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 voir qu’on s’en  était approché de  quelques centaines  
 de milles plus près qu’on ne  l’avait  encore  fait ; que,  
 grâce  à  la multitude d’observations  faites sur tant de  
 points différents, on en pouvait déterminer la position  
 avec  presque  autant  de  certitude  que  si  l’on  y  fût  
 réellement parvenu *. 
 «  La saison était alors avancée ;  il  fallait songer au  
 retour ; mais  cependant  on  voulut  encore  faire  une  
 tentative  pour  débarquer  sur la grande  terre  qu’on  
 venait  de  côtoyer si  longtemps ;  ce  fut  sans  succès.  
 Toute  cette  terre  s’étend  an  sud  presque  depuis  le  
 70® degré jusqu’au 79® degré de  latitude  sud,  et  elle  a  
 reçu  le  nom  de  la  Reine  Victoria.  Remontant  au  
 nord,  le  capitaine  Ross  alla  reconnaître  la  chaîne  
 d’îles  découvertes  en  1839 par Ralleny,  et explorées,  
 avec beaucoup plus de soin que par lui,  par les expéditions  
 française et américaine,  qui  depuis  ont  tenté  
 la  fortune dans les mêmes parages**.  Le  4 mars, l’expédition  
 sortit du cercle  antarctique;  elle se  trouvait  
 alors tout  près  de  l’extrémité orientale  de ces terres  
 auxquelles  le  lieutenant Wilkes  a donné  le  nom  de 
 Une  notice,  insérée dans  le Bulletin de la  Société  philomati-  
 que de Paris, par M.  Duperrey,  prouve, suivant nous, d’une manière  
 irrécusable, que  le  capitaine Ross  était complètement dans  
 l’erreur sur la position du  pôle magnétique. 
 **  L’auteur de ce rapport, dans l’intention  évidente  de  rapporter  
 à  son  compatriote  l’honneur de  la  découverte des  terres aus- ’  
 traies, a commis une erreur volontaire et grossière.  Nous  n’avons  
 pas  vu  et nous  ne pouvions  pas  voir  les  îles  Balleny, qui  sont  à  
 20  degrés  (200  lieues  au  moins) à l’est de la  terre Adélie. 
 Conlinenl antarclique;  le  5,  on  avait  atteint  leur  latitude, 
  et l’on gouverna droit dessus. Le  6,  les navires  
 se  trouvaient  exactement  au  centre  de  la  chaîne  de  
 montagnes  indiquée  par  le  navigateur  américain;  
 mais,  loin d’y trouver  des montagnes, on n’y trouva  
 pas de fond par  600  brasses.  Après  avoir couru dans  
 toutes  les  directions  et  dans  un  cercle  d’environ  
 80 milles de diamètre autour de ce centre imaginaire,  
 par  des  temps  très-purs,  qui  permettaient  de  tout  
 apercevoir à de grandes distances,  les Anglais durent  
 reconnaître qu’au moins  cette position d’un prétendu  
 continent  antarctique  avec  les  quelques  deux  cents  
 milles  de côtes indiquées  à  la  suite  n’ont pas d existence  
 réelle.  Le  lieutenant  Wilkes  aura  sans  doute  
 été induit  en  erreur par des nuages, par des énormes  
 bancs de brouillards qui, dans  ces  régions, trompent  
 aisément les yeux  inexpérimentés. S’il  en  est  ainsi,  
 c’est  une  erreur  regrettable,  d’aulant  plus  qu’elle  
 tend  à  jeter du  discrédit sur d’autres découvertes du  
 même officier qui auraient  une existence  plus  solide.  
 Continuant à porter à  l’ouest,  Texpédition  approcha  
 du  point  où  le  professeur  Gauss  avait  cru  pouvoir  
 fixer  le  pôle magnétique.  De  nombreuses  observations  
 démontrèrent Terreur de cette  hypothèse,  et le  
 4  avril,  les navires  reprirent  la  route de  la  terre  de  
 Van-Diémen. Ni maladie,  ni  accident  d’aucune  espèce  
 ne  vinrent  attrister  les  premiers  travaux  de  
 l’expédition, pendant tout  le  temps de sa tentative au  
 pôle ;  il  n’y eut pas un  seul malade  à  bord de l’un ou  
 de  Tautre des  navires.