
tube eft très-court ,* un feul filament a cinq dents ,
à cinq anthères , une fiigmate en forme de tête.
Cet arbriffeau pouffe de fa racine plufieurs
tiges farmenteufes , tortueufes', longues de cinq
à fix pieds & plus , divifé en rameaux qui forment
des buiffons plus ou moins épais. Ses feuilles
font alternes, -entières, prefque coriaces, un
peu pétiolées, liffes, vertes ovales, terminées
en pointes de.quatre pouces de longueur, fur
un pouce 8c demi de largeur. Les fleurs méfient
en grappes blanches , courtes , dans l’aiflelle des
feuilles, & dont les pédoncules partiels font
très-courts.
Chaque fleur offre , i*. un calice d’une feule
pièce tubulée , ventru à fa bafe , divifé à fon
ouverture en cinq découpures inégales, obtufes.
2°. Une corolle monopétale divifée en cinq
parties inégales , attachée à l'orifice du calice.
Chaque divifion eft oblongue, obtufe, terminée
par une pointe. Le tube eft très-court.
3°. Cinq étamines réunies fur un feul filament
large , attaché à la partie fupérieure du tube dë
la corolle, à cinq dentelures, courbé à fon fommet
où fe trouvent les anthères placées fous chaque
dent.
C a r a c t è r e g é n é r i q u h .
Chaque fleur offre, i ° . un calice à quatre dm.
fions très • ouvertes , linéaires -, concaves ca-
naliculées , caduques, formant une croix ea
s’ouvrant.
2°-. Une corolle à quatre pétales cruciformes;
les pétales font arrondis , planes , ouverts entiers
, avec des onglets droits , linéairesà
peine de la longueur du calice. Le difque de
l'ovaire eft garni de quatre glandes ovales, dont
une de chaoue côté entre les étamines les plus
courtes & le piftil, & une autre'de chaque
côté entre les étamines les plus longues & le
calice.
3°. Six étamines dont les filamens font fubulés,
droits, dont deux oppofées de la longueur du
calice, & quatre autres plus longues : les anthères
font droites, aiguës.
4°. Un ovaire cylindrique furmonté d’un ftile
de même longueur , & à la même hauteur que
les étamines ./ terminé par un ftigmate arrondi. Il
lui fuccède une filique oblongue;, noueufe à fa
partie inférieure , glabre ou velue, à deux loges,
à deux valves > la cloifon eft fouvent du double
plus longue que les valvules, grande , comprimée
& terminée en forme de bec.
4°. Un ovaire fupérieur, arrondi , furmonté
d’un ftile long , & terminé par un-ftigmate globuleux
& obtus. Le fruit eft une baie jaune à
trois loges , à trois femences , placées dans une
enveloppe pulpeufe.
C et arbriffeau croît à Caïenne & dans la
Guyanne, dans les lieux qui ont été défrichés.
Il fe nomme par les Galibis aymontabou.Szs fleurs
répandent une odeur très- agréable, à-peu-près
femblable à celle du lÿringa. Son fruit eft nommé
graine makaque par les Créoles ; mais ils donnent
ce nom affez indifféremment à plufieurs autres
dont les linges fe nourriffent. La fubftance pulpeufe
qui l’enveloppé eft d ou ce, gélatineufe 8c
tondante : on la mange avec plaifir J ) .
( P o i R e T. )
■ MOUTARDE; Genre déplantes à fleurs
poîypétalées , de la famille des cruciformes , qui
a de grands rapports avec les choux 8c les radis.
Mais leur calice eft toujours lâche, tandis au’il
eft très-ferré dans les choux ; les radis ont leur
filique articulée : ce genre comprend des herbes
tant indigènes qu’exotiques , dont le caractère
effentiel eft d’avoir le calice très ouvert j les onglets
de la çorolle droits , une glande entre les étamines
les plus, courtes & le piftil » & une autre entre les
étamines Us plus longues 6? le calice.
Obfervation.
Le vrai caractère diftinélif de ce gen re eft
d ’ a v o ir le calice très - ouvert, & le s onglets
drpits : malgré cela , la ligne de démarcation
de ce genre n’eft pas très-prononcée. Plufieurs
■ e f p è c e s qu’ on y rapporte pourroient auffi bien
fe ranger , les unes parmi les choux , les radis;
d’autres parmi les fisymbres. Toutes celles qui
n’ont pas le calice très -ouv ert, de manière à
former une c ro ix , deviennent des efpèces doit*
teufes.;
E s p è c e s .
i . Moutarde blanche j S inapis alla. Lin.
S inapis filiquis hifpidis ; roftro obliquo longifijno,
enfifermi. Hort. Cliff. 328. Hort. Upf. 191- A0/1
Lugd. 343. Dalib. Parif. 200. Hall. Helv. n. 460.
Mill. Did. n. 1. Blakw. t. 29. Mant. 429. Goertn.
de Fru&. & Sem. pi. cent. 9. t. 143. f. 4*
fl. fr. n. j 19. Rofier , cours d’Agricul. p* (>r
Lam. illuft. gen. pi. ƒ6 6 .
Sinapi album, filiqua hirfuta , femine albo &
rufo. Tourn. inft. R. h. 227. Bauh. hift. 2, p.
Sinapi apii folio. Bauh. pin. 99* ^inaPl
alterum. Dod. pempt. 7C7.
Cette plante s’élève fur une tige haute
pied 8c demi, cylindrique, ftriée, peu rameute»
légèrement velue. Ses feuilles font rudes, pétiolées
alternes, divifées en cinq ou Tept lobes
profonds, 8c dentelées en forme d’ailes j le, lobe
terminal eft grand , denté, aigu. Elles font couvertes
de petits poils rudes, rares , velues feulement
fur leur pétiole, 8c fur leurs nervures
pofiérieures. Les fleurs naiffent à l’extrémité des
branches en épis, lâches , fur des pédoncules qui
la plupart forment avec la tige des angles droits.
La corolle eft d’un jaune pâle. La fi-ique eft relevée
, & garnie , fur-tout vers fa bâfe , de poils
blancs &roides qui font progreflivement plus clairs
& moins nombreux vers Ton extrémité , terminée
par une corne plus longue , furmontée du piftil
ebtus. Les femences font d’un blanc jaunâtre au
nombre de quatre. Ces femences fourniflent de
l'huile par expreflion. Oh peut les employer aux
mêmes ufages que la moutarde noire; mais elles
lui font inférieures. On cultivé cette plante dans
certains pays pour l'afiaifonnement des falad.es
d’hyver & ae printemps. Elle croît dans les prés,
les blés, les champs pierreux, &c. 0 . ( V. v .)
1. Moutarde d’Orient ; S inapis orienta lis.-
L. Sinapis filiquis retrorfum hifpidis , api ce fubte-
tragonis comprejfis. Amæn. Acad. 4. p. 280. Mur.
prodr. 167. Sinapi orientale , maximum , rapifolio.
Tourn. corol. 17.
Cette efpèc.e a été trouvée parTournefort dans
fes voyages du levant. Nous ne la connoiffons que
très-imparfaitement, & d’ après de courtes obfer-
vations. Tout ce que nous pouvons en dire ,
c’eft qu’ ellè nous paroît devoir être une très-
grande efpèce, à feuilles hériffées çn arrière ,
très-rapprochée de la moutarde des chamüs,
dont elle diffère cependant par fes filiques hé-
riffées de poils tournés vers la bâfe, & terminées
par une corne à quatre angles peu fenfibles ,
comprimés 8c glabres. Elle croît en orient 0 .
3. Moutarde des Pyrénées ; Sinapis Pyre-
naica. Lin. Sinapis filiquis ftriatis , fcabris 3 foliis
runcinatis; Uvibus. Jacq. Hort. Vind. 3-. t. 97.
Eryfimumdentisleonis folio $perenne, Pyrenaicum. 1
Toum. inft. R. h. 228? an potius turritis oricntalis,
folùs' chicoraceis , dentatis , flore luteo , tnagno.
Tourn. Car. 16? Èryfim um folio finapi filiquis lori-
gijfimis & ftriiïijfimis. Buxb. t. y 1. cènt. y ?
Cette plante paroît s’élever à environ deux
pieds de haut fur une tige cylindrique, droite,
prefque glabre. Ses feuilles, femblables à celles
du pjffenlit commun, font liffes , roncinées ,
molles, vertes des deux côtés , à lobes triangulaires
, aigus, légèrement denticulées dans les
radicales ; celles du haut des tiges font lancéolées.
Les fleurs naiffent en grappes axillaires,
uombreufes vers l’extrémité des branches. Elles
font portées fur des pédoncules filiformes, une
fois plus longs que les fleurs , mais plus coures
. que la filique. La corolle eft p etite, jaune, plus
courte que le piftil. Les filiques font prefque
droites, ftriées , feabres, couvertes de poils dirigés
vers leur fommet. Cette plante eft cultivée
au jardin des plantes depuis 1787. Toutes fes
parties , tiges, feuilles, pédoncules y font parfaitement
glabres , la filique n’eft que très-légèrement
velue. Je foupçonne que la culture lui
a fait perdre une partie de fes poils. La figure
de Buxbaume , à l’endroit cité , repréfente très-
bien les feuilles de cette plante ; mais les filiques,
du moins ce qui paroît être te l, font trop longues
pour lui convenir : peut-être ne font-ce que des
feuilles terminales. A-u refte cette gravure eft
mal faite 8c d’ un foible fecours. Cellë de Jacquin
vaut beaucoup mieux, & ne laiffe aucun doute
fur cette efpèce. Elle croît dans les-Pyrénées &
en Orient % . ( V .v . )
4. Moutarde pubefeente Sinapis pubejeens.
L. Sinapis filiquis pubefeentibus , e reélis ; roftro
comprejfo , foliis lyratis , villofis. Mant. 9y.
Sinapis hirfuta , cau/ibus frutefeentibus ; foliis
inferioribus lyrato-pinnaîis , Juÿerioribus , fejfilibus.
Ard. fpeéb- 1 , p. 21. t. 9.
C,ette plante eft remarquable 8c fe diftingue
par le duvet qui recouvre toutes fes parties, &
par Tes filiques droites & appliquées contre les
tiges. Sa racine eft v iva ce , blanche , prefque
ligneufe ; il en fort des tiges d’environ deux
pieds de haut, longues , étalées, tombantes ,
prefque couchées, ligneufes, fillonnées & velues.
Les feuilles radicales font hériffées d’ un grand
nombre de; poils blanchâtres ; les inférieures font
pétiolées, obtufes, ailées , en forme de ly r e ,
bordées de poils 8c dentées inégalement à leur
circonférence : les caulinaires font feflîles ; les
unes divifées en lobes , d’autres entières, finuées
8c dentées. Les branches fe terminent par une
longue grappe de fleurs jaunes dont les calices
8c les pédoncules font velus : le fruit eft une
filique très-velue, un peu plus longue que le pédoncule
, droite, rapprochée 8c prefque appliquée
contre la tige , terminée par une corne droite ,
à-peu-près de la longueur de la filique. Cette
plante croît en Sicile fur le mont Buffambara.
On la cultive au-jardin des plantes. . ( V - f )
y. Moutarde flexueufej Sinapisfiexuofa (n).
Sinapis eau le flexuofo , filiquis hirfutis , patentibus ,
roftro comprejfo enfiformi.
La tige flexueufe de cette efpèce pourroit feule
fuffire pour la oiftinguer de la précédente.; mais
fi l’on y joint la pofition de fes filiques très-
écartées de la tige, 8c fes feuilles prefque glabres *