
purpurine. I/ovaire eft arrondi, tômenteux , &
chargé d'un ftyle glabre plus long, que les éra-
minés, épaiffi dans le haut , à ftigmate obtus.
Cette plante croit naturellement en Europe ,
autour des lieux habités , fur le bord des chemins.
Elle vient aux environs de Pÿis. TfS. ( V. v. )
Elle e f t , dit-on, recherchée des abeilles, &
varie quelquefois à fleurs blanches.
La variété , ou plutôt l’ efpèce de monftruofîté
.je. , que décrit & repréfente Gmelin , eft remarquable
par la longueur des pédoncules & par la
figure particulière , prefquJinfundibuliforme des
fleurs, qui font les unes hermaphrodites , les
autres mâles , les troifièraes dépourvues abfolu-
rhent dès organes fexuels. Plufîeurs de ces fleurs
font prolifères & produifent, de leur partie
moyenne, foit d’autres fleurs , foit de petits
rameaux feuilles. Cette variété a été obfervée4
en Sibérie.
7 . M o l en e à feuilles d’ortie ; Verbafcum ur-
ticsfolium. Verbafcum foliispetiolatis , fubcordaîis ,
grojfe ferrâtis 5 corelia punctatâ.
Ses Feuilles reffemblent en quelque forte à
celles de Yurtica dioica , tant par leur forme ,
que par leur manière-d'être dentées, & fur-tout
par la grandeur des dents. Elles conservent leurs
pétioles même jufque dans le bas des épis de
fleurs ; ce qui n’arrive pas à la molène noire,
avec laquelle l’efpèce dont il s’agit a d’ailleurs
quelques rapports. " •
La tige eft herbacée, droite, rameufe, feuillée,
cylindrique ou un peu anguleufe , & parait devoir
acquérir au moins trois pieds d’élévation.
Elle a la fuperficie parfemée d’un duvet étoilé,
peu abondant, qui la fait paroitre de couleur
cendrée, comme pulvérulente. Le même duvet
fo retrouve à la furface inférieure des feuilles,
fur le dos dés pétioles, & particulièrement fur
les pédoncules & les calices, où il eft moins rare
que par-tout ailleurs. Je n’ai point vu les feuilles
radicales. Les. feuilles caulinaires font alternes,
portées fur de courts pétioles, ovales5 prefque
cordiformes, alongées en pointé, médiocrement
ouvertes, minces, molles , affez glabres ôc d'un
Vert fombre en defîus, d’un vert grisâtre en
deffous, nervées obliquemènt, longues de trois
ou quatre, pouces , oh même davantage , fur
tme largeur d’environ deux pouces. Leur circonférence
eft bordée de dents en fc ie , grof-
fières, un peu'inégales , qui la rendent, pour
•ainfi dire , incifée , fur-tout vers la bâfe. Les
pétioles font creufés en gouttière du côté fu-
périeur, & ont fept à huit lignes de long. Les
fleurs viennent aux fommités de la tige & des
rameaux, en épis allez longs, fur l’un defquels
elles font difpofées par faifceaux alternes, ainfî
que cela a lieu dans beaucoup d’autres efpècès.
Ces faifceaux font compofés chacun dé nuit à
quinze fleurs pédonculées, de grandeur médiocre,
qui s’épanouiffent fuccefïivement, & font entremêlées
de quelques b radiées courtes, linéaires,
fort étroites, outre la braétée principale qui fe
remarqué au-deffous du faifceau, Le calice eft
divife profondément en cinq découpures 1 inéaires-
lancéolées , pointues , au moins une fois moins
longues que la corolle. Celle-ci , ouverte en
roue, un peu irrégulière , légèrement coton-
neufe en dehors , paraît d’ un jaune foncé tirant
fur le rouge : ces deux furfaces font par fe niées
de petits points de couleur brune ou purpurine.
Les étamines ont à peine moitié de la longueur
de la corolle : leurs anthères font jaunes & leurs
filamens chargés de poils Rougeâtres. L ’ovaire
eft arrondi, tomenteux , incane & furmônté d’un
ftyle glabre, purpurin , qui fe termine par un
ftigmate obtus, un peu épais. Cette plante croit
naturellement à ............. On la cultive dans les
jardins de M. Boutin. ( F • ß in herb. D.
Thuilîièr. )
8. M o len e de Chaix ; Verbafcum Chaixi. Ver-
bafcutn foliis ovatis j fubcordctis , crenato-fenuatis,
baß pinnatifidis , longe petiolatis j parti culâ race-
mofâ , terminali , fiexuofâ.
Verbafcum iij. Mt tthioli. C . B. 80©. ex D.
Villars. Verbafcum nigrum. Tabern. Ic. ÿS4. ex
eodem. Verbafcum Chaixi. Villars , PI. du Dauph.
vol. 2. p. 491. t. 13.
A en juger par la figure citée de M; Villars,
cette efoècé , que ie ne connois pas d’ailleurs ,
paraît fort diftméte de toutes les autres , tant
dans fon feuillage, que dans la forme particulière
de fa panicule de fleurs.
Ses tiges s’élèvent, dit-on, à la hauteur d environ
deux pieds. Elles font droites , veloutées,
médiocrement fetûllées, Amples dans le bas, &
fe ramifient , jufqu’à angle droit, dans leur parue
fupérieure , où les fleurs font difpofées en une
panicule lâche, ncémiforrr.e, -affez régulièrement
flexueufe. Les feuilles font alternes, élevées fur
de longs pétioles, ovales, prefque cordiformes,
un peu obtufes , finuées ou très-groflîèrement
& irrégulièrement cordelées dans leur contour,
pinnatifides vers la bâfe , plus velues que celles
du verbafcum nigrum. La longueur des pétioles,
ainfî que les dimenfions de la feuille, diminuent
dans le haut de la plante. Les fleurs font de
grandeur médiocre : elles préfentent cela de remarquable
(en fuppofant toutefois de l'exactitude
dans la figure qu’en donne M. Vaillant) qu elles
ont les étamines plus lôngiîes que la' corolle..
Les filamens font velus , de couleur purpurine*
Cette efpèce croît naturellement dans les depar-
temens méridionaux de la France, parmi les
rochers, d*.
I o MoLENE finuée ; VrrbaCcum Vcr-
[, Ÿ foliis rr.'icnlibuspinnatifido.rcpandis lomen.
ü h caulinis amplexicaulibus nudiujcuüs, ramcis
oppofais. Linn. Sp. PI. n. >
f y eTbafcum nigrum, felüs papuveris comiculuti.
'Bauh. Pin. P- z4°- Toumef.p. i^ -C am e r . Epit.
0 aoz t. 403. Verbafcum crifpum <3 Jînuatum.).
B. Hift. vol. 3- app.87 z. Rai. Hift. v o l . , .p . 1094.
iVcrbafcum iniybaceum. Tabern. Icon. 56y. V er-
Uafeum foliis vir/dibus pap avens corniculati valde
Framofum , fioribus lutcisi parvis racematim prove-
Lientibus. Morif. Hift. vol. 2. p. 486. f. Ç. t. 9. f. 6 .
î Verbafcum laciniatum Mattkioli. Dalechamp. Hift.
[p 1302. ed. gall. vol. 2. p. 191. Verbafcum foliis
%{mato-finuatis , K w H Sauv: Ldônfp.
|p. 176. Verbafcum Jînuatum. Miller. Diél. n. 7.
f l Fr. 292. n. 10.
| Planté alfez élevée , qui fe ramifie beaucoup,
Ifi’eft que médiocrement tomènteufe , & qui- prépente,
tant dans fon feuillage que dans la dif-
[pofition particulière de fes fleurs', des moyens
[faciles de ne la confondre a^ec aucune de fes
! congénères. Peut-être meme que l.’oppofition affez
pondante des, deux feuilles du bas de chaque
[rameau fuffiroit feule pour cauaéleriièr cette
iefpèce.
i Sa tige eft herbacée , droite , cylindrique .
Ifeuiliée, très-rameufe , comme paniculée, haute
['pour l’ordinaire de trois à quatre pieds, & re-
Ivêtue d’un léger duvet. Cette tige fo r t , du
[collet de la racine , au milieu d’ une rofette de
; feuilles radicales, oblongues , un peu étroites
[fur-tqiit vers la bâfe , obtufes ou à peine poin-
: .tues, vertes, peu abondamment tomeuteufes,
|créaelees,\ finiiées Se comme pinnatifides fur les
[bords ,v à lobes^obtus , ondés , légèrement an-
|gulaires,: difpofés d’une manière plus ou moins
plymmétrique. Ces feuilles ont fept à huit pouces
ou davantage de longueur fur environ deux pouces
[de large. Les feuilles caulinaires font également
, oblongues, mais plus larges vers la bâfe que
Idans leur partie fupérieure, où elles fe retré-’*
fcilfétit en une pointe moufle : elles font alternes,
[amplexicaules,,, un peu décurrentes , légèrement
irrégulièrement finuées ou feulement ondées,
toc deviennent d’autant plus1 courtes qu’ elles fe
[rapprochent davantage du fommet de la tige.
[Les feuilles ramé aies ont cela, de particulier &
fde très-remarquable que les deux inférieures de
i*chaque rameau font oppofées.' Les fleurs font
jaunes, pédonculées, affez petites, & diftribuées,
.trois à fix enfcmble , par petits faifceaux alternes,
diftans, qui font logés chacun dans l’ai (Telle d’une
i bractée cordiforme , pointue, affez longue dans
F;bas des rameaux, fort courte vers leur extrémité.
Ces paquets de fleurs occupent les fom-
tmnés de^la plante , &: k s réduifent en autant
ûePls grêles, racémifoïiues , interrompus, qui
* fie laiffefiî pas d’avoir de la longueur. Les pédoncules
propres font longs d’environ deux lignes,
& ne fe développent que fuccefïivement de merne
que les fleurs. Le calice éft tomenteux en dehors
& a les divifions ovales-poiïitues ou ovaks-lin-
céolées. La corolle eft pubefeente à l'extérieur.
Les étamines font moins longues que la corolle :
elles ont les anthères jaunes l6c lès filamens he-
riffés fupérieurement de poils violets. L ovaire
eft cotonneux , ovale & chargé d’un ftyle prefqua
tout-à-fait glabre, fui-tout dans fit partie fupe-
rieuve , à ftigmate peu épais. Cette efpèce croit
naturellement en Italie & dans les parties méridionales
de la France. Elle eft cultivée au jardin
des plantes, c f. ( V. v-)
10. Molene ondulée Verbafcum undulatum.
Verbafcum tomentofum foliis radicalibus finuato-
cri f pis 3 caulinis fcjfilibus indivifis : fioribus fejfi-
libus : caule virgato.
Verbafcum grscum , fruticofum , folio finuato
candidifftmo. Tournef. Cor. p. 8. ejufdem. V oy. au
Levant, in-4Q. vol. 1. p. 3| | l 33J- ej uf aen^ Icon»
Ined. t. 84. Verbafcum finuatum. var. /3.-Lin. Sp.
Pi. n. 9.
Voifine à quelques égîrds de la précédente ,
elle en diffère cependant par des caractères tels
que ce ferait errer groffièrement que de ne l’en
diftinguer autrement que comme une fimple variété
, ainfi qu’a fait Linneus. On la reconnoîtra
à fon duvet abondant, à fes rameaux foibles ,
effilés, à fes feuilles radicales élégamment finuées •
& ondulées, enfin àtfes fleurs feffiles.
Elle a la racine dure , longue , affez groffe,
un peu amère, garnie de fibres chevelues. Sa
tige eft herbacée , droite , foible , cylindrique ,
feuillée, fimple dans le bas, rameufe fupérie'ure-
ment, à rameaux lâches, haute de trais pieds
ou davantage, & revêtue d’un duvet en étoile
très abondant. Les feuilles radicales font pétio-
lées , oblongues , profondément finuées, ondulées
, comme crépues , obfcurément crénelées ,
épaiffes , ridées , exceffivement cctonneufes ,
blanchâtres, mais nuancées dune belle couleur
de rouille agréablement diftribuée fur leur fuperficie.
Leurs finus font arrondis. Elles ont environ
fix pouces de longueur fur deux de laige.
Leurs pétioles font femi-cylindriques, canaliculés
en diffus, longs à peu-près d’ un pouce. Les
feuilles caulinaires font plus petites, alternes ,
feffiles , ovales , pointues , à peine ondulées ,
non finuées, légèrement crénelées ou dentées,
moins épaiffes, moins fo rte ment vcotonneufcs ,
plus incanes , molles , très-douces au toucher ,
les inférieures longues d’environ trois pouces ,
& les autres devenant plus courtes à mefure
qu’elles font fituées plus haut. Elles ne font pas
décurrentes comme celles du verbafcum jînuatum.