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par nos lionnnes armés de haches el munis de pompes
à incendie, arrivèrent bientôt sur le lieu du sinistre.
On parvinl raeilemcnl à isoler le magasin dans lequel
le ieii s’étail déclaré; mais celui-ci, construit en
planches, lut entièrement consumé.
Pendant que VAstrolabe activait ses préparatifs de
départ, la Zélée n’était point restée en arrière. Le capitaine
Jacquinot était résolu à nous suivre, et il ne
s’épargnait, ainsi que son lieutenant, aucune peine
pour se mettre en mesure. « Le petit nombre
d’hommes auquel était réduit notre équipage , dit
M. Dubouzet, ne permettait de faire avancer nos
travaux que très-lentement. Dès les premiers jours,
nous nous occupâmes à recruter des matelots pour
remplacer ceux que nous avions perdus, il y avait
alors sur la place beaucoup de déserteurs provenant
de baleiniers français qui, au nombre de douze ou
(luinze, fréquentent annuellement cette rade; mais dès
qu’ils avaient appris l’arrivée de nos corvettes, la plupart
s’étaient enfuis de peur d’être pris par nous.
Nous eussions pu demander aux autorités de les faire
arrêter; mais nous préférâmes n’embarquer que des
hommes de bonne volonté. Nous réussîmes avec beaucoup
de peine, en leur promettant l’oubli complet du
passé, il en recueillir une demi-douzaine. Quelques
matelots anglais se présentèrent aussi; pour les attirer,
on leur offrit une solde de six piastres par mois ;
mais comme la plupart étaient des vagabonds, nous
ne pûmes, dans la première quinzaine, en engager
que trois, dont un déserta le lendemain de son arrivée.
Journeilement j’étais accosté dans les rues de la
ville par quelques-uns de ces hommes; mais, bien
(pie je misse pour les attirer toute la patience des rac-
eolciirs, mes efforts échouèrent tout h fait dans le
principe. Il eût fallu pouvoir, comme en Angleterre,
courir les tavernes et leur faire signer leur engagement
en buvant avec eux; mais cela était au-dessus
de mes forces. »
Les fêtes et les invitations se succédaient rapidement.
Tons les fonctionnaires de la colonie rivalisaient
pour nous faire oublier les fatigues que nous venions
de traverser; mais ma santé ne me permettait que
bien rarement de faire honneur aux nombreuses invitations
qui m’étaient adressées. Aujourd’hui le navire
français baleinier le Duc cVOrléans vient mouiller
sur la rade. Ce bâtiment, parti du port du Havre
le 11 juin dernier, a déjà recueilli sur sa route 500 barils
d’huile, dans sa navigation entre le 30“ et le 50“ degré.
Son capitaine, en me faisant part de la route
(ju’d a suivie et qu’il fréquente depuis longtemps, me
prouve plus que jamais combien les calmes que nous
avons éprouvés dans notre dernière traversée sont
rares dans ces parages. Il avait trouvé des vents de
S. 0 . partout où nous n’avions eu que des calmes ou
des vents d’est qui nous étaient si contraires. Le capitaine
du Duc d’Orléans venait à peine de quitter
VAstrolabe, lorsqu’arriva l’aide-dc-camp du gouverneur,
qui venait me prévenir de l’arrivée de sir John
Franklin et du désir qu’il avait de me voir. Il fixait à
sept heures du soir rheurc de ma visite ; de plus, il
1839.
Dcccüibi'/’;
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