seîtembre. Chiuc. Les iiiaisoiis sont généralement
conslriiiles en bois. Cbacune d’elles présente pour
ainsi dire un aspect à part. C’est là le centre de l’in-
duslrie de Samarang. Chaque rue paraît être spécialement
destinée à une industrie spéciale; les marchands
d’étoffes occupent la plus longue.
Le campong chinois de Samarang possède son théâtre,
comme celui de Batavia. « Nous nous rendîmes sur
une place, dit M. Desgraz, où le théâtre chinois, le
Vayang-Tchina, suivait le cours de ses représentations,
qui ne s’interrompent pas pendant l’époque de
l’année affectée à ces réjouissances publiques. Le théâtre
n’est ouvert qu’à l’époque de certaines solennités,
et les frais en sont payés par les riches marchands du
campong. Comme à Batavia, la scène se trouvait élevée
sur une barraque en bois, et la troupe des acteurs
était entièrement composée de femmes. Une
table était dressée en face de la scène, auprès d’un
autel surmonté d’un tableau représentant l’image
de la divinité chinoise, ou peut-être celle d’un envoyé
de cette divinité. Quand j’interrogeais les assistants
sur le nom de ce personnage, ils me le désignaient
sous le nom de Fohi. Les marchands chinois faisant
les frais de la fête étaient assis gravement autour de
la table, d’où ils jouissaient à leur aise du plaisir du
spectacle. Quelquefois, pour marquer leur approbation
à une des actrices, ils lui envoyaient un plat de
leur service. Celle-ci le mangeait devant le public,
séance tenante, après avoir remercié le donateur par
une belle révérence. Etrangers à la langue chinoise,
nous ne pûmes juger du goût des Chinois dans le choix
de leurs pièces. Comme à Batavia, le chant se mêlait
au récitatif monotone des personnages. Les acteurs
portaient des masques et prodiguaient l’emploi des
moustaches. Je pus compter sept longues mèches de
barbe sur le masque d’une seule actrice. Les restaurants
n’étaient pas éloignés du lieu de la représentation
; on les trouvait facilement, en suivant la foule des
spectateurs qui, à chaque entr’acte, quittaient le
spectacle pour aller se restaurer, sauf à reprendre
leur place aussitôt qu’une actrice reparaissait en scène.
J’appris qu’un grand nombre d’Européens et même
des dames se faisaient fréquemment conduire dans
ces restaurants pour y goûter un mets particulier,
une espèce de hachis nommé kimlo. » Les Chinois
semblent du reste avoir acquis le droit de fournir
exclusivement aux besoins et au luxe des Européens.
Ils sont boulangers, pâtissiers , carrossiers, bottiers,
tailleurs, fabricants de meubles, etc., etc. Leurs
fêtes et leurs cérémonies attirent toujours une foule
nombreuse et forme une des plus grandes distractions
de la société hollandaise.
A côté de cette population laborieuse, la vie des
Javanais offre un contraste des plus remarquables :
sobres par goût, oisifs par caractère, ces hommes,
sans jamais s’inquiéter de l’avenir, ne cherchent qu’à
satisfaire les besoins du moment, en se donnant le
moins de peine possible ; on ne voit parmi eux ni
marchands , ni industriels, mais en échange les gens
de peine, les bateliers, les porte-faix abondent. A