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piiKl ,& c e n e » qu'elles ont quelquefois le calice
a fix divifions , comme aufli les étamines au nombre
de fix.
Chaque fieur hermaphrodite préfente i Q.un calice
manophylle , à cinq découpures ovales , ouvertes
, mar.cefcentes.
2°. Cinq étamines dont les filamens très-courts
d’abord s'1 a Ion géant un peu après la diflemination
dès poufliëres , portent des anthères ovales ou
©blongues f un peu épaiffes , quadrangulaires 3
marquées de quatre filions.
3 ° . Un ovaire fupérieur , ovale , au moins de
la longueur du calice, & chargé de deux finies
fubulés 3 ouverts , diverfement fléchis } piibcf-
c.ens 3 d’ une longueur remarquable , à ftigmates
fimples.
Le fruit confifte en un drupe charnu, globuleux
...uniloculaire 3 renfermant un noyau ou of-
felet 3 arondi 3 monofperme.
i . Micocoulier auftral 5 Celûs aufiralis. Lin.
Celûs foliis ovato-lanceolutis 3 acuminatis $ fruciu
folitario.
Lotus fruciu cerafi. Bauh. pin. p. 447. Celûs
fruciu nigricante. Tôurnef. p. 6 12. Duham. trait.'
des arb. vol. I. p. 143. Lotus arbor } frucluce-
rafi. J. B. hift. 1. p. 229. Lotus.' Dod: -pempt.
p. 247. Lotus feu celûs.' Camer. epit. i y j . Lotus
arbor Parkinfonii. Rai. hift. vol. 2. p. 1483. Celûs
foliis fcàbris , ferratis , longijfime lanceoiat-is. Hall.
Hel-Vi n. 1619. Ccltis aufiralis. Mill. -diét. n. 1.
Gouan. El. Monfp. p. y 12. Scopol. Carniol. ed.
•2.. n. 1232. Ejufd. délie. Flqr. part. 2. tab; 18:
p. cfj & feq. Willich. obferv. n. 13. Fl. fr. 828.
Cours com.pl. d’agr. vol. p. 53i . Apud Provinciales
vulgb .'fabrecoulier ou falabriquier.
C ’eft un arbre gros & rameux , touffu , qui
«’élève à la ha.ute.ur de quarante à cinquante
pieds 3 8c qu’on dîftingue ai Cément des atitres
efpèoes -, tant à la forme ovale,-lancéolée de fes
feuilles , qu’ à fes fruits folitaires dans chaque
<aiffelle;
•Il a le tronc droit 8c revêtu d’ une écorce unie „
grisâtre. Les rameaux font -nombreux , ouvert« »
longs j flexibles , pubefeents à leuts Commîtes ,
3c garnis de feuilles alternes ,.. portées fur de
courts pétioles, -ovarîes-lancéolées j un peu étroites
, rétrécies fupérieurement en une longue
pointé. Ces feuilles font bordées de dents aiguës.,
régulières , dripo.fées en feie. Elles font vertes -,
fombres , nervees obliquement, veinées ., un peu
fcfibrës en-deffus , légèrement velues des deux
cotés fur-tout dans leur jeuneflè , 8c ont fur
quatre pouces ou environ de longueur une largeur
feulement de dix-huit à vingt lignes. Les
ftipules font linéaires, étroites, caduques, allez
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longues.'Les fleurs viennent , le long des rameaux,
fur des pédoncules , folitaires , ordinairement
fimples y ayant environ les trois quarts
de la longueur des jeunes feuilles y ceux au
moins qui portent les fleurs fertiles. Elles font
petites , de couleur herbacée fe flétriffent
toujours avant que les feuiiles fo-ient parvenues
à la moitié de leur grandeur.
D ’après la figure 'citée de M. Scopoli , les
fleurs males ont les pédoncules beaucoup plus
courts en général 3 le calice à cinq divifions,
cinq étamines , & occupent la partie inférieure
des nouvc-lies pouffes ; pendant que les fleurs
hermaphrodites font fituées dans les aiffelles des
feuilles fur les mêmes rameaux , n’ont pour l’or-
dinàire que quatre étamines , & le calice feulement
à quatre découpures , dont chacune fe
termine par une houppe de poils.
Les ftyles font velus, divariqués., $c ont l’afped
d’un ver ou d’une petite chenille. Il fucçède aux
fleurs hermaphrodites ,des drupes arondis., .noirâtres
j peu charnus , de la groffeur d’ une petite
cerife ; & qui renferment un noyau obrond,
Cet arbre croît naturellement dans les parties
auftrales de l’Europe & fur les côtes feptentrio-
nales de l’Afrique. On le" trouve dans les dé-
parteméns méridionaux de la France. 11 eft cultivé
au jardin des plantes. Ses fleurs pâroïfîent
au commencement d’ Avril. T?. ( f y. )
Il eft dur , robufte , & réfifte aux hivers les
plus rigoureux , dans la partie feptentrionale de
là France 3 fans en être aucunement^ endommagé.
H réuffit à toutes les expofitions & vient
dans tous les terreins. 11 paffe feulement pour
-ne -pas profiter fi bien dans une terre franche ,
trop dure & trop forte. Il fe multiplie fort ai-
fément. Son accroiffement eft., affez prompt. Il
reprend volontiers à la tranfpîantation,. 8c n’ exige
aucune, culture- particulière. Quelquefois les
feuilles fe panachent de jaune. Son bois eft excellent
pour la menuiferie 8c pour la marqueterie.
En le fciant obliquement à.fes couches,
il peut , dk-on , fuppléer ati bois fariné qu’on
apporte de l’Amérique , il produit un très-bél
effet, 8c il eft fufceptible d’ un beau poli.
Quoique les fruits foient en maturité au mois
de Janvier , ils reftent fur l’arbre jufqu’au retour
de la fève. Çes fruits font un peu aftringens,
fyr-tout avant leur entièi-e maturité. Les oueaux
en font friands.
« On pourroit employer le micocoulier dans
les jardins pour l’agrément 3 fon feuillage n’éprouve
aucun changement-dans fa -verdure pendant
toute la belle- faifon. il donne beaucoup
d’ ombre , & il eft tout des derniers à fe faner
& à-'"tomber- Dans les terreins de peu d’étendue
où l’on ne peut mettre de grands -arbres , on
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pourroit employer celui-ci , parce qu’il s rlève
qu’aucant, qu’on l’y oblige j fon branchage eft
menu, foiiple , . pliant j il s’étend de côté , &
s’ incline naturellement. Cet arbre feroit par con-r
fequent très-propre à faire du couvert dans les
endroits où l’on veut ménager les ’ vues d'un
bâtiment. Il eft: difpofé de lui-même à fe garnir
de rameaux depuis le pied : il fouffre le cifeâu
& le çroiffant en foute faifon } ce qui le rfend
très-propre 'à être employé à tous les :ufliges
que l’on fait de la charmiîie. On auroit de . plus
l’avantage d’avoir une verdure de bien longue
durée. Jamais cet arbre d’ailleurs n’eft attaqué
d’aucun infedfte , & il ne caufe pas la moindre
malpropreté jufqu’à la chute des feuilles. 11 fera
encore très-convenable à faire de la garniture,
& à donner dé la variété dans les bofque'ts,,
les mafljfs , les petits bois que l’on fait dans les
grands jardins : & quand même on ne voudrait
faire nul ufage de cet arbre pour l’agrément ,
parce qu’ on n’ eft pas dans l'habitude de s’en
iervir pouf cela , on dévroit toujours le multiplier
pour l’utilité de fon bois. ,
' compacte, pefant & fans aubier. Il eft fi liant,
fi fouple & fi tenace , qu’il plie beaucoup
. fans fe rompre : enforte que c’eft un excel-
l P°nr faire -des brancards de chaife
■ & « autres pièces de charronnage^ On en fait
des cercles de cuve qui font de très-longue du-
f p e : on prétend qu’après l’ébene & le buis, ce
bois prévaut à tous les autres par fa dureté , fa
r force'& fa beauté. Il n’eft point fujet à la vermoulure
, & fa durée eft inaltérable * à ce que
difent les anciens auteurs. On s’en fert aufli pour
. les inftrumens a v en t , & il eft très-propre aux
ouvrages de fculpture , parce qu’ il ns contra&e
jamais de gerfures. La racine de l’arbre n’ eft
pas fi compare que le tronc , mais elle eft plus
noire : on en fait des manches pour des couteaux
& pour de menus outils. On fe fert aufli de Cette
racine pour teindre les; étoffes de‘ laine, & de
récorce pour mettre les peaux en Couleur >= .
( Ancien Encycl. )|
Les. chèvres ,' dit- on , mangent avec avidité
les feuilles de ce micocoulier. M. Scopoli a-ob-
leni1 des femences , en les foumettaut à i’aélion
«e la preffe, une huile jdoht là faveur ét-oit
analogue à celle de l’huile d’amandes douces.
2. Micocoulier de Virginie î Celûs occidentales
. Lin. Celûs foliis oblique ovatis , ferratis .
acuminatis ; fruÛu folitario.
, ----- t'u.ijJu.rcjLcru.e. i ouvnei. p
f ' .m* tr- des arbr. vol. i . p. 143. Lotu
arbor Virgmiana , fruciu rubro. Rai. hift. Vol, 1
P* I9I7-, Celûs procera foliis ovato -lanceolatis
• rratll> fn&upullo. Gronov. Virgin, p. iy8. Cd
botanique. Tome I f .
û s ■ occiièntaûs■. Mill. DEL n. 2.'& icoli. tab. o-l*
du Roi. Harbk. 1. p. 141. Mash. cat. ed. Gall.
P* 4. y. Goertn de Fr; vol.' 1. p. 374. tab. 77.
fig. 3. Scopol. délie. Fi or, part. 2. p. 100.
..fi. Eadgm ? foliis tenûioribiis, , minus acuminatis.
Celui-ci diffère du celûs aufiralis, en ce qu’il
a- les feuilles beaucoup plus larges proportionnellement
a leur longueur & de forme ©vale-acu-
minée. -
Il forme àuffi un arbre élevé dont le tronc
eft droit. L’ecorce des jeunes individus eft quelquefois;
unie. 8c de couleur noirâtre :• mais, quand
ils font plus âges„ elle devient rude 8c plus pâle.
Les branches font nombreufes,. un peu velues
fur les jeunes pouffes , & garnies de feuiiles alternes
, pétiolées , ovales-acuminées , pointues,
petites-, molles & minces avant leur entier développement
, mais à-peu-près de la grandeur
&c de la confiftan.ee de celles, de l’ orme dans l’état
adulte. Ces feuilles , ordinairement .un, peu fc.i-
brës^, & d’ùn vert rembruni en-diffus , d’un vert
jaunâtre en-deflbus , font hervées obliquement,
veinées. en c-ipres aux ...deux bouts, dentées en
feie dans le refte de leur ëteniue. Leur longueur
eft communément .de deux,pouces & demi à
trois pouces fur uae largeur d’environ dix-huit
lignes : néanmoins , dans la jeuneffe, de l’arbre
on les trouve fouvent longues au moins de quatre
poucqs fur deux &_ demi d e ■ large..Elles- ont les
deux furràces parfeméès de poils courts qu’elles
perdent avec 1 âge , & l’un des, côtes eft plus
élargi , 8c defeend plus bas fur le pétiole que
le côté oppofé ;. ce qui donne à la feuille une
forme oblique, ainfi que dans les ormes. C e
dernier caraélèré-fè- retrouve également dans les
autres efpèces. Les pétioles font légèrement velus'
i 8c n’ont que trois à fix lignes de longueur.
Les pédoncules qui foutiennent les fleurs hermaphrodites
font axillaires , folitaires , uniflores ,
rarement biflores, une "fois plus longs que les
pétioles'. Ces fleurs ont-les divifions calycinal. s
obiongüèsy ôbtufes ., concaves , évafées , ciliées
fur les bords 3 les e ta mines à- peu-près de la longueur
du calice 31 ovaire conique & entouré an-
nulairement, à fa bâfe, de poils fins , courts'
blanchâtres , qui environnent également le bas
des jeunes fruits. Les drupes , au moins de la
grofieur d’ unemerifé , font ovales-arondis , char-
.nus , baçciformes , d’un pourpre foncé / d’une
faveur douce. Ils renferment .fin noyau globuleux
, d’une feule pièce , blanc, d u r , un p-u
ridé à l ’extérieur. Cet,arbre croît naturellement
dans la Virginie & dans, la Penfylvanie. On le
cultive au jardin des plantes. T?. ( V. v. )
31 ne pouffe que fort tard dans le printemps •
mais il garde aufli fes feuilles très-long-tems • il
eft même un des derniers à les perdfe & elL s