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io.. -& :MÇ vol. 4. Tab. 13 y. & 136. Tour-
nef. 6$6. Avellana purgatrix novi orbis J. B.
Hift. 1. P. Pr. pag. 322. Ricinoides americanus
tenuiter dïvifo folio. Breyn. Cent. 116. Tab.
y 3. Rai. Hift. 1. pag. 167. Sloæn. Jam. 40.
Morif. Hift. 3. .pag. 348. Scét. 10. Tab. 3.
Fig. 11. Ridnus firinamenjts foliis radiatis am-
phs ad centrum perte .divifis , fruffu ficiformi. Mo-
ris. Ibid. n°. 10. Médicinier de la fécondé efpèce.
Labat. Itin. Tom. '3 J- pag. 101. Manihot folio
tenuiterdivifo. Dill. Hort. Elth. pag. 217. Tab.
I73. Fig. 213. Jairppha ajfurgens , fçlcis digha -
tis , laciniis angufiis pinn'atifidis. BroV/n. Jam.
pag. 348. Jatroprha fnultifida. Mill. Di61. n°. 7.
Le Médicinier d’Efpagne ou la Noifette purgative.
Lemeri. Diét. des Drog. pag.“ 747. Ri ci-
noides arbor americana. Diét. _d. Mat. Med.
Fig. d. Garfault. vol. y. Tab. 68.
C ’eft un arbrifleau dont le feuillage eft
élégant , & qui s’élève à la hauteur de huit
pieds ou davantage fur un tige droite V ü-
gneufe , peu compare , divifée fupérieurement
en quelques rameaux. Il eft rempli d’un fuc
limpide , vifqueux , âcre & amer , qui s’échappe
Iôrfqu’ on lui ouvre des iftlies. Les feuilles font
alternés ,. grandes , profondément palmées ,
prefque digitées , & compofées ordinairement
de neuf lobes pinnatifides 3 difpofés orbiCulaire-
ment fur de longs“ pétioles. Ces feuilles font
glabres 3 îilïès 3 d’un vert foncé en deflus , un
peu glauques en defîbus , plus finement décou- ,
pées que dans aucune autre efpèce de Médi-
ciniers. Les découpures de leurs lobes font
linéaires 3 très - pointues , la plupart entières 3
quelques - unes un peu incifées. Les pétioles
font glauques 3 cylindriques longs ' de fix à
fept pouces , & accompagnés de ftipules mul-
tindes à divifions fétacées. Les fleurs viennent
en cimes ombelliformes .fur des pédoncules
cylindriques 3 oppofés aux feuilles , plus longs
que les pétioles. Ces fleurs font affez belles ,
d’une écarlate vive , ouvertes en rofe , les unes
mâles,, les autres femelles'. Elles ont un calice
à cinq petites divifions , & une corolle d’abord
campaniforme , qui s’évafe' enfuite davantage ,
à cinq pétales ou peut-être feulement à cinq divifions
profondes , ovales 3 obtufes , concaves
3 beaucoup plus grandes que le calice. Les
fleurs mâles font pédicellées 3 plys nombreu-
fes que les fleurs femelles : on y voit des étamines
courtes , à filamens purpurins chargés
d’anthères jaunâtres. Les fleurs femelles font
rares & fefliles dans les bifurcations des pédoncules
: elles ont un ovaire trigône, arrondi 3
chargé de trois ftyles. Il leur fuccède des fruits
légèrement pyriformes , de la grofteur d’une
noix , & compofés. de trois coques monofper-
m e i L’éçorce de ces fruits eft de couleur fa-
franée. Les femences font arrondies-, obfcu-
»ément triangulaires , & d’un goût allez fem-
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blable à celui de l ’Aveline. Cette’ plante croît
naturellement dans l ’Amérique méridionale. On
la cultive au jardin du Roi. Elle eft employée ,
dans les Antilles, à l’ ornement des jardins. T>
( v. f f . J . & f . fr. )
Ses graines font un purgatif violent dont les
Efpagnols faifoîent autrefois grand ufage : mais
les mauvais effets , qui réfultèrent fouvent de
leur adminiftratiou , les firent rejeter de la
plupart des ouvrages de matière médicale. Une
feule graine fuffit pour purger : on l’avale avec
un peu de beurre , ou écrafée dans du bouiL-
lon , ou coupée par petitès tranches très-minces
que l’on mange avec la foupe , ou pilée
avec deux amandes douces & délayée dans
l’eau fous là forme d’émulfion. On dit que
dix à douze feuilles de cette, plante cuites
légèrement. & mangées en falade , ou dans
du potage fait avec le poulet, purgent fans
tranchées & fans dégoût. On les vante encore
contre les épanchemens de bile.
* * Fleurs dénuées de calice.
10. Médicinier à Caftav&i'Jatropka manihot.
Jasrepka foliis palm at is : lob is lanceolatis integer
rinds Uvibas. Lin. Spec. PI. n". 5.
Manihot indoriim five Yuca foliis cannabinis.
Bauh. Pin. 90.Raj. Hift. p. 1683. Arbor fucco vene-
nato , radice efcùhntâ. Batlh. Ibid. p. JI2. Manihot
Theveti, Juca & Cafavi■ J. B. Hift. 2. p. 794*
Tournef. 8. t. 438. Merian. Surin. 4. f. 4.
y. Plum. Cat. p. 20. MIT. vol. 4. Tab. 137. Manihot
Indorum f . Yuca foliis cannabinis. Pluken.
Aim. p. 241. Phyr. Tab. io y . Fig. 1. Ricinus
minor , viticis obiufo f o l d 'taule verrecofo, flore
pentapetalo , albido , ex cujus radice tuberosâ fucco
veienato turgida , Atr.ericani panem confidant-.
Sloan. Cat. Plant. Jam. 41. Hift. 1. p. 130. Tab.
By. Raj;. Suppl, pag. 112. Radix mandihoca. Pif.
Ind. p. 114. R'dnus fat in fra heptpphylios, ex
cujus radice venenatâ3 placntas & panem confidant
American!. Pluken. Aim. Mant. p. 161. du Ma-
nyoc. Rochef. Hift. d. Antil. pag. 88. Ricinus
americanus pentaphyllos, radiis foliorum integris ,
fubtus glands , Gaffava Barbadienfibus diffus. Mo
rif. Hift. 3. p. 348. n°. 12. Ja trop ha folds pal
matis pentadaffylrbus , radice conico-oblongd, carne
fublaffeâ. Brown. Jam. p. 349. Cacavi. Lemer.
Did. des Drog. pag. 153. Obfervations fur le
Magnoc. Aubl. Guian. vol. 2. 3e. Mem. p. 6 j.
Manihoc ou Magnoc. Cours compl. d’Agric.
vol. 6. pag. 405. Jairopha Manihot. Mill. Di6t.
n°. l\ Vulgairement Manioc, Manioque, Magpoc,
Manihôt.
Cet arbrifleau , intéreffant par la fécule nour-
riflante qu’on en extrait, a la racine tubéreufe,
charnue, grofle comme le bras, & remplie d’un
fuc laiteux, qui eft un poifon mortel, tsès-
violent.
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Il s’élève de cette racine une tige ligneufe,
tortueufe, cylindrique , noueufe , rameufe, glabre,
pleine de moelle , de revêtue d’une écorce
mince , lifte , verdâtre ou rougeâtre. Cette tige
acquiert communément fix à fept pieds de hauteur.
Les rameaux font fragiles & garnis , fur-
tout vers leur extrémité , de feuilles alternes 3
pét-iolées , plus ou moins grandes , profondément
palmées, prefque digitées. Ces feuilles font
compofées de trois a fept lobes lancéolés, pointus,
mucronés , fouvent acuminés , tres-entiers 5
un peu élargis à leur partie moyenne , longs
quelquefois de cinq^à fix pouces. Elles font glabres
, un peu ferme! , liftes , d’un vert glauque
en deftous. Quelques-unes ^ font Amples , oyales-
lancéolées; 'Celles qui ont cinq à fept lobes font
communément légèrement ombiliquées, le pétiole
s’inférant à leur difque, à une petite distance
du bord. Lès .pétioles font glabres , cylindriques,
un peu rougeâtres , prefqu’aufli longs
ou meme fouvent plus longs que les feuilles,
<% accompagnés de deux petites ftipules lancéolées
, pointues, caduques. Les fleurs viennent en
grappes lâches , compofées, pédonculées , pau-
ciflores , ordinairement plus courtes que les pétioles
, & fafciculées au nombre de trois à quat
r e , foit aux aiflelles des feuilles ^ foit clans les
bifurcations des rameaux. Les divifions de ces
grappes font alternes & munies de très-petites,
bractées. Les corolles font rougeâtres ou d’ un
jaune pâle 3 à peu près de la grandeur de celles
du Solarium, dulcamara , un peu pendantes , dépourvues
de calice , & portées fur des pédoncules
partiels allez longs. Celles des fleurs mâles
font campanulées & divifées jufqu’ à moitié en
cinq découpures ovales, peu évafées, légèrement
velues à leur furface interne. Les corolles des
fleurs femelles n’en diffèrent qu’en ce que leurs
divifions fe prolongent jufqii’a la bafe , & les
rendent polypétales.' On voit , dans les deux
forces de fleurs , une glande déprimée , qui occupe
le centre des fleurs mâles , & qui entoure
annulairement la bafe de l’ovaire dans les fleurs
femelles. Les étamines font au nombre de dix.
L’ovaire devient un fruit prefque fphérique ,
obfcurément trigone, releve longitudinalement
de fix angles ou crêtes qui ne laiflent pas d’ être
Taillantes. Ce fruit eft glabre , légèrement rjdé
â l’extériqur, & compofé de trois coques, renfermant
chacune une femence luifante , de la
forme de celles du Ricin , d’un gris blanchâtre
avec de petites taches un peu plus foncées. Cette
efpèce croît naturellement dans les parties chaudes
de l’Amérique. Il en exifte, dans l ’Herbier
de Commerfon, des exemplaires rapportés de
rifle de France. . ( v . f )
On en connoît un aflez grand nombre de
variétés relatives à la couleur des tiges , des
fleurs & des racines, à la grofleur de ces dernières,
au plus qu moins>,de temps héceflaire
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à leur entier développement, à leur durete, â.
la qualité de la fécule qu’on en tire , enfin â
beaucoup d’autres cireonftancés. Parmi ces va-
riétés-j celles qui ont une teinte de rouge ou
de violet font les plus, communes , & paflent
pour les plus eflimées & les plus profitables.
L’ intérieur des racines eft toujours d’une extrême
blancheur , & rempli d’un fuc laiteux fort abondant,
de la couleur du lait d’ amandes, mais fi
dangereux , avant d’ être cu it, que les hommes1
& les animaux en ont plufieurs fois éprouvé
des effets funeftes , quoique ce fuc ne paroifie
ni âcre, ni corrofif.
Çët arbrifleàu prend aifément de bouture commç
tous ceux qui contiennent beaucoup de moelle,
& c’ eft ainfi qu’ on le multiplie dans la plupart
des endroits oü on le cultive. Il fe plaît dans
les terreins fecs , bien exppfés au fo le il, & produit
des racines communément plus grofles que
des Betteraves. Ces racines viennent fouvent
trois ou quatre attachées enfemble. Il en eft
qui mûriirent en fept à huit mois de temps i
mais les meilleures , & celles dont on fait le
plus d’ufage, demeurent ordinairement en terre
quinze à dix-huit mois ^vant de parvenir à une
maturité parfaite. C ’eft alors que , moyennant
les manipulations requifes, on en obtient, foit
la Caflave, foit la farine de Manioc, qui font
une des preuves les plus complètes de l’étendue
des réflourçes que la race humaine a fu tirer de
Ion induftrie.
Le Manioc e ft, fur - tout pour l ’Amérique ,
une produétion précieufe , dont les avantages
équivalent , pour ainfi dire, à ceux des Bledï"
en Europe, du Riz & du Maïs dans les autres
parties au monde. On l’y cultive généralement
depuis la Floride jufqu’ à la Terre Magellanf-
ue 5 & le poifon dangereux, dont les racines
e cette plante font abreuvées , n’ a pas empêché
l’homme de préparer avec elles une nourriture
falubre, qu’ à beaucoup d’égards on profère
même au Maïs.
L’art de convertir ces racines en une fubf-
tance alimentaire, fe réduit à l’ art d’en dépouiller
les parties folides du fuc vénéneux , dont elles
font pénétrées de la manière la plus intime. O11
a mis pour cela divers procédés en ufage, mais
qui confiftent tous à employer une compreftiou
plus ou moins forte , puis à faire intervenir
t’a&ion du fe u , pour volatilifer ce qu’un refte
d’humidité récèle encore d’ atomes malfaifans.
Quand l’înftant de récolter le Manioc eft arriv
é , on ébranle les tiges avec un peu d’effort,
puis 011 les enlève avec les racines, d’autant
plus aifément qu’elles n’adhèrent pas beaucoup
a la terre. Après avoir féparé ces racines de leurs
tiges , & les avoir tranfportées fous un hangar,
on en racle l’écorce avec un couteau , comme
on ratifie les Navets : on lés lave enfuite à grande
eau , pour ea enlever toutes les malpropretés;
B ij SS