
que ceux-ci n’ont que dix étamines à fiiamens
libres & une baie à trois loges. Les murraya ,
outre qu’ils n’ont que dix à douze étamines
dont les .fiiamens ne font prefque point p o lp -
delphiques , leurs ovaires font environnés d’ un
difque urcëolé. Les baies ne renferment que deux
à trois femences. i
Nous éprouvons ici l’embarras qu’occafionnent
les plantes exotiques cultivées depuis iortg-
tems en Europe. Les variétés Ce font tellement
multipliées, qu’ il eft très-difficile de les rapporter
chacun à l’efpèce qui leur convient.
Nous nous bornerons à présenter les plus remarquables
, telles que nous les offrent les
auteurs qui ont traite de la culture de ces
arbres,
E s p è c e s .
ORANGER ACIDE.Citrus medica. Lin. Ci-
tms peiiolis linearibus. Lin. -Syft. plant, part. 3 e*
p.684. Hort. Ciiff. 379* Hort. Upl. 236. Mater,
medic. 176. Roy. Lugdb. 266. Lam, Illultr.
Gener. tab. 639. fig- 2.
Malus Medica. Bauh. Pin. 435, Blackw. tab,
161. Citreum dulci medulla. Ferrar. Hefpend.
p. 71 . tab. 73. Malum citreum vulgare. Idem. p.
57. tab. 59. 6 1. 6 5. 65. 67.
C'itrps medica fructu oblongo , màjori , mucro-
fiato j cortice crajfo rugofo. Mill. Di61. n°. I.
jÇitrus tuberoja , fruçlu oblongo , cçrtice tubçrojo ,
rugofp. Idem. np. 2.
Vulg. Citronnier commun,
Ç. Citrus limon. Lin. loc. cit. Limon yulgaris.
Blick. tab. 36*. Knorr. Del. 1. t. c. 1. Ferrar.
Hefperid. p. 191. tab. 189. 193. 197*'I99 3 & c -
Limon vulgaris foliis ovato-lançeolatis 3 acumina-
tis , fubfcrrïtis. Mill. Di&. n. I, Malus limonia
aciaa. Bauh. Pin. 436 .
Limon acris. Ferr. Hefpér. p. 33I * 3$3*
235. Alia lima citrata pblonga & montrofa , fiye
Jçabiofa. Idem, tab. 337. Limohi fpinofum foliis
ovatis 3 integris , ramif 3 fubfpinofis. Mill. Dia.
n. 2. Limon fruftu racempfo. Tourn. Inft. R. h.
6 l l . Limon racemojum , foliis ovato-lançeolatis 3
fubferratis j fruftu conglomérat. Mill. Diét. n. 3.
Vulg» Le limon. Cédrat. Bergamotte,
C e t arbre , de rout temps, a obtenu fur les
autres une préférence qu’il paroît mériter par
le doijfX parfum de fes fleurs, la beauté de fes
fruits , & par fon feuillage luifant & toujours
yerd. Il offre en toute fgifon les fleurs du prim
temps confondus avec les fruits de I automne.
La culture s’en eft tellement emparé, elle en
a obtenu des variétés fi multipliées, que rapprochées
de f’arbre foreflipr > ^ n’eft }?llis *
même plante pour la vue. Cet arbre n#* point i
dans fon état fauvage, cette forme élégante 8c
agréable qu’il obtient fous le cifeau du jardi.
nier, mais livré à toute fa force , il s’élève
quelquefois jufqu’ à foixante pieds de haut , &
les branches font Couvent hériffées d’épines ;
d’où vient que dans nos îles de l’Amérique on
en forme des haies impénétrables qui dérendent
les plantations des cannes à fucre de l'incurfioa
des animaux.
Dans nos jardins, cette efpèce d’oranger ne
s’élève qu’à une médiocre hauteur. Ses racines
font branchues, couvertes d’une écorce jaune
1 en-dehors , blanche en-dedans. Le bois du tronc !
eft blanc & très-dur.. Il eft revêtu d’une écorce
d’ un verd pâle. Ses rameaux font nombreux, I
étalés , chargés de feuilles fimples , oblongues,
affez, femblables à celles du laurier, dentelées
à leurs bords, d’ une belle couleur ;verte, lui,
fantes, d’ une odeur forte , ordinairement aiguës
à leur Commet , quelquefois arrondies. Elles
font portées fur des pétioles courts., épais,
fimples , point aîlés , ce qui le diftingue particuliérement
de l’efpèce fuivante.
Ses fleurs naiffent en forme de bouquets, vers
l’extrémité des branches , -de couleur blanche &
d’ une odeur douce & très^agréable. Le calice eft
verdâtre, p e t it , très-épais., à cinq dents ob-
tufes. La corolle eft compose de cinq pétales
oblongs, charnus & ouverts. Les étamines font
au nombre de vingt environ , quelquefois davantage.
Les fiiamens font droits , fubulés,
difpofés en cylindre & réunis par leur bâfe en
plufieurs paquets. Ils font terminés par des anthères
oblongues. L’ovaire eft arrondi, furmonté
d’un ftile épais, cylindrique , de la longueur
des étamines^, terminé pat un ftigmate glo*
buleux.
Le fruit eft une baie ovale ou oblongue,
aiguë , revêtue d’ une écorce raboteufe, tres-i
inégale , épaiffe , charnue , d’abord verdâtre >
& qui prend en mûriffant une couleur citrine,
d’une odeur très-agréable , ^ d’une faveur aro*
matique. La pulpe de cette écorce eft compote?
de véficules remplies d’une huile effentielle»
d’un parfum doux 8c gracieux, connue fous1 je
nom de [efie de citron. Cette baie eft évites I
intérieurement en neuf loges pleines d’un lue
acide contenu dans des véficules membranemes,
& renfermant chacune deux femences ovales,:
calleufes, pointues à leurs deux extrémités-
La variété î . connue affez généralement fous
le nom de Limon , n’offre point .de caractère j
bien tranchans avec l’efpèce que je viens
décrire. C ’eft le même arbre , un peu moi
branchu , fouvent garni d’épines. Les
prçe odeur plus fojble, Mais la principale ^ 1
rence fe trouve dans les fruits qui font plus
petits, moins allongés , & dont l’écorce eft
beaucoup plus mince que celle des citrons. Ils
font remplis d’un fuc très-acide. C ’eft de ces
limons donc on fe fert à Paris, 8c que l’on
appelle plus généralement citrons ; mais il paroît
que dans [l'acception générale des jardiniers,
c'eft à cette variété qu’ils donnent plus ordinairement
‘ le nom de limon 3 8c qu’ils appellent
citrons. Ces fruits , ont une écorce beaucoup
plus épaiffe , raboteufe , fouvent couverte de
groffes tubercules.
De ces deux variétés principales , il en réfulte
un grand nombre d’autres, dont je me bornerai
à citer ici les noms d’après les ouvrages d’agriculture
les plus accrédités. On diftingue donc
i°. Citron de Chine à. feuilles' très-petites,
d’un vert blanchâtre 5 fon fruit eft fort petit &
én forme de toupie.
2°. Citron aigre à feuilles panachées 5 le fruit
à l’ordinaire.
30. Citron d’ Italie. Il a le fruit à l’ordmaire,
& de belles feuilles d’un vert de pré.
49. Citron d’Amérique. La feuille eft étroite ,
longue j le fruit petit & en fufèau.
; Q. Citron ou limon challi, à feuilles longues ,
larges, un peu épaiffes 5 fon fruit eft long &
fon écorce épaiffe.
69. Citron Mella - Rofa > fa feuille a une
odeur de rofe , & Ion fruit eft citron.
7°. Citron perrette, dont le fruit eft en fu-
feau, la feuille allongée par les deux bouts
étroite,, '
8°. Citron à côte ou limon de Calabre j la
feuille eft longue, large , pointue, & le fruit
en toupie quoiqu’à côte.
9q. Citron de Saint-Clojid ; fa feuille eft ronde
par le b ou t, & étroite à fa bâfe. Le fruit eft
un limon doux.
io°. Citron blanc à fleurs doubles, le fruit
eft moins long que l’ordinaire 5 la pouffe en eft
blanche.
n ° . Citron extraordinaire , dont la feuille
eft faite comme du chagrin & de figure
ovale. • ; .
.M0* Citron doux d’Efpagne. Il a la
Violette & la feuille d’un beau vert de pré.
H°* Citron blanc d’Efpagne. Il a la
Botanique. Tome IV ,
peau
peau
| blanche , Sc fon fruit eft plus pâle que lë * ‘
autres.
j 1 j . Citron bergamotte, dont le fruit eft plus
S court que celui des citronniers ordinaires. Sa
| feuille eft auffi plus courte.
| i6Q. Citron de No intel, qui approche beau-
? coup du citron Perrette, par fa feuille étroite 8c
j longue , ainfi que par fon Fruit,
j 17°. Cinq à fix efpèces de citrons extraordi-
j mires , tant pour la figure de l’arbre , que
pour le feuillage 8c le fruit. On peut y ajouter
J le citron de Madère ÿlle citron " mufqué , le
i citron ou limon chéri y enfin le citron ga-
> getan.
j 18°. Citron ou cédrat de Florence , à
| feuilles lancéolées, aiguës, fixement dentées
fur lèurs bords.
Parmi les limons, on peut diftinguer les variétés
fui vantes.
i ° . Le limon à fleurs pleines. Il fleurit fouvent
double, mais toutes fes fleurs ne le font
pas toujours.
2e . Limon dont la forme des fruits reffembld
à une citrouille.
30. Limon dont le fruit eft très-gros.
4°. Limon de Saint-Domingue.
y°. Limon à feuilles très-longues.
6°. Limon à feuilles longues 8c épaiffes.
7 ° . Limon dont le fruit eft en forme de
grappes de raifin.
8°. Limon cannelé.
9°. Limon d’Efpagne à. épines.
160. Limon à feuilles ondées.
I [o. Limon de marais à fruits oblongs.
II exifte encore une variété du citronnier ,
connue fous le nom de bergamotte ou de cédra.
Elle eft remarquable par l ’odeur fuave de fon
fru it, differente de celle des autres efpèces, 8c
qui fe conferve très-long-temps. On fait avec
fon écorce des petites boîtes à bonbons, auxquelles
on a confervé le nom de bergamotte. Il
paroît que cette variété a été obfervée en Italie ,
dans les environs de Bergame, où l’on continue
à la cultiver.
Chacun connoît les ufages auxquelles on emploie
le citron. Son fuc contient un acide abondant
8c très-agréable , dont l’aétivité eft un peu
émouffée par l’huile douce 8c le mucilage qui
y eft mêlé. La boiffon qu’ on en prépare avec
D d d a