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192 VOYAGE
la voile dans le mois de septembre 1837 ; elles précédèrent
d’une année l’arrivée de l’expédition américaine
dans les glaces. En 1840, lorsqu’elles se disposaient
h rentrer en France, le capitaine anglais
Ross allait à son tour tenter de conduire au pôle antarctique
les navires VErebus et la Terror.
La première tentative pour pénétrer au pôle, sur la
route de Weddell, fut faite par nous, mais elle échoua
complètement ; nous ne pûmes dépasser le soixante-
cinquième parallèle. Partout nous rencontrâmes une
banquise infranchissable là où nous espérions trouver
la mer libre ; cependant cette tentative ne fut point
sans résultat sous le point de vue scientifique, elle
acquit à la géographie la connaissance, on pourrait
même dire la découverte des terres Louis-Philippe.
Le 16 février de l’année 1838, l’expédition américaine
était mouillée au port Orange, sur la terre de
Feu ; c’était là qu’elle devait prendre son point de
départ pour faire sa première tentative dans les
glaces. L’expédition se divisa : le Peacock et le
Ehjing-Eish se dirigèrent dans l’ouest, vers le point où
le capitaine Cook avait atteint sa plus haute latitude,
et qui offrait les chances les plus probables de succès.
Le Porpoise et le Sea-Gull, sous le commandement
du capitaine Wilkes, partirent le 24 février
pour explorer la mer Antarctique, entre les îles Pozee/s
et la terre de Palmer ; déjà Dumont-d’Urville avait parcouru
ces mêmes parages l’année précédente, et la
carte en était publiée dès le mois de janvier 1838. Si
les Américains purent dépasser le 69“ degré de latitude
vers le 100“ de longitude occidentale, ils rencontrèrent
aussi des banquises infranchissables sur la
route que le capitaine Weddell avait parcourue, et
ils furent devancés par nous dans la reconuaissanee
des terres Louis-Philippe.
An commencement de l’année 1840, VAstrolabe et
la Zélée se trouvaient de nouveau et en même temps
que l’expédition américaine, dans les régions polaires.
Les parages choisis par les capitaines pour cette exploration
étaient à peu près les mêmes ; le lieutenant
Wilkes rencontrait les premières glaces par le 160“ degré
de longitude orientale, à peu près à la même
époque, et à 20 degrés seulement plus à l’est que
Dumont-d’Urville.
Il est difficile encore aujourd’hui de bien définir la
part qui revient au lieutenant Wilkes dans les découvertes
opérées pendant ces dernières années dans les
régions glaciales. Le rapport lu par cet officier le20 juin
de l’année 1842, à rinstitut national de Washington,
sur les résultats obtenus par l’expédition qu’il commandait,
n’est point assez précis pour baser un jugement
; toutefois , les documents qu’il renferme
nous paraissent suffisants pour pouvoir décider d’une
manière incontestable à qui appartient la priorité
de la découverte des terres qui se trouvent au sud de
la Tasmanie.
Le 19 janvier, l’expédition française avait découvert
la terre Adélie, et le 21 ses marins en avaient
constaté l’existence d’une manière irrécusable en en
rapportant de nombreux échantillons; sans se doii-
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