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1er alors qu’un jour celte découverte leur serait disputée
par le coiiiinandanl américain.
D’après le rapport du lieutenant Wilkes, ses recherches
se son t étendues en Ire le 9 5“ e t le 160“ degré de longitude
orientale. Sur toute cette étendue, cet officier
semble croire qu’il existe une terre continue à laquelle
il a donné le nom de continent austral. Bien que celte
opinion soit encore très-contestable , il n’y a pas le
moindre doute qu’en l’admettant, la priorité de découverte
devrait appartenir au capitaine anglais Balleny,
qui, simple pêcheur, avait le premier signalé en 1839
un petit groupe d’îles auquel il a imposé son nom, et
une terre qu’il a nommé Sabrina. 11 est vrai que, dans
les régions glaciales, il arrive, comme on a pule voir
dans le cours de ce récit, que souvent les navigateurs
ont dû être trompés par des fausses apparences de
terre. Aussi, lecapitaiue américain, égaré par l’amour-
propre national, a-t-il cru pouvoir n’admettre les
découvertes du marin anglais que comme des terres
supposées, afin de réclamer en sa faveur la priorité
de découvertes du prétendu continent austral. Nous
repoussons cette hypothèse injurieuse pour le capitaine
Balleny el tout à fait gratuite de la part du lieutenant
Wilkes; mais dans ce cas, la question de la
priorité de découverte resterait encore à être débattue
entre les capitaines Wilkes et Dumont-d’Urville,
et à cet égard nous croyons pouvoir répondre
d’une manière victorieuse.
Voici d’abord le passage du rapport du lieutenant
Wilkes, qui a trait à la découverte des terres
AU PÜLE SUD. 195
que les Américains ont appelées continent austral* :
« En parlant de notre croisière dans les glaces, il est
nécessaire que j’entre ici dans quelques détails, non-
seulement pour soutenir nos droits à la priorité de découverte,
mais encore pour répondre à une accusation
portée à tort par le capitaine Ross, lorsqu’il a dit
qu’il avait passé sur un point de l’Océan où j’avais
annoncé qu’il existait une terre.
<( Le but que je me proposais était d’atteindre la plus
haute latitude possible entre les méridiens du 160“ au
45“, en allant de l’est à l’ouest. Tels étaient en substance
les ordres que j’avais donnés aux différents bâtiments,
et le rendez-vous, en cas de séparation, était
le long de la barrière de glace, par 105" de longitude
est. D’après l’expérience que j’avais eue des glaces
dans la première année, j’avais résolu de laisser
chaque bâtiment libre de sa manoeuvre aussitôt que
nous aurions atteint les glaces. Le 2 janvier nous
perdîmes de vue le Flying-Fish, et le 3 le Peacock.
Le Vincennes et le Peacock atteignirent la barrière le
11 janvier, par 64° 11' de latitude sud, et 154° 53' de
longitude est; ils furent séparés le lendemain par la
brume. Le Peacock atteignit les glaces le 15, et le
Flying-Fish le 21 janvier. La coloration de l’eau fut
bientôt remarquée, et on aperçut un grand nombre
de phoques et de pingoins, mais aucune apparence
* Extrait des Annales maritimes et coloniales, n° d’avril i8 4 3 ,
traduit par M. Daussj.