prefque rondes , vertes
& foutenues par des pédoncules de la même couleur
, longs d'un ~ de pouce. Les opercules
font obtus & rougeâtres 5 ils fe détachent aifé-
ment 3 alors les capfulés paroiffent tronquées.