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l.iines torses qu’ils portent à la ceinture, et qui paraissent l’a-
l'i'iqués dans le pays.
Nous comptions passer encore la journée dn jeudi lo octobre
au mouillage, lorsque, d’après l’avis des chirurgiens qui avaient
constaté l’apparition de quelques cas de dyssenterie, le commandant
prit la résolution de quitter sur-le-champ les lieux où 1e
mal avait débuté, afin d’atteindre au large un air plus pur et l’é-
loignement des influences morbides de ces terres. Un coup de
canon rappela à bord, de grand matin, les officiers de la Zélee
qui étaient déjà descendus à terre pour chasser. Parmi eux se
trouvait AI. Pavin de Lafarge, un des plus jeunes officiers de
l’expédition. Jamais il n’avait paru jouir d’une meilleure santé;
la veille, nous nous étions promenés ensemble en cherchant des
insectes. Dans nos moments de halte, il ne cessait de faire des
projets pour l’avenir; il songeait au retour en France, et voulait,
disait-il, se reposer longtemps de cette longue navigation...
A quelques jours de là , atteint par une cruelle maladie, il se
mourait, et ses compagnons confiaient son corps aux flots de la
pleine mer ! (A?. Desgraz.)
Noie 9 , page 94.
Jusqu’au i5 , à quelques interruptions près où le ciel se montra
dégagé, nous eûmes de l’orage, des grains de pluie et un vent très-
inégal variant du S. E. au S. 0 . Nous manoeuvrâmes pour profiter
des changements et nous avancer dans le sud. Le 15, à midi,
les observations nous placèrent par 7:’ 87’ 27” latitude sud, et
100® 58’ 23” longitude est.
Dans la soirée du même jour, nous reçûmes un fort grain durant
lequel la brise ayant passé à l’E. S. E ., en fraîchissant rapidement,
nous piimes mettre le cap au S. et au S. S. O ., avec un
sillage moyen de cinq à six milles par heure ; bientôt la mer devint
grosse et fatigante, et nous commençâmes à éprouver un
abaissement dans la température , qui nous fit plaisir, après les
fortes et ennuyeuses chaleurs auxquelles nous étions exposés
depuis huit à dix mois.
Ainsi que VAstrolabe, la Zélée avait subi l’influence de notre
mouillage sur Sumatra ; dès le lendemain de notre départ, une
douzaine de matelots avaient été attaqués par la dyssenterie
et de fortes coliques. Cette circonstance fit promptement oublier
la contrariété que quelques personnes avaient d’abord ressentie
en se voyant aussi inopinément frustrées d’une journée de
relâche sur laquelle elles avaient compté, et toutes ne purent
qu’approuver cette mesure ; si elle n’avait pas été prise, il aurait
pu résulter d’un retard une augmentation dans le nombre des
malades que nous comptions déjà. Heureusement, aucun des
cas n'était bien grave, et nous pensions que le changement de
climat ferait bientôt raison de tous ces accidents.
Le 20, le vent diminua, la mer devint bientôt moins grosse et
moins fatigante, et le ciel s’embellit. D’après le rapport du médecin
, nos malades allaient beaucoup mieux et ne devaient pas
tarder à reprendre leur service.
Le 2, à midi, nous étions par 28° 62’ 3o” latitude sud et 92®
52’ longitude est. La dyssenterie qui, lors de notre départ de
Sumatra, avait attaqué quelques-uns de nos hommes, et que
nous avions eu l’espoir de voir bientôt disparaître sous Finfluence
du changement de climat, non-seulement persistait^ mais s’était
même étendue plus lard sur d’autres individus. Nous comptions
une vingtaine de malades , parmi lesquels deux appartenaient à
l’état-major, AI. Lafarge , enseigne de vaisseau , et AI. Goupil,
dessinateur de l’expédition. Excepté un domestique dont l’état
était désespéré , aucun des autres n’était encore dans une position
à donner de grandes inquiétudes, et nous comptions bien
que cette maladie finirait par céder devant les soins des médecins.
Le 6, nous communiquâmes avec VAstrolabe, et nous apprîmes
que son état sanitaire n’était pas plus satisfaisant que le nôtre ;
elle avait également perdu deux hommes , et comptait autant de
malades sur les cadres.