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lait dans l’ouest, et de violents coups de vent vinrent
encore ajouter à ses périls. Il lutta cependant contre
tous les obstacles, et le 22, à minuit, il eut la satisfaction
de rencontrer la grande barrière à quelques
milles plus à l’est que l’année précédente. Cette masse
immense va sans cesse en diminuant, depuis son
commencement au pied du mont Erebus, où elle a
au moins 200 pieds de hauteur au-dessus du niveau
de la mer. Au point où on la rencontrait en 1842,
elle n’avait plus que 107 pieds. De nouveaux sondages
rapportèrent un fond de vase bleue par 290 brasses,
fait qui, joint à toutes les autres apparences de terre
qu’on apercevait à cinquante ou soixante milles au
delà de la barrière , autorise à croire presque avec
certitude à l’existence dans le sud d’un vaste continent
couvert de glaces éternelles.
'( La barrière, ou, pour mieux dire, la banquise
fixe, fut, avec l’aide d’une forte brise, reconnue pendant
cent trente milles encore plus à l’est qu elle ne
I avait été l’année précédente, mais ce fut tout ce
qu’on put faire. Le capitaine Ross fut donc obligé de
revenir sur ses pas; et dans les lieux où il en avait
été auparavant empêché par le mauvais temps et les
brouillards , il parvint à tracer deux nouvelles lignes
de déterminations magnétiques peu éloignées du
pôle, et qui serviront à fixer sa position d’une manière
encore plus certaine. Ensuite il repassa le
cercle antarctique, et il fit au milieu des longues et
profondes nuits de ces régions une nouvelle tentative
non moins hardie que les précédentes, el qui
confirma son opinion sur la non-existence d’un foyer
supposé de la force magnétique. Le 12 mars, poussés
par une forte brise, les deux navires abordèrent un
immense glaçon flottant sur lequel VErebus brisa son
beaupré et son petit mât de hune. Après cet accident,
on fit route directe sur le cap Horn, et, durant cette
traversée, James Angeley, quartier-maître, tomba k
la mer et se noya. C’est le seul homme qu on eut à
regretter dans cette pénible et périlleuse campagne
de cent trente-six jours, durant laquelle, comme pendant
la première, les équipages ne comptèrent pas un
seul malade. Arrivés â Rio-de-Janeiro, les navires y
furent réparés, et, quelques semaines après, ils
étaient en aussi bon état de service que le jour où ils
appareillèrent des ports de l’Angleterre.
« Le matin du 17 décembre 1842, l’expédition repartait
des îles Falkland pour sa troisième campagne,
et le 24, dans la latitude des îles Clarence, elle avait
connaissance des premières glaces flottantes; le lendemain,
elle était arrêtée par une banquise solide.
Le 26 se passa à chercher un passage en côtoyant
cette banquise à l’ouest. Le capitaine Ross, persuadé
que la grande étendue de mer libre découverte au
74® degré de latitude par le capitaine Weddell, devait
être libre aux vents d’ouest qui régnent ordinairement
dans ces parages et chassent devant eux des
glaces détachées de quelque grande terre, probablement
de la côte Est de la terre de Graham, il résolut,
s’il lui était possible, d’aller d’abord reconnaître cette
terre, puis de pénétrer entre ses côtes et la banquise,
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