« Après s’étre coinplélemeiit réparé et avoir réglé
tous les iiistruinenis sur ceux de l’Observatoire d’Ho-
bart-ToAvn, l’expédition repartit pour sa seconde
campagne. On toucha d’abord à Sidney et cà la Baie
des Iles, sur la Nouvelle-Zélande, pour y faire une
séi-ie d’observations magnéliqiies et y compléter des
expériences météorologiques. Les travaux faits aux
antipodes de l’Europe sont du plus grand intérêt pour
la science ; ils ont décidé l’importante question de
la coricspoudance exacte des perturb.alions magnétiques
les plus légères. Le 23 novembre, l’expédition
quitta la Baie des Iles, et, touchant à celle de Cha-
tani, laissa porter à l’est pour rechercher la position
supposée du foyer de plus grande intensité magnétique
; e t , favorisée par un beau temps, elle fit une
série d’observations qui prouvèrent qu’on s’était
trompé jusqu’alors dans la fixation de cette position.
« Le 18 décembre, étant par les 62® degré 40 minutes
de latitude sud et 146® degré de longitude est,
les navires rencontrèrent la banquise à 300 milles plus
au nord que l’année précédente ; ils élaient partis de
trop bonne heure. Cependant ils entrèrent dans les
glaces et s’y avancèrent de 300 milles au sud jusqu’au
moment où elles devinrent si épaisses, qu’il fut impossible
de faire un pas de plus. Malgré le zèle el le
courage des officiers et des équipages, ce fut encore
seulement le W jf^nvier 1842 que les bâtiments purent
entrer dans le cercle antarctique. L’éclat extraordinaire
du ciel était ie pronostic certain des glaces
infranchissables qu’on devait rencontrer si l’on continuait
à marcher au sud, taudis qu’au contraire des
apparences plus favorables semblaient inviter le capitaine
Ross à faire route dans l’ouest. Le 19 janvier,
il n’était plus qu’à quelques milles de la mer libre,
lorsqu’un violent coup de vent lui fit courir les pius
grands périls. D’abord ce fut le gouvernail de Y Ere-
bus qui fut mis en pièces ; celui de la Terror lut à son
tour complètement enlevé, et, pendant vingt-six heures,
de violents abordages contre d’immenses masses
de glaces mirent à l’épreuve le courage des navigateurs.
Le 21, la tempête s’apaisa , et bien qu entourés
de glaces de tous les côtés, les équipages se mirent
bravement à réparer leurs avaries, pour continuer
leur tentative aveniurêiise. La situation était menaçante
au plus haut degré, et elle devait sembler d’autant
plus cruelle, que les jours commençaient à raccourcir,
caria saison tirait à sa fin. On avait cependant
alors fait 450 milles dans les glaces, et pénétré
plus avant que Cook et Bellinghausen n’avaient pu le
faire dans une saison plus favorable. Enfin, le 2 février
, les navires abandonnèrent les glaces par les
67® degré 28 minutes de latitude sud et 159® degré de
longitude est, après une navigation, on devrait dire
presque un emprisonnement de quarante-six jours,
au milieu de montagnes flottantes. C’était dix jours
plus tôt qu’on ne l’avait fait l’année précédente ; aussi
le capitaine Ross voulut-il tenter de mettre à profit
les dernières chances qui pouvaient lui rester encoie.
Il poursuivit donc sa course en côtoyant les glaces an
sud ; mais il trouva bientôt que la banquise reinon—