
«Uvifent en rameaux ©ppofés , prefque, rus , revêtus
d'une écorce grisâtre , crevaffée , comprimée
, applatie vers fon fommet , & prefque
tétragone. Ses feuilles font oppofées; ellesnail-
fent prefque en touffe à l'extrémité des rameaux,
ou du moins elles font très, - rapprochées , au
nombre de quatre , fïx , huit paires , & peut-
être davantage. Elles font dures , coriaces-,
épaiffes , luifantes , ovales , prefque elliptiques,
très-entières, ayant à leur furface inférieure
des nervures alternes „ (aillantes , entremêlées
de veines en réfeau. Elles ont quatre à cinq
pouces de lo n g , fur deux de large & plus.
Elles font portées fur des pétioles courts, applatis,
creufés en goutières. Les fleurs font terminales
& axillaires , formant par leur réunion une boule
bien arrondie: Les pédoncules n'ont pas beaucoup
plus d'un pouce de long. Us font épais,
©ppofés, axillaires., terminaux. Les fleurs font
jaunes & inodores , d'après Rhéed ; les fruits
d'abord verts , enfuite rouges, deviennent noirs
quand ils font murs, & renferment des femences
petites , blanchâtres 8c oblongues. Le fuc exprimé
des fruits paffe pour appaifer les coliques.
Cet arbre croît naturellement au.Malabar
& dans plufîeurs autres contrées de l’Inde. T).
j . Nau c lÉ de Guiane : Nauclea Guianenfis.
(N. )
Nauclea fpinis aduncis , capitulis fubternatis.
Ourouparia Guian.en.fis. Aubl. Guian. p. 177;
pi; 68. Lam. illuft, gen. plan. 1513. f. 2.
crochets font larges & applatis à leur naiffancet,
iils diminuent infenfiblement jufqu’à leur, extrémité.
Quelq.ufois ils font très-courts, & pour
Jo.rs il n'y a que la pointe qui eft un peu cour-
bée. Ces crochets ne fe trouvent pas à toutes
les aiffelles de feuilles , quelquefois il n'y eu a
qu'un feul.
Les fleurs naiffent le long des branches, dan*
d’aiffelle des feuilles , deux à deux 5 celles, qui
terminent les .branches font ordinairement au
nombre de trois. Elles font réunies en globe
à l'extrémité d'un pédoncule Ample, a roide
lo n g , d'environ trois pouces, garni de deux
petites, écailles oppofées à fa partie moyenne.
Chaque fleur eft légèrement pédoncules. Sa
corolle eft tubulée, divifée en cinq lobes égaux
& velus en-deffus«- Les filamens des étamines
font courts, placés à l'orifice du tube; ter-,
sminés par des anthères allongées. Èlles font au'
nombre de cinq. Le ftile eft plus long que la
corolle. Il eft terminé par un ftigmate arrondi^
marqué d’un fîllon. Le fruit eft une filique^ deux
loges.
La couleur des fleurs varie beaucoup. Les
unes font entièrement rouges .& vertes ; d'aut
r e s blanches , quelques- u n e s jaunes o u me-,
langées. Elles'répandent une odeur très-agréa*;
ble. Cet arbriffeau a été obfervé par  u b letau
bord de la crique des Galibis dans la Guiane.
Il eft nommé'par les Garipons You - Roupare,
Il étoit- en pleine fleur dans le mois de mai. h .
( P o i r e T.)
Selon Aub let, c e ft un arbriffeau qui de fa
racine pouffe plufîeurs tiges de quatre: à cinq
pouces de'diamètre. Leur écorce eft cendrée ,
& leur bois très-dur. A la hauteur de trois à-
quatre pieds, fur*tout des tiges oppofées qui fe
répandent y s'acrochent fur le tronc dés arbres
voifîns, & s'étendent à mefure que ceux - ci
'jettent de nouyelles. branches ; ces-, tiges parviennent
jufqués ' fur la . tête des plus grands
arbres qu'elles. couvrent par la multitude de
leurs rameaux; ' Lès tiges te, les branches font
tetragones. Les uns & les autres font noueux ,
&-naifleut toujours oppofés à l'aiffelle des feuilles.
Cellès des tiges & des branches tombent
d i bonne heure: on ri'en trouve que fur'les
rameaux. Elles font oppofées, ovales & liftes ,
terminées en pointe & longues de' 'quatre
pouce fur deux de large , garnies à leur bâfe
de àzux fiîp'ules triangulaires , oppofés , placées'
chacune fur une des faces qui font entre les
deux feuilles. Au-deffus & tout près de l'aiffelle
de,chaque feuille , fort une épine , qui dans fa
jeuneffe éft‘droite ; enflaicefe prolonge, fe courbe
, fe durcit : ta pointe fe roule en portion
de cercle, & prend là ferme d’un croçheij,. Ce? L
NE C T AIR Ë ; Nettarium : c'eft le nom que i
donne Linné à une partie de la corolle ou de
la fleur, qui contient le miel que les abeilles 1
vont y chercher. Le neéhire eft très-remarquable
dans la corolle du fritillaria imperialis 5 mais,
dit Je citoyen Lamarck , comme, toutes les fleurs
n'ont pas de rëfervoir particulièrement defti- •
në; a contenir îa liqueur dont il s’agit , on a
donné une extenfion illimitée au mot nectaire,
en l'appliquant indiftinélement à' toutes fortes
dé. productions de la fleur, qui n’ont aucun
rapport entr'elles; de forte que Ton a‘ appelle
de ce nom , tantôt des poils de filets, des
glandes, des écailles , des Folioles ou des cornets
îr tantôt des enfonce mens, des foffertesou
rainures > ‘ tantôt enfin'Je piolongement pofté-
rieur de la corolle . en forme d’éperon, ou
même- le. prolongement extérieur de cette par-.
t i e , tel que celui que l’on remarque dans-les
orchies. Employer de pareils termes, c'eft jet-
ter de l’équivoque dans l'étude de la botanique,
&. pervertir l'ufage des noms, qui doivent
toujours réveiller dans l’efprit une idée réelle
& précife j en conféquenee , nous avons cru
i devoir plutôt indiquer & décrire .féparémeitf
les différé ns organes- dont je viens, de parler,
à môfurV qu'ils fe font présentés. ‘
Le citoyen Juffieu -a adopté cette opinion
dans fo.ngénéra plantamm. Il n'emploie nulle part
je mot nedaire j il préfère donner aux productions
étrangères à la fleur un nom particulier
| tel que celui des glandes , d'écailles , de fol-
I fettes , .& c . , Par ce moyen on évite toutè,
| équivoque, & l'on s ’entend beaucoup mieux.
I C'eft âuffi la marche que j'ai fuivie dans les • a r ticles
de ce, didionnaire auxquels j’ai travaillé.
[ Je n’emploie le. mot de neStaire qu’autant que'je
Icite lés deferiptions des auteurs qui s ’en font ,
K fervis. : --
I NÉFLIER j Mefpilus. Genre de plantes à fleurs
Ipolypétalées, de la fa mil I’e des • rofaitès , qui a
I de-grands, rapports avec lesaliziers ( crat&gus) ,
[les forbiers, ( forbus, ) & les p©iriers( pyrus ).
Il comprend des arbres & arbriffeaux tant indi-
Igènes qu’exotiques, qui ont des feuilles fim-
■ pies, entières ou lobées 3 avec des ftipules très-
icaduques j des fleurs terminales, la plupart dif-
Ipofées en ..cptymbe , quelquefois foli tairas &
■ axillaires. Lé cara&ère efféntiel de ce genre eft
■ d’avoir :
| Vu calice a cinq divifions ; einq pétales , de deux I a cinq fiiles ; une. baie inférieure contenant de deux
I fl cinq femences ojfeufes.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
j .Chaque fleur offre iG. un calice d’une feule
■ pièce, concave ou ve r t, perfiftant > divifé en
■ cinq découpures aiguës.
I S I C)inq pétales arrondis, concaves , & infé-
■ Tes'fur le calice. -
I . .3?* Environ vingt étamines dont les filamens
■ Jont fubulés, & pareillement inférés fur le calice,
■ terminés par des anthères arrondies.
I vA ovaire inférieur, ou enfermé dans la
■ aie du calice, d’où s’élèvent deux à cinq ftiles
Proits & un peu moins longs que les étamines,
jiçrminees Par un ftigmate en tête.
I Le fruit eft .une baie globuleufe , ombiliquée , 1
I ouronnée par le calice, & qui contient deux j
■ cmq femences offeufes, un peu allongées.
*■ C-iuné avoit établi la diftinélion
Id’anri.6 r ^Ue ,^es craUSus d’avec les mefpilus
I eA ° r . nombre des ftiles ; mais ce caractère
■ voir |^s”lnAcon^anc s puifqu’ il n’ eft pas rare de
cinq ftir V Itinàio u* LeulprèsC efreamVe°nirc etsa l3otfifrto ient uneta ndtiÔf-t
Iftcile f r - r n pIus conftante , & non moins
(s’en fon! r * * Les -cit°yens Lamarck & Juffieu
ont Servis pour former le caractère effentiel
& diftinâ:if de, ces deux genres , qui fe
trouvent par-là bien réparés,, & qu’il, eft im-
poffible de .comprendre. Les néfliers, comme
• nous venons de le dire1, ont pour femences
de petits offeiets forts durs , .tandis que dans
les alifters les femences font membraneufes ,
reffemblent à de véritables pépins.
E s p è c e s .
I. NEFLIER aubepfnè ; Mefpilus oxyacantha.
Mefpil us caule ’frutefeente , foliis fubtrifidis , den-
tans t obtufis. Çrat&gus oxyacantha. Lin. Crat&gus
foliis obtufis fubtrifidis , ferrâtis. Hort. Cliff. i&S.
Flor. fuec. 399. 434. Roy. Lugdb/272. Gmel.
fîbir. 3-p. 176. Crantz.. Aaftr. p. 82. fub mefpila.
i De Necker. Galiob. p. i i6. Gfim. ifen. in nov.
ad. A. N. C . tom. 3. App. p. 321. Duroi; Harpie.
1. p. 180. Jacq. Auft. tab. 2^2. f. 2. Pollich.
pal. n. 472. Mænch. Haff. n. 416. Mattusch. fil.
n. 349. Flor. Dan. tab. 634. Blackw. t. 149.
Khiph. cent. 7.. 11. i7^Knorr. 1. tàb. y. medic.
in obf. foci. Lutr. 1774. p. 294. Dærr. Naff.
p. 256. -
Mefpilus fpinofa , foliis glabris , ferratis , re-
tufis , trifidis. Hall. Helv. ,n. 1087. Mefpilusfio-
ribus digynis , foliis obtufis , bitrifidis , ferratis’.
Scop. carn. edit. 1. p. yp j. n. y. édit. 2. ni yc?o,
Mefpilus api folio , fyheflris ; fpinofa feu
oxyacantha. Bauh. pin. 45.4. Oxyacantha feu
fpina acuta. Doc. pempt. y y i ’. Tcurn. inft. R. h.
p. 642. vulgairement Aùbepin , aubépine , épine
blanche , noble'épine.-
L’odeur agréable que répandent les fleurs de
cet arbriffeau dans les- premiers jours du mois
de mai , a fait oublier qu'il étôît armé d'épines ,
& lui a donné un rang diftingué parmi les fleurs
dont nous aimons à orner nos cheminées au retour
du printemps. Si nous ne pouvPns pas oublier
fés épines , il (emble du .moins que nous
ayons cherché à en adoucir l'idée en lui donnant
le nom de noble épine. D'ailleurs , tandis
que fes fleurs récréent notre vue & flattent notre
odorat, fes épines rte nous font pas inutiles j elles
font refpe&er nos propriétés , & en défendent
l’entrée aux animaux deftruéteurs.
Cet arbriffeau affe&e affez naturellement la
forme de buiffon , quoique dans certains ter-
reins, aidé par la culture, il s'élève à la hauteur
d'an arbre de médiocre grandeur: quoi qu’il
en foit , ilj me paroîc toujours fe diftinguer par
fon bois très-dur , fon tronc tortueux , & fes
rameaux nombreux, diffus, entrelacés & armés
de fortes épines qui fortent de l'aiffelle des
feui’les. fL’écorce du tronc eft blanchâtre, fes
feuilles font alternes , (pétiolées , liftes , vertes
des dexx cô té s , plus pâles en-deffous, découpées
d’abord eh trois lobes, dont chacun eft