484 N I D
Chaque fleut offre , i* . un calice d’une feule
p ièce, un,peu tabulé, entier à fes bords.
1°. Une corolle en entonnoir , dont le tube
eftcylindrique , plus long que le calice; le limbe
partagé en cinq- découpures oblongues, obliques ,
échancrées au fommet.
30. Deux étamines dont les filamens (bnt très-
courts, terminés par des anthères ovales ^enfermés
dans le tube de la corolle.
4®. Un ovaire fupérieur , arrondi , comprimé
fur les côtés t un- feul ftile terminé par un ftig-
mate aigu.
Le fruit eft une capfule prefque en coeur,
comprimée, à deux loges, fe divifant en deux ;
chaque loge eft monofperme. Ses femences font
folitaires, planes & ovoïdes.
Cet arbre croît au Malabar dans les Heex; fa-
bloneux & ftériles : on l'a appelé atbre-trifte,
arhor triftis , parce que fes fleurs ne s’ ouvrent qu'à
l'entrée de la n uit, 8c fi referment dès l'apparition
des premiers rayons du foleil. Son nom
de nyEianthes eft compofe de deux mots grecs qui
Signifient fleur de nuit.
Obfervations. Linnoeus avoit réuni cet arbre
avec plufieurs autres efpèces dont le citoyen La-
marck. a fait un genre particulier fous le nom
de mogori , & qui different du niâante par le
fruit qui eft une baie fucculente dans ce dernier.
Linnoeus a décrit ce même arbre une fécondé
fois fous le nom-de fcdbrita. 11 a-été fuivi en cela
par Goertner. Il eft évident , en confidérant l'es
deux figures de ce dernier , que c’ eft la même
plante décrite fous deux noms différens.
( P O IS ET. )•
N 1DULA1RE ; Nidularia. Bulliard. Hift. des
champ, p. 16-3. & dif. prél. p. 5;. Cyathus. fiiflF.
genre de plantes cryptogames'de la famille des
algues , félon le cit. Jufliéu, qui a' de grands
xapporrs avec lès pézjzes, & qui comprend des
plantes fort petites, do.nt le carafièrè effentiel
eft de préfenter la forme d’un calice fejftle , coriace
, campanulè , 'Ouvert, dontles femences .font
placées dans le- fond. , ajfe\[ femblables à de petites
lentilles.
Bulliard range lès nidulaires dans la famille des
champignons ; c’ eft lui qui.a donné à ce genre
le nom de rùdalaire , parce qu’en effet les femences
font placées & rangées au fond du car
lice , comme dans un nid d’ oifeau. Les obfervations
de Bulliard fur ce genre font on ne peut
pas plus importantes : c’èft de lui que je vais
extraire tout ce que j’ ai à en dire ; mais pour
mieux comprendre ce qui regardé particulièrement
la fruflification, il-faut lire l’article moifjfure de
ce dictionnaire.
N I D
Les nidulaires , dit Bulliard , forment une ef-
pèce de calice coriace , membraneux & feflile■
au fond duquel font inférées leurs graines pédi,
culées fort larges , & qui- refit mblent à de pe.
tites lentilles.' 11 n’ eft aucune efpèce de ce genre
qui ne foit remplie dans fa jeune fie d'un fuc glaireux
& limpide , & dont l’orifice ne foit fermé
par une membrane. A une certaine époque, cette
membrane fe déchire , la liqueur qu’elle recou- j
vroit s’évapore , fe deffèche en partie, & les
graines reftent à nud. Elles ne remplirent au plus j
que le quart de la capacité de ce vafe, quelquefois
même il n’ÿ en a *que deux ou trois j le j
refte eft occupé par un fluide mucilagieuxqui,
de même que celui qui fe trouve dans les glo-
; bules d’une pouffière fécondante , que celui qui
fort fies véficules fpermatiques de la pilulaire,
ainfi que de celles des champignons , eft l’agent
immédiat de la fécondation. L’orifice des nidulaires
eft fermé par une membrane fort mince,
mais qui ne fe déchire cependant que difficilement.
Ces graines , dont le volume augmente
de jour en jour; le vafe , d’un autre côté, dontI
les bords tendent à fe dilater, font effort contre 1
cete membrane. Il vient ùn terme ou elle fe I
trouve trop foible : tout-à-coup elle fe creve»
de-là une impulfion dont les femences fkuéesau
fond dù vafe, & inférées à fes parois internes,
deviennent le centre, & il eft: vraifemblableI
que cet inftant eft celui ou le fluide fpermat-ique,
qui entoure les graines, pénètre dans leur intérieur
par leurs petits cordons ombilicaux, en I
même temps qu’i l y introduit une poition d air j
atmofphérique..
Il eft poflîble cependànt que cette membrane,
•qui ferme l’ orifice des nidulaires , n’ait pas pour I
principal objet de déterminer la pénétration intime
du fluide fpermatiaue dans l’intérieur de
leurs graines. La fécondation peut avoir lieu
fans le concours, de i’impulfion. Quoi qu’il en
fo it , cette membrane eft1 fi néceflaire , que JH
on la. crève avant qu’il en foit temps, les graines
ne prennent plus d’accroilfément y 8f fans doute
que c’eft parce que lè fluide fpermatique n’ayant
pas. pénétré dans leur intérieur, elfes ne font|
pas fécondées. Cueillez féparément des nidulaires
, dont vous aurez crevé la membrane,
après un intervalle d’un mois ou environi, »
celles dont la membrane fe fera crevée d elle-
même i laiffez-les fe deflecher a l’air, niettez-
Ies enfuite dans , dés va fes. fëparés , dans îefquels
il y aura un peu d’eau. Au. bout de deux ou
trois jours vous verrez que toutes les graines e
celles dont vous, n’aurez pas déchiré là membrane
fe trouveront au fond du va(e j leur pe
dicuîè étant tourné vers le haut : les autr
au contraire feront reftés a la furface de I eau,
& auront leur pédicule tourné, vers fe *QIU*
du vafe.
N I D
Quoique cette preuve ne foit pas revêtue aufïi
complètement qu’on pourroit le deiirer des caractères
de la c o n v iè t io n o n peut néanmoins
en conclure avec quelque fondement que les femences
qui fe précipitent au fond du vafe ont
été fécondées , & que celles qui reftent ainli à la
furface de l’ eau ne le font pas.Ce qui porte encore
davantage à le croire, c’elt que lorlque l ’on fait
cette expérience avec des femences prifes dans
un individu encore éloigné du terme de la fécondation
, elles reftent auili à la furface de
l’eau-, tandis que celles qu on a prifes dans un
autre individu long-temps après la fécondation
s’y précipitent. Cependant il me relie à faire
encore à ce fujet une remarque eflèntieile : elle
fera connoître combien il eft important de ré
péter les obfervations fur des objets qui femblent
le moins exiger d’attention , & de combien d-erreurs.
groliieres des confequences tirées d’ un fait
ifolé peuvent devenir la fource , foit qu’un objet
fe préfente pour la première fois ,.. foit qu’on
veuille vérifier fi ce qu’on en rapporte eit exaét.
J’ai dit, en parlant uu fluide fpermatique des
globules fécondans , des plantes flummifèrts ,
que des chaleurs fortes & de longue durée
coagulent çe fluide dans ces globules , & le rendent
conféquemment hors d’état de remplir la
fonction à laquelle il droit appelle.. Dans les
nidulaires l’ effet. de ces chaleurs ell encore plus
fenüble ; elles en defl'echent entièrement le fluide
fpermatique. Les plus jeunes individus, qui devraient
en être remplis, quoique, dans le meilleur
état en. apparence , fe trouvent vuides. Leurs
graines font petites', minces-, ridées-; tout annonce
qu’elles font ftériles-, & quoiqu’on n’ait
pas crevé.la membrane qui les recouvre , elles,
fe tiennent à la lurface de l’eau : tandis- que ces
mêmes nidulaires -, fi elles fe trouvent dans un
terrain frais , elles reftent remplies de ce fluide
fpermatique , julqu’à ce que leurs graines foient
parvenues, à leur complet accroifiement : ce qui
fe connoît. fans peine à la furface unie de ces
grainesa leur épaifî’eur , à. leur forme hémif-
phérique, & au peu de temps qu’il leur faut
pour fe précipiter au fond du vafe dans lequel
les a mifes: en expérience...
Il faut bien remarquer que les nidulaires n’ont
! Pas y comme beaucoup d'autres champignons -,
des véficules fpermatiques diftinétes, mais que
] p , ^emences font entourées du fluide qui doit
les féconder. Les truffes , les récul.:ires , les moi-
I JljfLLres y les capillines , les fphoero carpes , les veJJ'es-
j font dans le même cas ^.Quelque différence
| y ait entre ces différens genres-, par exemple
»-entre une truffe U une nidulaire; cependant
Je ne vois pas pour eux deux modes du fécon-
ation ; toute la différence , c’eft que les capil-
iies, les fphoerocarpes , les mucors ont dans une
kUie i°&e leur fluide fparmatique Sc leurs grai-
N ID
nés , de même que les nidulaires , tandis que
les réticulaires , les veffes-Loups , les truffes ont
leur chair formée de i aggrégation de plufieurs
c'ëliules adoflées iés unes aux autres, dans lesquelles
rélï.dent leurs graines & le ffuidé qui , eh-
les pénétrant, lesrend fécondes. Voy. l’art. Truffe.
L’extrême ténuité des femences des nidulaires,
ainfi que de la plupart des autres plantes cryptogames
, eft un obffacle difficile à furmonter
lorfqu'on veut en étudier la germination. Jufqu’ici
nos inftmmens ont été in fu h ifa r is& nous n’avons
jamais pu l’appercevoir d'une manière bien
claire. Oru voit bien quelques petits filamens
blancs , un petit corps arrondi , .placé au milieu
de ces filamens , mais ce n’eft pas ce qu’ on doit
appeller germination.1 Ce n eit pas U un fimple
développement des parties continués dans; la
graine , c’ eft un degré dextenlion , d’ accroilfe-
ment déjà éloigné de celui de la germination
proprement dite-
Cependant il eft une expérience qui femble-
roit donner quelques éclairciifemens fur ce
fujet. Si vous faites tremper dans de l’eau les
graines-des nidulaires , au bout de quelques jours
elles, defcendent au fond du vafe, leur pédicule,
éumt tourné vers le ciel ; & fi douze ou quinze
jours après vous les retirez de l’eau , û que
vous en pinciez avec une bruxelle l’extremité
du pédicule ,. vous en retirerez un long filament
mucilagineux , & la graine fe trouvera vuidée.
Le mucilage qui compofe ce filament, ne pa-
roiffant différer en rien .de ce fluide épais dont
toute la plante eft remplie lors de la fécondation
de les germes; apparemment que chaque grains
perd à la longue l'on pédicule ; que le lieu où il
étoit infère fe recouvre d’une membrane ,, que
fa partie extérieure & coriace n’ a befoin que de
fe prolonger en même-temps qu’elle s’enracine
par le côté oppofé à fon pédicule pour prb*-
duire la plante dans fon entier , & ce qui me
le perfuaderoit, c’ eft: que les graines de la ni-
dulaire firiére , la feule dont la furface foit lai—
neufe , eft anfli la feule qui ait.fes graines velues<-
Le temps confidérable qu’il faut à ces- graines-
pour fe développer, eft caufe que je ne donne,
ceci que comme une fimple conjecture;-
Obffervcitions,. Ce genre a. été féparé par Bulliard
de celui des pèzires avec lequêf il étoit
confondu dans Linné, & qui en effet s’ èn rapproche
beaucoup ; mais les nidulaires ont les femences.
renfermées, dans. 1 intérieur de leur ful>-
ftance,. au. fond de leur c alice ; les pé^ires au-
contraire ne'donnent leurs femences que de leur
partie fuperieure , ou de la furface fupérieure;
de leur chapeau.
E s p"è C' e - s.-
i . Nid u lAIRE veiniffée Niduluria- vernicofa*.