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lurer dans ces régions glacées, là où la mer présente
des dangers qn’on ne rencontre nulle part ailleurs.
U Astrolabe et la Zélée n’avaient, il est vrai, rien à
désirer sous ce rapport. Elles ont passé par des épreuves
qui ont prouvé que tout avait été prévu pour
cette navigation extraordinaire; d’un autre côté, il
était difficile d’attendre des équipages plus de zèle
et de dévouement ; mais certainement si Diimont-
d’Urville, dans sa deuxième campagne, avait pu disposer
de son temps comme il l’aurait voulu; s’il
n’avait vu ses compagnons de route affaiblis par les
maladies que nous avions puisées sous le ciel des
tropiques, il serait parvenu à des résultats bien autrement
importants; peut-être même eût-il enlevé
au capitaine Ross la gloire de la découverte de la
terre Victoria, qu’il avait préparée. L’expédition anglaise,
destinée spécialement pour un voyage polaire,
devait donc nécessairement avoir une tout autre portée
que celles envoyées par la France et les Etats-Unis.
Les rapports qui nous ont fait connaître les résultats
de l’expédition VErebus et la Terror, ne sont
point encore assez détaillés pour que nous puissions
apprécier toute rétendue des travaux accomplis. Cependant
nous trouvons, dans le journal des Débats
du 16 septembre 1843, un compte rendu de cette
expédition, extrait du Lüterary-Gazette de Londres,
et qui, évidemment dû à la plume du capitaine Ross,
ou de Tuii de ses officiers , nous paraît résumer tous
les travaux exécutés par l’expédition anglaise. Nous
le citons textuellement.
AU PÜLE SUU. 223
« h’Erebus, capitaine James Ross, el la Terror,
capitaine Crozier, partirent d’Angleterre le 29 septembre
1839, et louchèrent d’abord à Madère, àPort-
Praya des îles du cap Vert, à Saint-Paul et à la Trinité
, relâches dans chacune desquelles il fut fait de
nombreuses et d’importantes observations scientifiques.
Le 13 janvier 1840, le capitaine Ross jetait l’ancre
àSainte-Hélène,ayant pris cette route pour déterminer
le minimum de l’intensité magnétique sur le
globe, et la nature de la courbe suivant laquelle se développent
les points où cette intensité est la plus faible.
11 réussit à souhait dans ce dessein, car il ne faut
pas oublier que le vaste espace de l’Océan qui se déploie
entre les divers lieux que nous avons nommés,
est celui de toute notre planète où l’intensité magnétique
est le moins sensible. La position de cette ligne,
qui se développe vraisemblablement vers le nord à
travers îe continent de l’Afrique, étant ainsi déterminée
sur un assez grand nombre de points, il deviendra
sans don le facile de la reconstruire dans tout son développement,
el d’en tirer tous les faits que sa connaissance
peut révéler à la science. Pendant cette
partie du voyage, la position de Féquateur magnétique
fut également déterminée, ainsi que des points de
repère pour Tobservation des changements qu’il
pourrait subir. Après avoir établi un observatoire
magnétique à Sainte-Hélène, Texpédition remit à la
voile, le 8 février 1840, et le 17 mars suivant elle arriva
au cap de Bonne-Espérance où elle établit un
second observatoire consacré aux mêmes travaux. A