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 jours que nous  venions de passer  au milieu  des  bois,  
 nous n’avions  vu que deux  perruches,  deux serpents  
 noirs et un grand  lézard.  Nos guides nous assurèrent  
 qu’ordinairement  on  rencontrait  un  grand  nombre  
 d  Opossum  qui,  le  jour,  trouvent  une  retraite  dans  
 les  troncs  d’arbres  creusés, et qui, la nuit, viennent  
 rôder autour des  feux  que  l’on allume dans la  forêt ;  
 quant cà nous,  nous n’en vîmes pas un seul. » 
 J aurais  vivement  désiré  aussi  pouvoir  gravir  le  
 sommet  de la montagne pour  y faire  quelques études  
 de  botanique,  et  parcourir les  diiférents  lieux  de  la  
 Tasmanie  où  les Anglais  se  sont établis  et  où  ils ont  
 développé  toutes  les  qualités  qu’ils  possèdent  pour  
 coloniser; mais j’étais faible et fatigué,  et ensuite, devant  
 la responsabilité qui allait peser sur moi  en  conduisant  
 de  nouveau  dans  les  glaces  nos  équipages  
 harassés  el  malades,  je  devais  tout  mon  temps aux  
 travaux  du  navire;  je  voulais  m’entourer  de  toutes  
 les  précautions  nécessaires  pour assurer  le  succès  si  
 incertain  de  l’expédition  que  j’allais  entreprendre. 
 J étais  entièrement  fixé  sur  le nombre  des malades  
 que leur état de santé forcerait à rester. Outre les matelots, 
   VAstrolabe  devait  laisser  à  Hobart-Town  un  
 officier  encore malade,  M.  Demas,  et le  chirurgien-  
 major M.  Hombron.  Le  service  médical  du  bord fut  
 confié  à M.  Dumoutier,  pendant  que  l’hôpital  temporaire  
 que  nous  avions  établi  à  terre  devait rester  
 sous  la  direction  de  M.  Hombron.  D’un  autre  côté,  
 nous  ne  conservions  plus  aucun  espoir  de  sauver  
 M. Goupil,  dessinateur à bord de  la Zélée; M. Lebreton, 
  à qui l’expédition était déjà redevable d’un grand  
 nombre de jolis  dessins,  fut  dès  lors  chargé de  continuer  
 l’oeuvre si intéressante commencée par M. Goupil. 
  Les deux corvettes étaient parvenues  à renforcer  
 leurs  équipages  de  quelques  marins  français  et  anglais; 
   ainsi,  désormais,  le  personnel  de  l’expédition  
 ne me  donnait  plus  les  mêmes  inquiétudes.  Quant  
 au matériel,  nous avions trouvé  à Hobart-Town tous  
 les  objets  qui  pouvaient  nous  être  nécessaires.  En  
 même  temps nous  avions  pu  renouveler  à des  prix  
 très-élevés,  il  est vrai,  toutes  les provisions  fraîches  
 et de campagne qui nous étaient nécessaires. 
 Pendant tout le  temps que nos corvettes avaient été  
 en  réparation,  le  gouverneur  avait  remis  la  visite  
 qu’il  m’avait annoncé  vouloir  leur faire ;  mais  enfin  
 le  gréement  tout  entier  était  réparé,  le  gouvernail  
 était  en place,  et nous étions en état de  reprendre  la  
 mer.  A midi,  je reçus à mon bord sir John  Franklin  
 et toute sa  famille. Jusqu’au  dernier moment, l’intérêt  
 bienveillant  qu’il  nous  avait témoigné  ne  se démentit  
 pas un seul instant. Le gouverneur parcourut  
 avec plaisir tous les travaux déjà exécutés par la mission, 
   et me témoigna à plusieurs  reprises toute sa satisfaction. 
   Dix-sept  coups  de  canon  le  sablèrent  au  
 moment  où  il  quitta VAstrolabe.  Je  l’accompagnai à  
 terre  pour  le  conduire  à  l’observatoire  de  M.  Dumoulin  
 où  il  voulait  visiter  les  instruments  qui  y  
 étaient réunis.  Sir John Franklin,  à qui la science est  
 redevable  de  tant  de  données  intéressantes,  s’entretint  
 pendant  plus  d’une  heure  avec  notre  hydro30