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Il avait aucune certitude de la découverte de la terre ;
que si quelques officiers croyaient l’avoir vue, d’autres
étaient persuadés que c’était une illusion; enfin
que, comme je l’ai avancé, si le janvier une circonstance
imprévue avait foixé l’expédition américaine
Cl s’éloigner de ces parages, il ne serait résulté
de cette expédition aucune certitude de l’existence
d’un continent austral, tandis que le 21, les équipages
de l’Astrolabe et de la Zélée avaient mis pied àterre,
en avaient déterminé la position et rapporté dcA
échantillons ?
« 11 me paraît, au reste, bien surprenant que les
Américains n’aient pas songé à publier les observations
mêmes qui sont consignées sur les journaux de
l)ord, et à donner la position des points d’où l’on dit
avoir vu la terre ; car on pourrait au moins vérifier
plus tard si la terre existe dans la direction où on
dit l’avoir vue.
« Les cartes qui constatent les découvertes de Dumont
d’Urville ont été publiées au mois de juin 1840.
Celles qui donnent les découvertes faites par le capitaine
Ross en janvier 1841 étaient publiées en juillet
de la même année, et nous n’avons encore, pour
nous faire une idée des résultats de l’expédition américaine,
que le tracé assez grossier qui se trouve sur la
mappemonde, jointe à l’exposé lu par M. Wilkes à
l’Institut national de Washington.
<t Les routes des bâtiments sont indiquées sur la
mappemonde, mais aucune date n’y est marquée, en
sorte qn’on ne peut dire où étaient le Vincennes, le
AU POLE SUD. 219
Peacock et le Porpoise le 13, îe 16 el le 19 janvier. Une
carte à plus grands points a été, il est vrai, envoyée par
M. Wilkes au capitaine Ross; mais c’est justement
d’après cette carte que ce dernier annonce avoir
navigué librement sur un point où la terre était indiquée
parM. Wilkes; ce n’était, répond M. Wilkes,
qu’une ligne tracée pour joindre les îles Ralleny à
nos découvertes ; mais la meilleure réponse aurait été
évidemment la publication de la carte elle-même,
avec l’indicalion exacte des parties vues par chaque
bâtiment. ))
Nous aurons peu de chose à ajouter à ce qui vient
d’être dit par M. Daussy sur la question qui nous
occupe. Le capitaine Wilkes, sous le nom de continent
austral, semble avoir voulu désigner que toute
la calotte antarctique australe est occupée par une
terre immense, dont il réclamerait la priorité de
découverte. Or, s’il arrivait un jour que l’on pût vérifier
d’une manière irrécusable cette hypothèse , la
gloire de la découverte appartiendrait nécessairement
aux premiers navigateurs qui découvrirent les terres
de Graham et celles d’Enderby. Si le continent austral
des Américains devait avoir des limites plus restreintes,
il envelopperait encore les terres Sabrina
et la terre Adélie. Dans ce cas, la gloire de la première
découverte appartiendrait au capitaine Ralleny,
qui le premier signala, dans l’année 1839, la
terre Sabrina; mais il resterait toujours à la France
d’avoir été la première à prouver son existence d’une
juanière irrécusable par les échantillons que nous eu