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.cations. Des. bradées ftipulaires , -fort co urtes 3
pointues, caduques , laii'iant après leur chute dés
cicatrices à bords épais qu'on prendront pour
des efpèces dé glandes entourent la bafe de
chacune des divifîons de l’ombelle. Les fleurs,
de l'exemplaire que j'ai fous les yeux paroiflent
toutes femelles , & femblèroient indiquer que
la plante eft dioïque. Ces fleurs font eompofées
de cihq pétales oblongs , élargis vers le haut,
ouverts, rétrécis en onglets, à la bafe. On v o i t , à
l ’intérieur de la corolle , un ovaire ovale, hifpide,
chargé d'un ftyle trifide dont les divifîons font
elles-mêmes partagées en cinq, à fix découpures
filiformes,à ftigmates fimples. obtus. Cette plante
vraifembîabiement eft originaire des Antilles. Elle
eft.cultivée, au Jardin, du-Roi. . ( v . v. ) _
14. M é d ic in ie r herbacé ; Jatropka Arrbacea.
Lin. Jatropka acideata urens foliis fubirilobis, den-
tetis 3 mcfjis -, caule kerbaceo.
Jatropka urens. 'Mill. Diét. n°. 4. Jujficvia hcr-
bacea fpinofifirna urens Jolis digitatis & laciniatis.
Houft. Amm. Herb. 256.
C 'e ft, parmi les efpèces connues de ce genre ,
une de celles qui's'élèvent le moins, 8^ peut-
être^ la feule- dont la tige foit entièrement herbacée.
Cette tige eft droite, menue, cylindrique ,
verdâtre , fimple dans- le f>as -, un peu rameûfe
Supérieurement, haute feulement de fîx à huit
pouces, & chargée , comme les autres parties
de la plante, de poils droits,, roidcs , blanchâtres
, aflez longs , piquans & suifâns comme
ceux du trop h a urens , mais un peu moins
aboftdans. Les feuilles font alternes, pétioL'es ,
éehan crées à la bafe , %c partagées profondément
en trois lobes un peu pointus , fouvent incifés
ou feulement munis , fur les bords , de quelques
dents groffières. Ces feuilles ont environ dêfSftp
pouces de longueur fur une largeur à peu près
égale. Les deux lobés latéraux font élargis' dans
I sb a s , un peu moins longs , que celui du milieu :
quelquefois ils fe fubdivifent eux - mêmes en
deux lobes dont l'extérieur eft ordinairement entier
8ï au moins une fois plus court que l’ autre.
La longueur dés pétioles eft d’environ un
pouce. Les fleurs viennent, à l’oppofîte des
feuilles , en cimes ombelîiformes, élevées fur
dêspédbncules un peu plus longs que les pétioles,
&r munis à leurs divifîons de petites braétées
caduques. Les fleurs mâles font blanchâtre^ ,
légèrement pédicellées , longues de cinq à fîx
lignes, dépourvues de calicé , & chargées , en
dehors -, dé poils piquans : elles ont une corolle in-
fundibulîfbrmé , à tube verdâtre , un peu rétréci
au fommet , 8; à limbe partagé en cinq découpures.
ovales-cbîongues , évafées , blanchâtres,
a-peiyie de la longueur du tube. Je n’ ai obfer-
vé , ni les fleurs femelles , ni les fruits. Cette
plante croît naturellement dans l’Amérique fêpten-
1 ■ E
trion aie. M. de la Mark en- pofsède des exemplaires
rapportés de la Caroline méridionale par
M. Frafer. 7p. ( v . ƒ )
1 y . M e d ic in ie r globuleux ; Ta tropka glo'bofa.
Jatropka■ ccipfui s globdfis ; loculis difperrhis.
Jatropka glob.fa. Goertn. d. Fruéh vol. 2. Tab.
109. Fig. 3.
Cette efpèce, jufqu’à préfent fort imparfaitement
connue , à , fuivant M. Gærtner', les
fruits globuleux, déprimés & compoles de quatre
coques difpermes raflfemblées fous une écorce
épaifle, coriace , comme’ drupacée , qui s’ouvre
de l'a bafe au fommet en huit fegmens. Ces coques
font dures, un peu épaifles, bivalves, d’ un
blanc pâle. Les femences font ovales , plus
étroites vers le haut , comprimées., légèrement
twgônes, glabres , luifantes , d’ un châtain noirâtre.
Elles font attachées à. un réceptacle colum-.
ni forme , capité , qui conftitue l’axe du fruit.
Deux _tuniques -propres , dont l’extérieure eft
cruftacée , les enveloppent. L ’embryon eft de
couleur verte, même dans les femences ancien-
nés. Cette plante fe trouve à Curaçao.
M. Goertn er obferve avec râifon . que vrai-
femblablement les fruits , qui ont fervi à fa def-
cription 5 n’étoient quàdriloculaires que par
monftruofîté.
* JatropHa ( divaricata ) foliisovatis acumina-
tis in r cgris globe n i mis , racemis divaricalis. Sv/artZ.
Pr'odr. pag. 98.
Flabit. in Jamaicâ. f) •
( Par M. D e s r o u s s e a u x . )
MÉLALEUQUE 5 Melalzvcu Genre de
plantés à fleurs pôlypétalées, de la famille des
Myrtes , qui a de grands rapports avec les Pk:-
LiJeipkts & les Leptofpermes , & qui comprend
des arbres exotiques à feuilles fimples, & à fleurs
fe Ailes ou prefque le filles , le plus fouvent la -'
térales.
Le caraélère efleatieî de ce genre eft d’avoir
Un calice fupérieur a cinq divifions'1 cinq pétales
; des étamines nombrtufes potycdelphiques /
un fiyle ; runt cap fuie tri-valve, tri lo cul aire -3 po-
lyfferme. |
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre i°. un calice fupérieur, per-
fîftant, monophylle, à cinq divifions.
20. Une corolle compofée de cinq pétales
ovalès ou arrondis, ouverts, alternes avec les
divifions du calice.
30. Trente à trente-cinq étamines dontTes fila-
mens droits, fétacés , beaucoup plus longs que la
corolle, réunis en cinq faifeeaux , portent des
anthères ovales ou oblongues , didymes , hori-
fontales.
M E t ,
4é. Un ovaire inférieur, arrondi ou turbiné,
& chargé d’un ftyle dro it, filiforme , de la
longueur des étamines , à ftigmate fimple.
L e ' f uit confifte en une capfule inférieure ,
félon M. Gærtner, arrondie , triloculaire, tri-
valve , à loges polyfpermes. Les "femences font
petites , nombreufes , couchées , oblongues ,
pointues du côté interne , tronquées en dehors ,
fouvent ailées, félon M. Gærtner , lors de
{peur maturité.
E s p è c e s .
I . MÉLALEUQUE à bois blanc 5 Melaleuca
teucadendrar T in. Melaleuca foliis ovato-lanceo-
latis , nervofis , fubfalcatisfloribus lateralibus fef-
Jilibus \ calyce urcetl.no
Arbor alba caju pati. Rumph. Amb. vol. 2. p.
y i . Tab. 16. Foliis multinervi.s , 6* Tab. iy. fo liis
trimrvùs, Fig. I. Leptofpcrmum leucader.dron.
Forft. Nov. Gen. p. 72. Melaleuca leucadendron.
Lin. Fil. Suppl, pag. 342. Melaleuca viridïflora ?
Gærtn. de Frudt. vol. 1. p. 173. Tab. 3y.
C ’e ft, au rapport de Rumph, un arbre tortueux
, difforme, dpnt la cime eft peu garnie ,
qui s’élève à cinquante à foixante pieds , & dont
le tronc , communément dé Fépaififeur du corps
de l’homme , acquiert quelquefois plus de deux
pieds de diamètre.
L’éçorce de cet arbre eft blanchâtre, fort
-épaiffe fur le tronc ainfi que fur les principales
branches, & •compofée'd’ un grand nombre de
membranes très-fines, qui fe recouvrent les unes *
les autres comme dans le Bouleau commun. Le
bas du tronc eft toujours noirâtre, comme s’il
avoir éprouvé l’aétion du feu. Les feuilles font
alternes , prefque feflîles , ovales - lancéolées ,
pointues aux deux bouts , très-entières, fouvent
courbées en faulx, fermes , glabres , d’un vert
;pâle , un peu glauques, d’une faveur aftringente,
& dJune odeur fo r te , aflfez aromatique. Ces
feuilles reflfemblent un peu à celles du Saule,
& font marquées de neuf à dix nervures longitudinales
, parmi lefquelles quatre à cinq font
plus apparentes. Leur longueur eft de quatre à
cinq pouces fur douze à quatorze lignes de -
large. Les plus jeunes font molles, flexibles,
douces au toucher. Les fleurs font nombreux
fes, odorantes , feflîles , éparfes , difpofées la-r
téralement autour des jeunes rameaux, &: for?
ment des efpèces d’épis. Elles partent allez ordL
nairementv deux à trois enfemble du même point
d’infemon, & paroiflent comme collées à l’axe
de l’épi. Leur calice eft fupérieur , à cinq (Evitions.
La corolle eft compofée de cinq, pétales
blancs1, très-petits ,■ concaves , ayant au plus une
ligne & demie de longueur. Les étamines confinent
en beaucoup de filets blancs , fort longs,
d’autant plus, longs qu’ils font plus intérieurs,
çéunis annulairemènt a la bafe , raflcmblé§ pour
Botanique. Totnp IV .
M E L 17
l’ordinaire en cinq faifeeaux , & charges d anthères
petites’ , jaunâtres. Il s’élève , de deflus
l’ ovaire, un ftyle d ro it, filiforme, blanchâtre,
également épais dans toute fa longueur. Les fruits
font petits, hémifphériques , à peu près de la
greffeur d’ un grain de Coriandre j & leur forme
extérieure leur donne, pour ainfi dire , i’afpeec
de la. cupule où font enchaffés les glands. Ce$
fruits'’ font de couleur cendrée ou terreufe, &
ne fe détachent pas même lors de leur-parfaite
maturité : ils contiennent des Femences nombreufes
, petites , brunes , un peu courbes , qui
reflemblent à des paillettes ou plutôt à des
pointes d'épines. Cet arbre croît naturellement
dans les Indes orientales. T} ,
Il donne fort peu d’ombre , & fe plaît dans
les terreins gras, argilleux , mêlés de gravier.
Comme fes racines ne pénètrent pas très-avant
dans la terre , il lui arrive affez fréquemment
d’être renverfé par les grands vents & les pluies
abondantes , fur-tout lorfqu’il eft ifolé. Son b oii
ne laifïe pas, d’être dur & pefânt î mais E ne
fe prête pas au poli > a le défaut de fe fendre
aifement, & eft fujet à la vermoulure. On ne
l’emploie gu ères que dans la conftruélion des,navires
, l’expérience ayant appris qu’il .étoit d’aflfez
longue durée dans, l’eau de la mer. Son écorce
fe régénère comme le liège : elle a environ un
doigt d’ épaifleur fur le tronc & les grofles branches.
La propriété qu’ elle a de fe gonfler pat
l’humidité fait qu’ on l’emploie avec fuccès en
guife d’étoupes , pour boucher les fentes deç
vaifîeaux.
Cet arbre, félon M. Murray ( Syft. Vegetr.
Ed. 14. pag. 6ç)8. ) , eft le Melaleuca kajupoetie.
Houttuyn Natuurlyke Hiftorie. p. 2. Se^. 3. p*
212. Tab. iy. O n .v o it, par les figures citées
de Rumph, qu’il varie à feuilles plus étroites.
C ’e ft, d it-on , des individus à feuilles larges
qu’on extrait par la diftillation l ’huile de Cai-
put, qu’on reconnoît à fa couleur verte , à fou
odeur de térébenthine, à fa faveur analogue à
celle de la Menthe poivrée , mais plus forte
cayfant un fentiment de froid plus fénfible.
Il eft rare que cette huile arrive en Europe fans
avoir éprouvé de fophifticaticn. Elle eft carmi-
native, emménagogue. On l’emploie aufli contre
l’odontaîgie. C ’eft au refte une fubftance que
je crois jufqu’à préfent fort peu connue.
Il me pareît tres-vraifemblable que des exem*
pîaires qui fe trouvent .dans l’Herbiçr de M. de
fa Maroc, & qui ont été rapportés de Java par
M; Sonnerat, appartiennent à cette efpèce, quoique
Linné fils , à ion paflage à Paris, les ait
regardés comme une plante nouvelle. J’y retrouve
en eftet prefque tous les cara&ères défignés par
l’ ouvragç > de Rumph. Seulement j’en obferve
d’ ailleurs quelques-uns dont cet auteur n’ a pas
fait mention. Les .-feuilles , dans-les exemplaires
dont il s’agit, font rétrécies en courts pétioles