
plupart cependant font encore fi imparfaitemént
connus.
Structure particulière, des Palmiers 3 fe s rapports avec
celle des autres végétaux.
Les palmier s ont de tout tems été placés
parmi les arbres, ou lés arbriffeaux ,. & il faut
avouer à cet égard que la durée de leur, vie &
leur tronc d’ailleurs compofé réellement de fibres
li gneufes, femblent en quelque forte L’exiger.
Cependant , fi l?on obferve- avec attention le
développement d’un palm ier 5 fi on le fuit depuis'
la- première époque de fon açcroifferoent
jufquîà celle où il commence à d. périr, &
qu’on examine de quelle manière fe forme le
tronc de ce végétal > Ix fur^tout on pénètre
jufques dans l’intérieur de ce tronc pour en
reconnoitre la ftruéture, on fera bientôt convaincu
que les plantes de cette famille n’ont en
effet que des rapports de conformation très-
éioignés avec les arbres proprement dits.
Cette vérité importante a été mife dans tout
fon jour par le fàvant profcfleur de Botanique
au Mufeum d’Hiftoire Naturelle de Paris, le
citoyen Desfontaines. S o n Mémoire fu r Vorgani-
fa t io n des monocotyledans ou plante, a. une fe u ille
fém in a le , que l’on trouvera’ imprimé parmi ceux
de l’Inftimtannée 1796 , eft rempli de recherches
cuiieufes , d’ obfervations pré ci fes», &
fur-tout de vues phftofophiques qui ouvrent une
nouvelle carrière à la fcience. Nous allons extraire
de ce mémoire tout ce qui pourra nous
faire cohnoître,.non-feulement la ffruclure propre
des palmiers , comparéè à celle des arbres
dicotyledôns ou à deux lobes féminaux, m ais
encore fes rapports plus ou moins prochains
avec celle des autres plantes unilobies & d’un
grand nombre de cryptogames ou atoxyledons ,3
{ Juff ) dans- lesquelles;le citoyen Desfontaines a
reconnu une orgaaifation fort analogue.
Après s-être attaché à. démontrer que tous
lés végétaux, fi l’on en excepte peut-être les
algues & Les champignons ,. (‘dont la nature ne
nous eft pas encore bien connue ). paroiffent
avoir' conftamment un ou deux lobes à leur
Temence , & doivent par conféquent entrer dars
;une des deux grandes divifions établies d’abord
-par Coefalpin, .& adoj tées- enfuite par des Bo-
taniftes -céebres-, l’auteur du mémoire continue
ainfi : - » Je vais: maintenant effayer- de faire
.3>. connaître la ftruéture des- monocotyledons.
=> Je prendrai des exemples dans les tiges li-
*1 gneufes,. parce - que la plupart dés parties
» dont elles font formées,, y font plus apparentes
que dans les tiges herbacées, & que
>î Ixin peut les obferver en tout tems. Mais
-»■ /pour qiie l’ion- ait fous lès yeux un terme dé
» : comparaifon-, je crois qu’il convient aupara-
^9 vaut de préfenter dans un tableau très-abregé,
» les principaux organes des dicôtyîedôns , lès
» feirls que les auteurs qui ont traité de l’ana-
»» tomie des plantes , aient décrit convenable-
» ment. Ces organes font : L’épiderme rnem-
» brane reffemblante à une lame très-minçe de
vélin, criblée de pores imperceptibles } fa
» ftruéture eft inconnue , elle entoure les autres
» parties , donne iffue à la tranfpiration infen-
» fible & le régénère lorfqu’elle a été détruite y.
•53 fous cette enveloppe „ on en trouve une
« fécondé >, connue fous le nom de tissu
33' cellulaire : c'eft u<;e fubftancè" fucculente,
» ordinairement verte ,, foimée de petits grains
33 arrondis , véficuleux, entremêlés de filamens-
33 très-déliés qui fui vent toutes for tes de direc-
33 rions ; elle ne paroît guères différer de la
39 moelle , qne par la. couleur j elle tapilfé la
3? furface externe de l’écorce & en remplit
33 toutes les mailles. L’ éçorcê placée entre
• >3 l’enveloppe cellulaire & le.bois , eft compofée
3» de feuillets emboîtés les uns dans les autres,
>3 que* l’on peut féparer par la macération. Ces
33 feuillets;font,, comme, on. fait,, dès• affemr
» blages de vaiffçaux fêveux,.de vaiffeaux pro-
33 près & ...de trachées ,, unis dans une direc-
33 tion parallèle & longitudinale.. Il n’y- en a
» qu’un feul fur les rameaux d’un an, & chaque
[» année il en naît un nouveau. Le -Bois ren-
33 ferme les mêmes organes que l’écorce j il eft:
’ 3q pareillement formé de; couches concentriques.
>3 On y diftingue deux parties, l’une extérieure
33 que l’on appelle aubier , l’autre intérieure
» plus dure & d?une couleur plus foncée qui
» porte le nom de coeur. La moelle-renfer-
« mée dans un canal longitudinal vers le centre
» de la tige,, jette des ramifications tranfver-
;33 faits, dontiquelques-unes fe pro.ongem jufques
33 fur l’écorce } ; elles- font av,ec les fibres \i*
33 gneufes un entrelacement femblable à celui'
[ » de la trame d’une étoffe dans fâ-chaîne.. On
33 les voit diftinélément fur la coupe tranfverfale 33 d’un tronc fcié perpendiculairement à Taxe;
■j33 elles- y font difpofées en rayons-divergens
33 comme lès lignes horaires d’un cadran. L’ac-
3? croiffement- des tiges fe fait, en longueur &
3? en' groffeur : tous les ans une nouvelle pouffe
fort de l'extrémité, des rameaux, & deux-
3» nouvelles couches, l ’une corticale,, l’autre
. x? ligneufe, fe forment entre le bois É; l’écorce ;
» ainfi le bois croît en groffeur de dedans
*3> en-dehors, & l’écorce, au contraire, de
3» dehors en-rdedans—
. »3 Les tiges des monocotylédons renferment
s» à là vérité la plupart des organes que je viens
:?3, d’indiquer, mais avec des différences fi mar-
.33 quées-, que l’on eft forcé de'reconnoître
'sa dans les végétaux deux grandes claffés natu-
reliés entièrement'indépendantes de toutes les
»3 méthodes & de tous les fyftêmes.......
») Au premier afpeét xYon p almier 3 on s’ap-
» perçoit que le tronc s ne ; r^(Fernble point à
» celui--d’un hêtre., d’un fapin ., d’un orme
x> ou de .tout, autre arbre à deux feuilles fémi-
33 nales.........Mais c’eft particulièrement dans les
» organes intérieurs que l’on trouve les diffé-
33 rences les plus- frappantes. S i l'on confîdère
■33 un tronc fendu fuivant fa longueur, on y >3 découvre un affemblage de grolïes fibres li-
33 gneufes, foliées, liffes, flexibles’, légèrement
33; comprimées', compofé s elles-mêmes d’autres
3d; petites fibres étroitement unies ; la plupart
»3 iiiiyent line direction parallèle, à l’axe du
«tronc, & fe prolongent fans ..interruption; deT
33' puis fa bâfe jufqu’ à ion foinmet -, j^uelques-
» unes le portent obliquement & coupent les
33 premières fous un angle plus ou moins aigu.
33 On peut les féparer facilement dans les-jeunes
33 palmiers ou dans ceux qui commencent à tom-
33. ber en putréfaétion. Si l’on examine enfuite la
53* coupé tranfverfale d’un tronçonne tige', on
33 f né remarque fur fa furfaçe, ni couches con-'
«: ce n trique s , ni canal,' ni produétions métTul-
33 laires. Les fibres lignèufes placées faits- ordre
»s les unes à' côté des autres , font enveloppées
33' par la moelle qui en remplit tous lés- inter-
33 "valles j elles fe rapprochent très-fenfîblement
33 fé durciffent & diminuent- de diamètre en
si*allant du centre à la circonférence, de forte*
»3 que. la tige 'ai Beaucoup plus de force & de !
*3 folidité ^auprès de fa furface que dans fon
3® intérieur 5 organisation- tout-à-fait différente :
» de celle des arbres à deux feuilles fémi—
» nales.. If
>3 Lorfqu’une graine de palm ier a été femëe,
» les feuilles, fe développent fucceflîvement &
>3 a.igmpnteiTt en nombre pendant quatre à cinq
33 ans. } le collet de la racine ,fe dilate en
»» même propordôp 5, le bu be formé par la
3» réunion des pecioles des* feuilles , grofifit in-
3» fenfiblement, la folidité augmente peu à peu,
3® & enfin , la tige s’èleve au deffus de !a fur-
»3 face de h terre avec toute la groffeur qu’elle
» doit avoir par la fuite........ Les feuilles qui
» naiffent chaque printemsfortent toujours de
» la cime } les plus anciennes^, placées inférieu-
?3 rement, fe deflechent & laiffèm en fe déta-
33 chant d.;s impreflîons circulaires qui fillon-
33 nent la furface de la tige, & en marquent
*> les années jufqu’à ce quelle ait ceffé de croî-
?ï tre. . ... Elle a (la tige) exaélement la figure
33 d un cylindre depuis fa bafe jufqu’à la cîme j
» & fi l’on veut en-mefurer lé diamètre à diffé-
» rentes époques , on fera convaincu qu’il n’a
33 pris aucun accroiffement. - Cette observation
*3 n’avoit pas échappé à Koempfer. Caudex eft
33 niïiflimus 3 dit cet auteur, en padant du dat-
50 tier, figure ad ajfçm cylindracee , nift vert'uem
I» virsiis paulifpcr gra cïlefc eret, crnjfiorem’ ac parce
» référant a lii. » : ’
L'illuftrs Daubenton , dans un mémoire fur
l’drganilstion du bois, o ù l’on trouvu une excellente
defetiption de la flruâure interne du
dattier , f Phoenix.) donne la raifon pour la-
quelle fa tige s'élève en colonne , & n'augmente
pas tous les ans en groffeur. Comme on peut
faire l'application des mêmes principes aux différentes
êfpèces de palmiers 3 il faut entendre
l'auteur lui-même. » Chaque feuille du dattier
en fortant du bourgeon , eft formée par un
” prolongement des filets ligneux & de la fubf-
” tance cellulaire qui font dans le tronc de l'ar-
" bre ; on les voit dans le pétiole , ils font très-
: » appareils dans les reftes de la feuille qui tien-
« nent au ttonc : l'accroiffement de ce tronc eft
» donc produit par les feuilles qui en fortent
» chaque année. Les1 filets ligneux & la fubf--
“ tance cellulaire ■ dont les- nouvelles feuilles
.. font un prolongement , partent toujours du
i « tronc , ils forcent les feuilles précédentes de
” fe rejeter en dehors. I! s'enfuit que la partie
qui fait tous les ans l'accroiffement du tronc,
« fè forme au centre. La partie déjà- formée-
;« dans- léis années précédentes, doit néceffaire-
» ment être déplacée & portée' au-dehors ,
» comme l'écorce des' a bres qui en ont une,.
eft’ rejetée au-.lehors , pour faire place aux
j» nouvelles codehes qui fe forment- entre l'é-
» corée & l'aubier. Cette forte-de recul n’a point
« de limites dans ces' arbres , parce qu'il fe
, » forme tous les ans de nouvelles couches cor-
» ticales , qui'font flexibles , & que lés ancien-
» nesvqui-ne le font plus , fe fendent & fe
î.-*1 défruifent ; auffi la groffeur de ces arbres n’ eft
« ■ pas-limitée comme celle du palmier - dattier
« quf ne va guère au-jelà de dix pouces. C'eft -
» parce qué dans le dattier la fubftancè du
tronc a d'autant plus de compacité , qu'elle
,» fe trouve plus près dè la circonférence , 8c
lis qu’à un cerrain point de denfi-té -, elle ne
» peut plus céder à l'effet des parties inté-
■> rieures du tronc 8c Ce porter en dehors : 1
•» anffi l'arbre- parvenu à ce terme ne groffit
» plus. C'eft par la même râifon que le tronc
« du palmier a la même groffeur dans toute fa
« longueur ; à-mèfure que l'arbre s'élève , les
parties’ de la fubftancè du tronc' perdent fuc-
» ceffivement' leur flexibilité au même terme.
” Ainfi’ elles doivent ceffer de fe porter en^
« dehors, lôrfqu'ellès font parvenues au même
« degré de denfité dans tous les points de la
« hauteur d'e 'l’arbre ; par conféquent le tronc
«-a néceffairement la même groffeur dans route.'
'«' ‘fa longueur. £ ( A ca d.-des fc ien c e s . 1.770..)
£ Si la tige des palmiers n'a pas une égalé-
« groffeur dans tous les individus d'une même