
à leur extrémité. Les fleurs naiflent , à I’extié^
mité des tiges 8c des rameaux , fur des pani-
cules alongées , garnies de b radiées linéaires
pointues fort étroites. Les ramifications latérales
des panicules font, les inférieures ternées, les
autres Amplement bifurquées ayant une fleur fe f
file dans leur bifurcation : elles foutiennent, fur
chacune de ces divifions ultérieures qui forment
des efpèces d'épis , de petites fleurs fefliîes,
prefqu'unilatérales, ayant chacune un calice orbi-
culaire , cinq pétales blanchâtres , arrondis ,
im peu concaves , attachés, fuivant Aub le t,
par un onglet rougeâtre dans les intervalles qui
féparent l'un de l’autre 'cinq petits corps verdâtres
terminant le limbe du calice > dix étamines
de couleur rougeâtre, dont cinq plus grandes
que les autres j enfin un ovaire inférieur,
arrondi, furmonté d’un ftyle fimple à ftigmate
obtus. Le fruit confifte en une petite baie violette
, de la grofîêur d’un Pois, couronnée
par le calice, laquelle renferme quantité de menues
femences attachées à un placenta qui eft
dans l’angle de chacune des trois loges qui la
divifent intérieurement. M. de la Marck pof-
sède de cette efpèce un exemplaire rapporté de
Cayenne, par M. Stoupy. X ? ( v . f )
ObJ. K-J. Richard nous a dit qu’il croyoit que le
rameau fructifère rcpréfenté dans la figure citée
d’Âublet,apparténoit à une efpèce différente de
celle dont il s’agit: mais fes foupçons à cetégard ne
nous paroilfent pas fuffifammentfo. dés, d’autant
plus que notre exemplaire nous offre une pareille
dlfpolition de fruits. En effet les divifions de la
grappe s’aîongfent après la fleuraifon de manière à
ce que les baies iaiflênt alors entre elles de plus
grands efpaces que ceux qui feparoiènt les fleurs.
67. MeLASTOME articulé j Melafioma ar:i:u~
lata. Melafioma foli s ovato-lanc?olatis , denticu-
la lis y ciliatis\ peti Vu villôfs ; panicuU ravis dic'no-
tonus y articulatïs.
Celui-ci eft , à plufieurs égards , affez Voifin
du Melafioma racemof'a. 11 a pareillement les pétioles
velus à leur furface fupérieure , les feuilles
denticulées 8c ciliées , les ramifications de
la panicuie dichotomes , & r. Mais les dimensions
& la forme de la plupart de ces parties
diffèrent dans les deux plantes | 8c celle-ci particulièrement
eft fort remarquable en ce que les
pédoncules , fur lefquels font rangées les fleurs,
font articulés d’une manière très-fenfible.
Les rameaux font glabres., quadrangulaires &
garnis de feuilles oppofées, pétiolées, ovales-
Iâncéolées , acuminees par une pointe moufle ,
légèrement denticulées fuf les bords , ciliées,
longues de quatre à cincj pouces fur une largeur
de quinze à dix - huit lignes. Çes feuilles font
minces , vertes des deux côtés , glabres ew-def-
fu£, & parfemées en-deflbus de poils rares, placés
le long des nervures. Les pétioles ont fix
à neuf lignes de longueur, 8c préfentent la plupart,
au moins fur notre exemplaire , une ar-
cuation très-fenfible , dont la convexité regarde
en bas. Leur côté fupérieur eft aplati ou même
canaliculé, & charge de poils plus ou moins
abondans. 11 naît de leur fommet trois nervures
longitudinales qui régnent dans toute la longueur
de la feuille , en faifant à fa furface inferieure
une faillie alfez confidérabte. Outre ces nervures,
il en exille deux autres beaucoup plus grêles
qui cotoyent les bords deï très-près. Les veines
tranfverfes font un peu diftantes , & ne forment
prefquepas de faillie. Les fleurs viennent en panicules
alongées, terminales, médiocrement grandes,
1 peu compofées, ordinairement pédoncuiées.
Il for t, de l’ axe de ces panicules, des ramifications
oppofées, bifurquées jufqu’au-defîous de
leur milieu , & accompagnées , à leur bafe , de
bradées fubulées très-courtes. Chacune des bifurcations
eft articulée , comme embriquée ou
écarlleufe , & foutient, dans toute fa longueur,
des fleurs pétites , fefSles , rangées l’une près
de l ’autre, qui paroilfent unilatérales. Les calices
ou plutôt les jeunes fruits, ( car il ne relie
plus ni pétales ni étamines fur l’exemplaire que
nous avons fous les yeux) font courts, anez
glabres, arrondis inférieurement, tronqués au
fommet & à peine de la grolfeur d’un grain de
Poivre. Cette efpèce croît naturellement à Cayenne
d’où elle a été rapportée par M. Stoupy,
qui nous en a communiqué un exemplaire. ( v .J .)
68. Mélastome bivalve » Melafioma b'valvis.
Aubl. Melafioma caule alatoy foliis brevibus ov .-
tis y oltujts y trincrviis fejjilibus. Aubl. Guian. V.
i . pag. 404. v. j.T a b . ly y . f. a.
Cette plante s’élève depuis fix jufqu’à dix
pouces. Sa racine eft menue, flbreufe. Sa tige
eft Ample, ferme, droite , à quatre angles bordés
d’un petit feuillet membraneux, & jette à
foh extrémité plufieurs rameaux courts , fur lefquels
naiflent les fleurs. Cette tige dès le bas
eft garnie de feuilles feflîles ovales, obtufes ,
entières, longues d’un demi-pouce , larges de
de trois lignes. Elles font lifles , molles, d’ un
vert cendré, 8c marquées en-deflbus de trois
nervures longitudinales peu faillàntes. Les fleurs
naiffent de l’ aiflelle des fleurs & terminent quelquefois
les rameaux. Le calice eft arrondi à fa bafe
8c fe partage par le haut en cinq parties longues ,
étroites & aigues. Les pétales font au nombre de
cinq dont un eft plus grand que les quatre autres }
ils font blancs , ovales , un peu concaves. Les
étamines font au nombre de dix. L’ovaire devient
une capfule sèche renfermée dans le calice.
Cette capfule eft à deux loges & s’ouvre en-deux
valves. Le placenta, qui occupe le centre , eft
chargé de graines très-menues. Cette plante croît
naturellement à la Guiane dans les endroits marécageux.
O -
69. Mélastome trivalve > Melafioma trival-
vis, Melafioma foliis linearibus acutis , capfulâ
trivalvi. Aubl. Guian. v. 1, p. 406. v. 3. Tab.
iy - jvf. b. A
On trouve cette efpèce dans les memes lieux
que la précédente. Elles font toutes deux herbacées
8c nous paroilfent avoir affez l’afpeCt de
certaines Gentianes. Leur couleur eft également
cendrée. Mais la plante , dont il eft ici quef-
tion , diffère de l’ autre par fa tige qui s’élève
quelquefois de deux pieds, & dont les feuillets
qui bordent fes angles font peu Taillants j par
fes feuilles plus étroites , linéaires, aiguës 5 &
enfin par fon fruit plus gros qui a trois loges
& s’ouvre en trois valves. Elle croît à l’endroit
cité. 0 . '
Observations.
Le jfénre des Quadrètes ( Rhexia) a , comme
nous 1 avons obfervé plus haut, de très-grands
rapports avec celui des Mélaftomes : ces rapports
font même tels qu’il faudroit peut-être réunir ces
deux genres, u le nombre des efpèces n’étoit
pas aufli confidérable. Nous efpérons qu’un jour,
les parties de la fructification ae ces plantes étant
mieux connues & obfervées , ou fur le frais,
ou fur des morceaux fees en meilleur état que
la plupart de ceux qui ont fervi à nos defçrip-
tiops , il fera poflible d’y affeoir des divifions
fondées fur des caractères préférables à ceux
tirés du nombre des étamines. En attendant, les
Mélaftomes à huit étamines feront pour nous des
Rhexia y comme ils dévoient l’être pour Linné
& pour ceux qui adoptoient les caractères génériques
de cet auteur > car il y a de la contradiction
à reconnoitre d’une part les genres Rke-
xia & Melafioma comme devant fubfifter , pendant
que de l’autre , fans égard à cette convention
, on place fous le genre Melafioma de véritables
Rhexia , comme l’ ont fait Linné , M.
Swartz , 8cc.
ivieiaiEomqs a iu^nuu, t-uumie
nous l’avons obfervé dans plufieurs d’entr’ eux,
nous ne faurions nous diflimuler qu’il en exille
beaucoup d’autres dans lefquels il a avec le calice
des adhérences telles qu’il paroît abfolument
inférieur, & qu’ on a fouvent comparé la baie
qui lui fuccède à celle du Grofeillér. Peut-être
quelques perfonnes nous fauront gré de leur indiquer
ici ceux des Mélaftomes dont le fruit eft
fupérieur, ceux dont le fruit paroît inférieur,
ceux enfin dont le fruit nous eft tout-à-fait inconnu.
Nous avons obfervé nous-mêmes un grand
nombre de ces fruits j mais il en eft aufli que
nous n avons pas eu l’occafion de voir , & dont j
confequemment nous n’avons parlé que d’ après
les auteurs.
Le fruit eft fupérieur dans les Mélaftomes ,
P / 27 botanique. Tome I K->28 , 48 , 4 9 , 6 8 ,6 9 ,
Il pairoît être inférieur dans ceux, n®s. i , 2,
y , 6 , 7 , 8 , 9 , iy , 16 18 , 20, 21 , 1 1 ,
23 , 24 , 3° , 33 , 34 , 35, 3<>, 37, 4° , 4* ,
44, 4 7 , 5° , J i , 52 , 54, S6 ,5 7 , 5 8 ,5 9 ,
6 1 ,6 6 .
Enfin nous ne le connoîflons pas dans les efpèces,
n°s. 3 , Of-y 10 , 1 1 , 12 , 1 3 , 1 4 , 1 7 ,
29 , 31 , 32 , 38 3 3 9 , 42 , 43, 45, 46 j 53 ,
yy ,?6o y 61 y 63, 6 4 , 6y , 67.
Nous croyons devoir ajouter ici que nous ignorons
complètement le nombre des parties de la
fructification dans les Mélaftomes, n°s.; 2, , 10 ,
z3 , x7 , 36 , 4 4 , 54, 55 , 6 1 , 64, 67.
( Par M. D b s r o u s s e a u x . )
MÉLIANTHE ; M el ianthus. Genre déplantés
à fleurs pôlypétalées , que M. de Juflieu
( Gen. p. 297.) place, dans la famille des Ruesr,
entre le Dtâamnus 8c les Diofma 5 & qui comprend
des arbrifleaux exotiques , à feuilles alternes
, pinnées avec une impaire , accompagnées
de ftipules , 8c à .fleurs difpofées en grappes axillaires
ou' terminales^ munies de bradées.
Le caradère efîentiel de ce genre eft d’avoir
Un calice h cinq divifions , Vinferieure gibbeufeÿ
quatre pétales unguiculés , entre lefquels fe trouve
une glande mellifere ; quatre étamines didynamiques i
un fiyle j une capfule a quatre loges.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre 1°. fin calice ample , coloré*
irrégulier , i cinq divifions profondes , favoir
deux fupérieures, droites, oblongues ; la troi-
fieme inférieure , plus courte que les autres ,
concave, gibbeufe, & facciforme à la bafe j les
deux moyennes fituées plus intérieurement, oppofées
, lancéolées.
i ° . Quatre pétales linéaires, ou linéaires-Ian-
céolés, étroits, ligules , unguiculés, dont les
lames font inclinées , un peu ouvertes , & qui
naiflent de l’extrémité de la partie gibbeufe du
calice, autour d’une grofTe glande monophylle*
utriculaire , légèrement aplatie fur les cotés.
3°. Quatre étamines didynamiques, dont les
filamens droits , afeendans , filiformes , à-peu-
près^ de la longueur du calice, attachés autour
de l’ovaire, portent des anthères co-rdiformes -
oblongues , didymes.
4°. Un ovaire fupérieur, qblong , tétragone,
& furmonté d’un ftyle droit, filiforme, perfîf-
tant , de la longueur des étamines, fitué comme
elles , à ftigmate quadrifide.
7 Le fruip confifte en une capfule véfîculeufe
tétragone, à angles up peu tranchans, obtufe
fupérieurement , ou terminée par quatre lobes
pointus. Cette capfule eft quadriloculaire , à loges
monofpermes , & s’ouvre au fommet par fes
angles internes. Les femences font arrondies, 8c
adhèrent au centre de la capfule.
H