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espérant ainsi arriver à la grande mer libre signalée
par Weddell. Il lui semblait plus avantageux d’aller
ensuite au sud que de suivre la route de Weddell, sur
laquelle il n’y avait plus de découverte à faire. Le 28,
en effet, on signala la terre au sud-sud-ouest; mais
la cote était bordée d’iin banc de glaces de dimension
si extraordinaire, qu’il fut impossible d’approcber
plus près que trois ou quatre milles. Toute cette terre,
a Texception de deux caps qui se projettent au nord,
était couverte de neiges et de glaces qui s’élevaient l\
pic au-dessus de la mer, quelquefois à des hauteurs
de 2000 et même de 3000 pieds.
«La mer venait y briser avec une violence incroyable,
et elle en détachait à tout instant d’immenses
glaçons qui s’en allaient flottants sur les eaux. D’épais
brouillards forcèrent l’expédition à prendre le large
dans 1 est , et bientôt elle y rencontra l’extrémité
ouest de la banquise. Dans la soirée du 30, elle se
rapprocha de la terre, el s’avança dans un golfe pro-
loiid qui semblait offrir un moyen d’aborder; mais,
là comme ailleurs, la côte était défendue par des
glaces infranchissables. Le 4, par le 64® degré 30 minutes
de latitude sud, les navires se trouvèrent serrés
de si près par les glaces, qu’il fallut songer à remonter
dans le nord. Le lendemain on en sortit, et
l’on réussit enfin à mettre pied à terre sur une île
située au bout d’un canal profond, à l’extrémité sud
du golfe. Le capitaine Ross prit possession de cette île
an nom de la reine; elle est d’origine volcanique, et
bien qu’elle n’ait pas plus de deux milles de diamètre,
elle projette, à la hauteur de 3500 mètres au-dessus
du niveau de la mer, un cratère parfaitement bien
formé. Elle gît par les 64® degré 12 minutes de latitude
sud, et 56® degré 49 minutes de longitude ouest. A
l’ouest de cette île, une magnifique montagne, terminée
au sommet par un vaste plateau, s’élève à
7000 pieds au-dessus du niveau de la mer ; toute la
côte occidentale de ce grand golfe est bordée de hautes
montagnes couvertes de neiges perpétuelles. Les navigateurs
lui donnèrent le nom de golfe de VErebus et
de la Terror ; son ouverture, entre les deux caps qui le
terminent, est d’environ quarante milles, sur une profondeur
à peu près égale. Excepté au sud, il était
bordé partout de glaces épaisses ; au fond, on signala
deux espaces couverts de glaces, mais sans indices de
terre, et qui peut-être communiquent avec le détroit
de Rransiield. Sur le soir, les glaces s’étant détachées
de la côte, les navires doublèrent le golfe au sud et
longèrent la terre au sud-ouest, marchant entre elle
et une chaîne de montagnes de glaces fixes, située à
deux ou trois milles de distance. Toute cette partie
était libre de neiges sur une vingtaine de milles; mais
ensuite on rencontra de nouveau d’immenses glaçons
descendant d’une montagne couverte de neiges et
hante de plus de 2000 pieds. C’était une barrière insurmontable
, et qui confirma le capitaine Ross dans
l’opinion qu’un vaste continent s’étend au sud de la
grande barrière découverte en 1841, et à plus de
quatre cent cinquante milles à l’est du mont Erebus.
« Les glaces sous toutes les formes entourèrent