
plufieurs découpures réfléchies. Hle renferme
phifieurs femences fouvent membraneufes fur
leurs bords, & attachées à un réceptacle ( ou
placenta) central.
Ohfervatton.
Les mufliers fe diftinguent aifément de la cym-
baire dont le calice ell découRe profondément
en dix- dents étroites, linéaires 8c droites. Il
ii'eft pas non plus poflfible de les confondre avec
les digitales dont la corolle ell arrondie a fa bafe,
8c dont le limbe n’eft pas à deux lèvres.
on en remarque plufieurs. 11 feroit intéreflant
de favoir, s’ il eft d’autres genres dont les fleurs
foient fufceptibles de cette métamorphofe. Leers
dit l’avoir" obfervée fur la violette de mars}
ce qui nous feroit préfumer que toutes les plantes
qui ont un éperon leroient fufceptibles de es
changement.
E s p E- c £ s.
[A] Corolles avec un palais , terminées par
un éperon.
* Feuilles anguleufes.
Nous avons fuivi l’exemple de Linné j qui a
réuni les mufliers & les linaires. En effet , ces
deux genres ont des rapports^ fi marqués . que
nous ne croyons pas que les différences fournies
par là forme des éperons fuffifent pour les réparer.
Il eft quelques efpèces fur lefquelles on ap-
perçoit le rudiment d'une cinquième étamine.
Nous ne ferons dans nos deferiptions aucune
mention de ce xtaraftère , qui fe trouve également
dans plufieurs genres de perfonnees.
On remarque fouvent fur plufieurs efpèces de
mufliers, des fleurs différentes de celles qui font
propres à ce genre. Quelquefois des efpeces en
font entièrement chargées , quelquefois neanmoins
on trouve les deux fortes de fleurs fur un
même échantillon. On a commencé à parler en
1744 de ces fleurs fîngulières à qui on donna
le nom de pélore , comme on peut le voir dans
le premier volume dés Aménités académiques, |
p. Vf. La pélore a un calice à cinq divifions
courtes. Sa corolle eft un tube lo n g , infundi-
buliforme, cylindrique , aminci vers la bâfe où
l’ on remarque cinq éperons fubulés, creux dans
leur intérieur , 8c prefque de la longueur du
tube. Le limbe eft ouvert à cinq divifions ob-
tufes. Quoique la corolle foit monopétale, elle
ne porte point les étamines qui font (an nombre
de cinq. Ses femences avortent, 8c on ne peut
la multiplier que de plans enracinés ou par boutures.
On ne doute plus mainténant que des cir-
conftances locales, 8c vraifemblablement une
trop grande abondance de fucs, en augmentant le
nombre des parties des fleurs , ne leur donne
cette forme régulière. Après en avoir trouvé fur
la linaire, on en découvrit fur d’autres efpèces.
Ramfpeck, Comm. Goett. p. y y i. t. ly . f. 4.
8c Stehelin, a». Helv. 2. p■ ay. t. 4. les virent
fur le muflier bâtard ( fpurium ) ; nous fournies
portés à croire qu’elles peuvent exifter indifféremment
fur foutes les efpèces de ce genre. Nous
en avons trouvé dans l’herbier de M. Thouin
fur l’antirrhinum trugineum ; Gouan , 8c nous
poffédons un échantillon du putpureum fur lequel
I . Muflier cymbalaire i Antirrhinum cymlt-
laria. L. Antirrhinum caulc repente , foliis cor-
iatis quinque - lotis, floribus axUlaribus Imiijfml
pedunculatis.
! Cymbalaria Bauh Pin. 306. Deléchamp. hid.
1 1322. Riv. t. 86. Linaria kederaceo folio glabro,
\ Jeu cymbalaria vulgaris. Tournef. 169. Antirrhinum
caulc repente , foliis reniformibus quinque to-
bâtis. Hall. Helv. n. 3.39. Antirrhinum fioribus
folitariis , foliis quinque lobis , altérais , cordttis,
Scop. Carn. ed. 1. p. 476- n. 4. ed. 2.n. 770.'
Neck. Gallob. p. 267. Pollich. Pal. n. 489. Mill,
Diét. n. 17. fublinaria. Fl. fr. t. 2. p. 330.
fi Flore albo. Pontédera, Anthol. p. 249.
Unarid hederdceo folio villofo feu cymbalaria
alpina. Tournef. 169. Âutirrhinum foliis altern's
fubrotundo reniformibus , pilofljflmis , caulibus pro-
cumbentibus. Jacq. Obf. 2. p. 29. t. 48.
Cette efpèce fe rapproche beaucoup de la précédente
par fon port & la forme de les feuilles.
Les c^raétères fuivans établirent la différence
qui fe trouve entr'ëlles. Gelle que nous décrivons
ici eft très-velue dans toutes fes parties , & fes
tiges font courtes. On compte fur les feuilles
qui font réniformes depuis fix jufqu'à douze lobes
ou crénelures > leur furface eft peu rugueufe &
velue. Les capfules ont une forme ovale obronde
& obtufe. fcette plante croît fur les Alpes.
( F . f ) /
2, MufliëR bâtard $ Antirrkinurh fpurium. L.
Antirrhinum caulc ramofo procumbente villofo, foliis
wato fubrotundis.
Veronica femina. Dod. Pempt. 42. Fufch. hift.
167. Elatine folio fubrotundo. Bauh. pin. 2.53.
Unaria fegetum nummulariac folio vilofo. Tournef..
169. Antirrhinum caule procumbente , foliis
villofis ovdtis j imis cohjugatis , fuperioribus alter-
bw. Hall. Helv. n. 341. Antirrhinum foliis rotunde
obeordatis, caulibus procumbentibus. Crantz, auft.
p. 3n . Neck. Gallob. p. 267. Scop. Carn. ed. 2.
n. 771. Pollich. n. 591. Fl. fr. t. 2. p. 339.
Le muflier bâtard a des racines minces > filiformes
& fibreufes. Ses tiges foibles, un peu
couchées, velues & rameufes, portent des feuilles
ovales-obrondes , molles , hériffées de poils blanchâtres.
Le pétiole qui les foutient eft très-court.
Les lupérieures font alternes, & les inférieures
oppofées. Ces feuilles fontTe plus fouvent tiès-
entières j on en rencontre cependant quelques-
unes garnies de dents écartées 3 fur-toüt vers
leur bâfe. Les fleurs foutenues fur des pédoncules
longs & filiformes 3 naiffent dans les aiflelles des
feuilles.Elles ont un calice à cinq divifions ovales,
pointues. La corolle eft jaune , à l'exception de
la levre fupérieure, remarquable par une teinte
d'un violet noirâtre. Le tube eft extrêmement
court , & le palais paroît moins fàillant que dans
les autres efpèces. Ces fleurs font terminées par
un éperon cou r t, fubulé & légèrement arqué.,
Cette plante fe trouve communément dans les
chimps. ( V. f . ) On la dit émolliente & ré-
lolutive.
4* Muflier fearieux > Antirrhinum feariofum.
■ Antirrhinum caule procumbente lanueinofo . calÿei-
lus fcariojis. b J s J
Les tiges de cette plante ont plus d-’un pied
e longueur. Elles font penchées , prefque
«topantes, rameufes, & couvertes de poils
blancs fi épais, qu'on les prendroit pour de la
laine. Les feuilles répandues fur toute la tige
font ovales ou ovales-oblongues, velues, éparfes,
traverfées par une nervure longitudinale, entières
, excepté à la bâfe , ou il s'en trouve
quelques-qnes munies de dents pointues. Les
fleurs font axillaires, répandues lur toute la
longueur de la tige , portées chacune fur un
pédoncule court, & à -p e u -p r è s aufli grandes
que celles de la linaire. Leur calice eft à cinq
divifions ovales & fearieufes. Le palais fe fait
remarquer par deux éminences d'un jaune plus
foncé que celui de la corolle , dont la lèvre inférieure
eft tapiflee dans l'intérieur de poils très-
ferrés. Ces fleurs ont un éperon long & terminé
en pointe. Cette plante a été rapportée d'Ef-
pagne par M. Valh. ( V. v. in. herb. D. de Lam.)
ƒ. Muflier auriculé; Antirrhinum elatine. L.
Antirrhinum caulc ramofo , villofo , procumbente ,
foliis haftatis.
Elatine folio acuminato in bafi duriculato , flore
luteo. Bauh. pin. 2^3» Linaria fegetum nummula-
ri & folio aurito & villofo 3 flore luteo ( ÔC cæruleo ).
Tournef. 169. Antirrhinum caule procumbente M
foliis haftatis , imis conjugatis 3 fuperioribus altérais.
Hali. Helv. n. 340. Mill. Diéfc. n. 16. fublinaria.
Neck. Gallob. p. 267. Scop. Card. ed. 2.
n. 772. Pollich. Pal. n. 590. (Eder. fl. Dan. t. 426.
Blackw. 170/fub Elatine. Fl. fr. t. 1. p. 339-
fl. Elatine folio acuminato , flore caruleo. Bauk.
pin 2J3. '
Le Muflier atiriculé, quoique très-velu , ne
l'eft pas autant que l'efpèce précédente. Il a
beaucoup de rapport avec le muflier bâtard , &
lui reflemble au point qu'il eft quelquefois aflez.
difficile de l'en diftinguer. Ses tiges ont jufqu’à
un pied & demi de longueur. Elles fontfi toi-
bles , qu’ on les voit toujours couchées & rampantes
fur la furface de la terre. La pofition &
la forme des feuilles varient beaucoup. Elles
font ordinairement oppofées dans la partie inférieure,
& alternes fur le refte de la tige.
On en trouve qui font prefque ovales, d autres'
qui font haftées ou auriculées à leur bâfe , quelquefois
feulement dentées, & fouvent même
les dents ne font pas très-fenfibles. Les rameaux
s'ouvrent à angles droits. Leurs feuilles fembla-
bles à celles de la t ig e , font plus petites. Les
fleurs naiffent indifféremment fur les tiges & fur
• les rameaux aux aiflelles des feuilles. Elles font
folitaires, foutenues fur des pédoncules plus
long(S que les feuilles , & ont un calice à cinq
divifions ovales, aigues , qui recouvrent entièrement
1a capfule. On trouve cette plante dans le*
champs. 0 . V . f )