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confervent leur verdure prefque jufqu’au moment
qu'elles fe détachent. Il ne craint point les - gelées
, & fe plait , mieux encore aue le micocoulier
auftral , dans toutes fortes de ter reins. Son
bois eft dur , flexible , très-efiimé pour le char-
ronage. On regarde le fuc des fruits comme 'af-
tringent *& prepre à foulager dans les cours de
ventre.
L ’arbre fi , dont, je ne connois ni les fleurs ni
les fruits , eft originaire de la Louifiane 3 8c cui-
îivé également au jardin des plantes. Il a les
feuilles moins acuminées 3 plus minces , dentées
plus groffièrement 3 un peu plus aron'dies à la
bâfe. La gelée a d'ailleurs beaucoup de prife fur
îui~t & le fait ordinairement périr tous les ans
jufqu’à la racine 3 au moins dans notre climat.
N’eft-il qu’ une Ample variété du celtis occiden-
talis 3 eu bien doit-il former une efpèce particulière
? ( V. V. 5. Flor. & y. F r ,)
3. Micocoulier à feuilles épaiiîes j Celtis
crajfifolia. Celtis foliis fâbcordatis , ferrâtis , acu.-
minatis ; pedunculis fubbiforis.
Celui-ci , qui femble très-voifin du celtis occi-
dentalis 3 paroït néanmoins fuffilamment caraété-
rifé par la figure légèrement cordiforme de fes
feuilles 3 & par leur épaiflfeur , pour qu’on doive
le diftinguer comme efpèce.
Il a les rameaux ligneux, cylindriques , pubef-
cèns fur les jeûnes pouffes 3 8c revêtus d’une
écorce d'un brun rougeâtre. Les feuilles font
grandes 3 alternes, pétiolées 3 ovales-acuminées ,
dentées en fcie , la plupart prolongées de chaque
côté 3 vers la bâfe , en une forte d’oreillette
arondie , de manière à prëfenter une forme un
peu en coeur j mais avec l'irrégularité qu’ on fait
être commune à tous les celtis. Ces feuilles font
fermes, épaïffes, & chargées fur les deux fur
faces de poils courts 3 qui les rendent apr.es au
toucher 3 quand on y promène les doigts en allant,
de la pointe-vers la bâfe ce qui fë remarque
pri cipaîement par rapport à la furface fupé-
rieure. Files o .t jufqù’ à cinq pouces & plus de
Ion ueur dans les jeunes individus fur une lar-
■ geur d’environ trois pouces & deiyii.. Les pétioles
font courts , légèrement veliis , longs feulement
de trois à fïx lignes. Les fleurs naiffent ,
dans les aiflelles des feuilles, fur des pédoncules
grêles , ordinairement biflores ou triflores. Leur
forme 8c leur grandeur font à-peu-près les mêmes
que dans le micocoulier de Virginie. Les
fruits font glabres ., arondis , de la groffeur d’une
merife, &paroi»Ifent folitaires dans chaque aiiTelle.
Ils ont Jes pédoncules plus longs que les pétioles.
Cette efpèce vient de l’Amérique fepten-
tanonale. On la cultive au jardin des plantes.
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4. Micocou lie r de Touvnefort ; Celtis Tour.
nefortii. Celtis foliis ovatis 3 aenato ferrâtis • jn,
nioribus fubcordatis : fruétu lutea.
Celtis orientales y minor, foliis minonbus &
crajßoribus , fruäu flavo. Tournef. cor. pag. 42.
Ejufd. Voyag. au Levant, vol. 2. p. 425. tab.
425. Celtis orientalis. Mill. Diét. 11. 3.
On le reconnoîtra à fes feuilles petites, ovales,
légèrement cordiformes dans leur jeunefle, &
bordées de dents obtufes, mucronees , qui ref
femblent en quelque forte à des crénelures.
C'eft un arbre de vingt-cinq à trente pieds,
qui fe ramifie beaucoup, & fe préfeme fous le
port de certains ormes , mais qui s’élance moins,
l i a les rameaux glabres , alternes, cylindriques,
d’ un brun plus ou moins foncé. Les feuilles
font alternes ,- pétiolées , ovales, ou ovales-élargies
. pointues, comme tronquées obliquement
à la bâfe , ou même obfcurémènt échan crées
en coeur. Elles ont les trois quarts fupérieurs
de leur circonférence bordés de dents obtufes,
mucronées, dilpofées en fcie. Ces feuilles font
inégales , fermes, un peu épaiffes, a fiez glabres,
vertes des deux côtés , légèrement feabres en-
deflus , longues d’ environ deux pouces fur une
largeur de quatorze à feize lignes. Leur furface
inférieure eft relevée de nervures obliques , ra-
tneufes, qui naiffent de la côte moyenne. Les
pétioles n’ont guèresque trois lignes de longueur.
Les fruits1 font glabres , prefqu’ovales , jaunes,
tirant fur le brun quand ils font bien murs, au
moins delà groffeur d’un pois , 8c portés fur des
pédoncules fimpies , axillaires folitaires , qui
ont plus du double de la longueur des pétioles.
On apperçoit au fommet de ces pédoncules,
autour de la bâfe des jeunes fruits , des poih
coures & blanchâtres, comme dans le celtis oc-
cidentalis.
Le micocoulier dont il s’agit eft originaire du
Levant. On doit à Tournefort de, l’avoir introduit
en France. Ce furent les fruits que ce bo-
tanifte avoit envoyés au jardin des plantes, qui
fer virent à multiplier cet arbre , & à le répandre
dans la plupart des jardins de l’Europe, T?.
( v. )
Le b o is , dit-on, eft fort blanc. La chair des
fruits eft jaunâtre , douce , mais ftyptique. Elle
recouvre un noyau verdâtre', monofperme.
y. Micocoulier de l’ Inde ; Celtis orientaits.
Lin. Celtis foliis ovato-acuminatis , baß oblique
cordatis , ferrulatis , fabius villofis j panïculis axil*
laribus.
Matlam toddalii Rheed. hort. mal. vol. 4. p*
83. tab. 40. Papyrus fpuria ? Kæmpf. amæn. exoc.
p. 47; tab. 472. Salvifolia arbor orîentalis , folü*
tenuijßrne crenatis. Plufcen. ôlm. p. 329. Phytogf»
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«b. in * fis* 4* Okedhuba. Herrn, muf. Zeyl. J-
p. 14. Arbor Gfuduba dicta, Burm. thef. Zeyl. |
p. 16. Baccifera indica racemofa , forum fiaminulis 1
Ibiais,àcinis monopyrenis. Rai. hift. vol. 2. p. 1597. T
\Celtis orientalis. Medic, in obf. foc. oecon. lutr. 1
F1774. p. i6y. Burm. Fl. ind. p. 218. Scopoli |
delici. rlor. part. 2. p. 101. Retz. fafe. ƒ. p.
[ 34. Andarefe véritable. ex Commerfon. Ejufd.
Ifponia andarefa.
Muntingia. folio cor n i, fru$u minim 0 , glome-
rato. Plum. Mff. vol. 6. p. 282. 8c icon. vol.
6. tab. 77. Muntingia folio cor ni , fruitu minore.
Plum. gen. p. 41, Burm. Amer. ic. 206. fig. 1.
Rhamnus ? an firiphus arbore[cens , foliis oblongo-
ovatis 3 hirfutis o* leniter ferrâtis. Brown. Jamai.
p 173. tab. 12. fig. 2. Rhamnus micranthus. Lin.
fpec plant, n. 9. Celtis micrantha. Ait. hort.
Kew. voL 3. p. 437. vulgairement arbre de foye.
I C’eft, félon Rhéede, un arbre de moyenne
■ grandeur , dont le tronc eft épais 8c revêtu d’une
Iécorce glabre. Lesratneaux font légèrement velus
|& garnis de feuilles alternes , obliques , pétio-
iléts , ovales ou ovaks-oblongues , acuminées ,
■ en général légèrement échancrées en coeur à
la bâfe , finement 8c régulièrement dentées en
ifeie dans leur contour. Ces feuilles font vertes,
»plus pâles en-deffous , longues communément
■ d’environ- quatre pouces fur une largeur de. dix-
Ihuit à vingt lignes. Elles ont la furface fupé-
Irieure ridée 8c hériffée de poils courts , allez«
iroidesdirigés vers le bout de la feuille a qui
lia rendent fçabre, lorfqu’on y glifte les doigts
■ dans un fens contraire a cette direction, La fur-
■ face inférieure eft chargée de poils plus abon-
Idans, pareillement couchés , mais fins & bèau-
ieoup moins rudes au toucher. Cette même fur-
Iface eft marquée de nervureis obliques, fail-
llantes, qui naiftent de la côte.moyenne , 8c dont
■ trois partent immédiatement de la bâfe. Les
Ipétioles n’ont communément que deux à quatre
■ lignes de longueur. Les fleurs font petites, ver-
Ida très , légèrement pëdicellées, & difpofées ,
Idans les aiftèllles des feuilles , fur de petites
Igrappes rameufes , dichotomes , pour l’ordinaire
Igéminées ou ternées , divergéntes , plus longues
»que les pétioles. L’afTemblage de ces grappes
préfente ^ des efpèces dé corymbes compofés ,
iBiunis , à leurs divifions de braétées ovales , fort
Icourtes. Le calice eft partagé profondément en
Iciiiq découpures velues à l’extrémité. Les ftyles
font velus , blanchâtres. L’ovaire devient un •
^etitdrupe verdâtre , de. faveur amère , à la
jbâfe duquel on voit l’ o /aire perfiftant. Çet arbre
içroit naturellement dans l’Inde fiir la côte de Ma-
|nHr J da«s. ^.es ^es ^ France & de Bourbon,
jil je plaît dans les lieux raorituéüx 8c humides ,
hurle bord des rivières. L’ herbier? de Commerfen
en offre des exemplaires. ( V. f )
|ôe partieuher ^ue fes feuilles font tout-à-i
giaores, au moins à leur furface fupérieure.
r u c u r s . t-ettlS mi-
Itfe o u r ' r ClS f olus pkltquè cordatis , ovato-lan-
prodo'm ^ rrutaus 3 f uPern'e ßabriufcults. Swartz
Cette efpèce ne me paroït que médiocrement
amincie au celtis or'untdlis.
Elle conftitue, dit le P. Plumier } un arbre
affez élevé , dont le bois eft dur , blanchâtre 8c
revêtu d’une écorce cendrée à l'extérieur:’ La
cime eft ample 8c compofée de branches très-*
rameufes j velues’ ou pubefeentes vers l’extré-
: Imité, les unes fituéês verticalement , les autres
plus ou moifts horifontàles. Les feuilles font alternes
, pétiolées , ne peu irrégulières , ovales-
lancéolées, acuminéespointues, finement den-
ticulées en fcie , fcâbres des deux côtés., mais
fur-tout à leur furface fupérieure qui préfente
à la loupe un tifitr efi quelque forte grenu ou
chagriné. Ces feuilles font vertes , plus pâles
en-deffous . quelquefois légèrement echancrées
en coeur à la bâfe . & chargées de poils courts ,
un peu roides . naiffant des granulofités1 dont il
vient d’être parlé. Leur longueur eft de trois à
quatre pouces fur une largeur d'environ quinze
lignes. Elles ont la furface inférieure relevée de
nervures obliques qui fbrtent de la côte moyenne.
& dont trois partent immédiatement du point
d mfertion des pétioles. Ces derniers font v elus,
longs de trois à quatre _ lignes. Les fleurs font
petites ,, ouvertes , à peine pédicellées , verdâtres
, à peu-près de la grandeur de celles du
celtis orientalis. Elles v iennentdans les aiffelles
des.feuilles. fur des pédoncules fouvent géminés
ou ternés . dichotomes , dïvariqués , un peu velus
, plus longs que les pétioles, & formant des’
.efpèces 'de petits corymbes. Des braâéës fort
courtes accompagnent la bâfe desrdivifions de
ces pédoncules. On v o i t , au centre des fleurs
mâles , une rofette de poils blanchâtres -, & , plus
en-dehors , cinq étamines à anthères ovales ,
didymes, jaunâtres, logées dans les découpures
du .calipq,, Ces découpures font, ovales , concaves
, velues à l’extpraeur. L'svaire eft glabre * • ’
8r le calice perfifte à la bâfe, des jeunes fruits*,
Les fruits , felort^ Plumier', (ont rouges , tur-
bines , charnus., a peiné plus gros qu'un grain
d orobe. Cet arbre croît naturellement dans les
Antilles. T). ( V . f . in herb. O . de Jujfîeu. ) •
L ’écorce eft compofée d’ un tiffu châtain filamenteux
, qui_ nejîë cède guères au chanvrs
pour la labncation des cordés: :i;
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