l.SiO.
Janvier.
■ ! i i - ,1
]f. révrier.
pour déterminer la position du pôle magnétique austral.
Toutefois, il leur restait un dernier désir,
celui d’observer la déclinaison sous tous les caps du
navire, et d’accomplir de nouveau des observations
magnétiques sur un glaçon flottant. En conséquence,
j’employai toute la journée à chercher une glace
convenable pour y envoyer ces officiers. A midi,
je crus pouvoir atteindre ce but. J’aperçus une île
de glace inclinée a l’horizon et sur laquelle le débarquement
paraissait possible : la baleinière fut
mise à l’eau, mais en l’approchant, nos marins reconnurent
l’impossibilité de la gravir. La mer y brisait
avec force, et les éclats des lames s’élevaient à plus
de cinq mètres de hauteur. De plus, la partie qui
s’inclinait a l’horizon était formée d’une couche de
glace extrêmement vive et glissante.
La journée du lendemain s’annonça sous des auspices
plus favorables a nos opérations. Il faisait presque
calme, et la houle était bien faible pour ces parages
constamment battus par les tempêtes. Plusieurs îles
de glace étaient en vue et semblaient présenter à nos
observateurs des chances plus heureuses que la veille.
L’une d’elles surtout offrait un vaste plateau fort peu
élevé au-dessus du niveau de la mer. A huit heures
du matin, ma baleinière, portant les instruments de
physique, tentait de l’accoster sous le vent, tandis que
nos corvettes couraient de petits bords pour ne pas
s’éloigner. Un instant, j’espérai avoir atteint le but
que je poursuivais depuis deux jours, mais bientôt
je vis l’embarcation, après avoir fait le tour de cette
AU POS.E SUD. 179
première île de glace, se diriger sur une seconde,
plus petite et par conséquent beaucoup moins stable.
MM. Dumoulin et Coupvent ne tardèrent point a rentrer
à bord, ils me rapportèrent que le pied de la
première glace qu’ils avaient visitée était balayé
constamment par les lames, qui, après s’être brisées
dans les cavernes qu’elles avaient creusées dans la
montagne, retombaient avec fracas dans les eaux de
la mer en formant de larges cascades que nous n’apercevions
point du bord. Quant au second glaçon
sur lequel ils s’étaient ensuite dirigés, il était tellement
agité par la houle que toute observation y devenait
impossible, et même le canot eût infailliblement
chaviré, s’il l’eût accosté.
Dès lors, je dus renoncer à l’espoir de faire, une
nouvelle fois, des observations magnétiques qui
présentaient autant de difficultés. Je consacrai le
reste de la journée à faire tourner notre navire
sur lui-même et dans toutes les directions, pendant
que l’on observait simultanément la déclinaison,
sur Tavant et l’arrière du bâtiment. Cette opération,
que j’aurais voulu pouvoir renouveler plus
tard, était alors facile, car on pouvait à chaque instant
déterminer l’azimnth d’une des îles de glace
qui se trouvaient en vue. Elle vint constater des résultats
bizarres et des différences de près de douze
degrés dans les différentes déclinaisons obtenues
sous les caps opposés. Je passai encore le reste
de la journée à rechercher sur notre route une
glace favorable poui* y renouveler une tenta