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1 évrier.
j'avais pris le parti de faire une seconde relâche
dans cette colonie, afin de procurer quelques jours de
repos et des rafraîchissements à nos marins avant de
les conduire à de nouvelles fatigues. Certes, ils avaient
bien mérité cette petite douceur, car il était impossible
de déployer plus de courage, plus de résignation,
et même d’abnégation et de mépris de la mort,
qu’ils ne l’avaient fait dans les moments les plus critiques.
Du reste, cette détermination ne pouvait en
aucune manière contrarier mes projets futurs ; car il
fallait, dans tous les cas, qu’une des corvettes se rendît
à Hobart-Town, pour y reprendre nos malades, tandis
que l’autre serait allée l’attendre dans un des ports de
la Nouvelle-Zélande.
Pendant quelques jours encore, les vents de l’Est
et du N. E. continuèrent de nous contrarier en soufflant
d’une manière très-irrégulière, et en soulevant
des mers très-dures qui nous fatiguèrent cruellement.
Le 4 février, une brume épaisse vint nous
avait été promise leur serait payée. Je suis persuadé que vous
acquitterez ma promesse. Je suis même persuadé que s’il fallait
pour cela une mesure législative, vous n’hésiteriez pas à la proposer
aux Chambres, qui, sans doute, souscriraient avec empressement.
Qui sait même si les Chambres, étonnées de la modicité
du chiffre , ne proposeront pas de l’élever à un taux plus digne
d’une grande nation ? En effet, qu’est-ce, pour un gouvernement
comme celui de la France, qu’une chétive somme de douze à
quinze mille francs , divisée entre cent trente personnes , pour
rémunérer tant de fatigues, de privations el de misères? « (Cette
prime a été accordée.) V. D.
envelopper ; quelque rapprochées que se tinssent
nos corvettes, il nous était impossible de distinguer
la Zélée. Le bruit de la cloche et de fréquents
coups de canon nous aidèrent à éviter une séparation.
Le 6 , nous avions atteint le 58“ parallèle. Jusque-
là, chaque jour nous avions encore vu quelques îles
de glaces flottantes, aifectant des formes bizarres
qui indiquaient suffisamment que depuis longtemps
elles étaient à la mer, où elles résistaient avec peine
à l’action des lames. Dans la matinée, nous en aperçûmes
encore trois ou quatre, mais ensuite elles devinrent
de plus en plus rares. En même temps, les
vents qui s’étaient presque constamment tenus au
S. E., tombèrent tout d’un coup. Le lendemain, le
temps était couvert; bientôt nous sentîmes une
petite houle de N. 0 ., et il tomba une pluie fine
mêlée de neige qui fondait en touchant le pont.
A neuf heures du soir, nous fûmes tous appelés sur
le pont par un de ces spectacles magnifiques si fréquents
dans les hautes latitudes du nord : je veux
parler des aurores dont les rayons lumineux viennent
tout d’un coup éclairer le ciel pendant les longues
nuits d’hiver. Dans la soirée, le ciel s’étaiî
éclairci, mais l’horizon, dans toute sa circonférence,
était resté enveloppé d’une bande de brume qui ne
permettait d’apercevoir les étoiles du firmament qiu'
dans les régions voisines du zénith. Bientôt les vents
d’est qui pendant tonte la journée avaient soufflé avec*
force et nous avaient amené beaucotq) de pluie, tom-
1840. l'évriar.