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médullaire. Les fibres ligneufes, placées irré- i
guiièrement les unes à côté dès autres , font
enveloppées par la moelle-qui en remplit tous;
les intervalles ; elles fe rapprochent fenfiblement,
diminuent de diamètre 8c deviennent plus com-
paâes en allant du centre vers la circonférence;
de forte que la tige a plus de folidité & de
force auprès de la furface que dans l'intérieur,
en fenst contraire des autres arbres. Elle prend
en fortant de terre toute la groffeur qu'ello doit
avoir, & dès-fors fou accroiffement ne fe fent
‘ plus qu'en longueur. Sa forme eft celle d’un
cylindre régulier, depuis la bâfe jufqu’à la cime ;
& fi l'on en rriefure le diamètre à différentes
époques, on fera convaincu qu'il n’a pas fenfr
bLm.nt augmenté.
La tige eft revêtue d’une écorce compofée de
plufieurs feuillets dont les fibres ne font po:nt
entrelacées. Elles fe croifent obliquement, de
manière qu'elles préfentent deux plans très-dif-
tin â s , & elles ne tiennent enfemble que par des
filamens capillaires qui vont s’ attacher de l’une
à l'autre. Les mailles du réfeau qu’elles forment
font plus ou moins grandes, & diverfement
configurées, dans les différentes efpèces de
palmiers. .
Les feuilles de ces arbres font de deux fortes :
les unes reffemblent à des éventails ; les autrrs
font divifées en plufieurs folioles placées fur
deux rangs oppofés, comme les barbes d’une
plume , le long du pétiole ou rameau qui les
foutient. Leur nombre eft toujours confiant dans
ehaque.jndividu, parce qu’ il en renaît de nouvelles
à mefure que les plus anciennes fe def-
sèchent & tombent. '
' Si l’on comparé l’organifation des gramens
avec celle des palmiers, on reconnoîtra facilement
que ces deux familles de végétaux ont
entr’elles l’analogie la plus marquée. Nous avons
examiné la ftruéture intérieure du bambou, de
la canne à fucre , du rofeau à quenouilles. &
autres efpèces de graminées dont la tige devient
ligneufe avec le temps ; nous n’y avons point
obfervé de couches concentriques, ni de canal
médullaire proprement dit : la moelle étoit diffé-
minée entre les fibres qui font fconftamment plus
dures & plus rapprochées auprès de la : circonférence
de la tige que vers fon centre; 8c nous
nous fommes aflurés , fur des individus vivans,
qu’ elles ne prenoicnt d’ accroiffement que par le
fomm-1. Elles font toutes fiftuleufes , & entrecoupées
tranfverfalement par des noeuds diftri-
bués de dîflance en diftance. Ces deux derniers
caraélères ne fe retrouvent pas à la vérité dans
les palmiers , mais les principaux organes font
diipofés dans les uns comme dans les autres.
Les yucca, les agaves, les aloè's, les fang-
dsagon , en un mot toutes les plantes ligneufes
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de la famille des liüacées, ont encore un® or,
ganifation à-peu-près lemblable à celle des pjj.
miers, & leur aecroiflèment ne fe fait égale,
ment qu'en longueur.
Il faut aufli ranger dans la même férié les
fougères en arbre , dont les tiges s'élèvent ea
colonne , & ne portent des feuilles qu'à l’extrémité
fupérieure. Elles font compoféesdéfibrés
longitudinales & de plaques ligneufes courbées
en différens fens. La moelle en occupe les in.
tervalles, & elles font plus denfes & plus folides
vers la furface que dans l'intérieur du tronc. Si
les organes des fougères ne font .pas conformés
comme ceux des palmiers, du moins on y re-
connoît la même difpofition 8c la même manière
de croître. -
Enfin , on trouve jufques dans les feuilles des
monocotylédons des différences fenfibles & qui
leur font particulières. Leurs nervures, fi l'on
en excepte ùn petit nombre d'efpèces, telles
que les bananiers , les balifiers, les arums, ont
toutes une .direction parallèle 8c longitudinale.
Il eft donc évident, d'après les faits qui
viennent d'être expofés , que les végétaux fe
dïvifent naturellement en deux grandes claffes,
dont les carâ&ères effentiels ont pour bafe la
ftruéture, la difpofition & le développement des
organes intérieurs.
( P O J RE T. )
MONOGRAPHES ; monographi. On donne ce
nom aux auteurs qui fe bornent, dans des ouvrages
particuliers, à décrire une feule plante,
un feu! genre, une feula famille. C ’eftainfique
Linné a décrit, dans fes Aménités, le betult
nana ; Boerhaave , le genre des protea, & Ca-
vaniiles , la famille des malvacées. On ne peut
difeonvenir que ce genre de travail ne Toit propre
à avancer d une manière très-rapide les progrès
des fciences naturelles. L'étude en eft-trop vafte
our qu’ elle puiffe être embraffée par un N
omme : fon enfevnble n’eft que la réunion des
obfervations particulières faites par différens na-
turalifles. Il feroit même beaucoup à defîrerqiie
tous ceux qui étudient l’hiftoire naturelle ap*
priffent à mettre des bornes à ces defirs avides
dont on eft fouvent polfédé, de vouloir tout
étudier. Dans une matière aufli étendue, chercher
à tout approfondir, c’eft fe condamner à n'avoiï
de tout que des connoiflances fuperficielbs} au
lieu que celui qui, après, des notions générales,
fe reftreint à une feule branche, a bien des
moyens pour approfondir l'objet dont il s'occupe-
MONOÏQUES (plantes). On appelle pbnteî
monoïques ou androgynes , celles qui porte01
des fleurs mâles & femelles réparées , nuisit
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le même individu, tels que l'o r tie , Iç bouleau,
le buis, &cc.
MONOPÉTALE ( corolle ). On donne ce nom
à toute corolle qui eft d'une feule pièce, c'eft-
à-dire, dont les^divifïons, lorlqu’elle en a , ne
font point prolongées jufqu'à la bâfe, de forte
quelle peut être enlevée en entier du lieu de
fon infertion. Telle eft la corolle du liferon ,
de la véronique, & même des mauves , quoique
ces dernières paroiffent polypétales ; mais lorfque
l’on y prend garde, il eft facile de remarquer
que ces pétales font réunis à leur bâfe.
furmonté d’un ftile cylindrique 8c d'un ftigmate
à quatre ou cinq lobes.
Le fruit eft une capfule à quatre ou cinq
valves, autant de loges qui renferment un grand
nombre de femences petites, minces, prefque
ovales.
Obferv. Le nombre des divifions dans les
différentes parties de la fructification Varie de
Quatre à cinq. C'eft particulièrement dans les
fleurs du bas qu'il y a une divifion de moins.
E s p e c e s .
MONOPHYLLE (.calice). Il eft ainfî nommé
lorfque fes dWifîons ne s'étendent pas jufques
à la bâfe^ qu’ il eft d'une feule pièce, comme
dans les oeillets, les primevères , & c .
MONOSPERME ( baie ou capfule). On dit
qu une baie on une capfule eft monofperme,
lorfqu'elle ne renferme dans chaque loge qu’une
feule femence*: telles font les anthyllis} les
rhus, &c.
I MONOTROPE ; Monotropa. Genre de plantes
P fleurs polypétalées , dont la famille n’eft pas
| encore bien connue , & qu’on n’a pas encore
pu rapprocher d'aucun autre genre dans l’ordre
naturel. Il a bien le port de l ’orobanche, mais
lia fructification eft très-différente. 11 renferme
des plantes parafites , tant exotiques qu'indi-
genes, qui croiffent fur les racines des arbres,
r tlles ont des tiges fimples, couvertes decailles
au lieu de feuilles. Les fleurs font terminales,
en epi ou prefque paniculées.
■ Le caraftère effemiel de ce genre confifîe dans
Vne corolle compofée de huit h dix pétales, dont
I, “/ il exter'curs font concaves & melliferes a
i“ ur bal e i “ »« capfule à quatre oa cinq loges.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
, . , ‘ ■ uiie.corone compolee
lrallJ.i lC 1 dl? PétaIes oblongs, droits & pa.
| „ t <r’ M f i ï f 5 cinq extérieurs & alternes font
i f L , 6 en dehors & a leur b afe> creufés in-
I * neurement & mellifères.
I figure k . r ■ ‘ v a ille , vcptriuanr piu-
■ DÉthi otarV^es prennent pour calice les cinq
I fernni eXter,eurs y en eff^t forment une
[ fleur 6 enveloPPe avan£ Pépanouiflement de la
l«pitóe7 & . f e tfipePtlS ' termil!és Par i£S anthèrei
I 4 • Un ovaire fupérieur, aigu , prefque rond.
I. Mo n o t r o p e multiflore ; Monotropa hy*
popithis. Lin. Monotropa fioribus lauralibus oc-
tandris , terminaLi decand.ro. Flor. Suec. 329. 351.
Phil. Bot. §. 178. Gmel. Sib. 4 p. 177. Regg.
Ged. 2. p. 82. Willich. Obf.'n. 70. Pollich. Pal.
n. 393. Moench. Half. n. 338. Mattufch. Sil.
n. 288. Kniph. cent. 10. n. 63. Flor. Dan. 232.
Doerr. NaflT. p. 15 ;. Lam. Illuftr. Gen p i 362.
n. 2.
Hypopithys fpied floridd nutante. Hall. Helv.
n. 1002. Hypopithys multifiora. Scop. Carn. ed. 2.
n. 178. Orobaitrche qua hypopithys did poteft. Bauh.
Pin. 88. prodr. 3*- Orobancne hypovythis lutea.
Mentz. p. 3. f* 5* Orobanchefore breviore duplici,
verbafculi odore. Morif. Hift. 3. p. f04. f. 12.
t. 16. f. 20. Orobanche verbafculi odore. Plot. Oxf.
146. t. 9. f. 6 . Pluk. Alm. 273. t. 209. f. 5.
Hypopithys. Riv. letr. irreg. Orobanchoides nofiras
flore ob longo flavefcente. Vail. Parif. 155. Sucepitt
parafite. Lam. Fl. Fr. n. 892;
les forêts fur les racines des arbres. Elle eft, dans
routes fes parties, d’une couleur pâle jaunâtre;
je l’ai obfervée d’un rouge très-vif en Afrique.
Sa racine eft un peu épaifle, charnue , écaiiEufe.
Lorfque la tige commence à fortir de te r re ,
elle eft fortement recourbée , & ne préfente
qu’une grande^ maffe d’écailles entaflees & imbriquées.
Peu-à-peu la tige fe redrefle., s’alonge;
les écailles , toujours plus nombreufes à la bâfe
fa n plus rares fur la t ig e , écartées les unes
des autres. Çes écailles tiennent lieu de feuilles.
Elles font larges , oblongues, éparfes, les unes
arrondies à leur fommet, d’autres aiguës, d’une
fubftance tendre & g rafle. Les fleurs terminent
les tiges qui font toujours lïmples: elles font
difpofées en un épi court, penché avant l’épa-
nouiflement, qui fe redrefle quand les.fl.mrs font
épanouies. Chaque fleur eft portée fur un pédoncule
co u it, munie d'une bradée. Les fleurs
du haut font compofées de dix pétales pour ceux
qui n’admettent point de calice . 8c cinq pour
ceux qui regardent comme calice les cinq, pétales
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