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pendant quelque temps les navires, et l’on fit des observations
sur celles qui étaient fixes. Le résultat tendit
k mettre hors de doute que le détroit dont il a été
question communique avec celui de Bransfield, et
probablement aussi avec le canal d’Orléans ; mais ce
dernier était tellement encombré de glaces, qu’il fut
impossible de vérifier complètement le fait à son
égard. La lutte contre les glaces durèrent ainsi jusqu’au
1®" février 1843, jour où il devint nécessaire de
chercher à sortir les bâtiments de ce dangereux voisinage
pour essayer de pénétrer plus au sud. Le 4, ils
avaient regagné le bord de la banquise et naviguaient
en mer libre, après avoir passé quarante jours au milieu
de ces écueils flottants. Alors commencèrent les
vents d’est et d’épais brouillards ; la meilleure partie
de la saison était passée. Toutefois, par le 65® degré
de latitude sud, ils croisèrent la route suivie par
Weddell à son retour, et rencontrèrent une banquise
solide là où il avait vu la mer libre. Malgré les plus
grands efforts, on ne put pas avancer au delà du 65®
degré 15 minutes de latitude sud; mais alors on se
trouvait d’une centaine de milles plus au sud que l’amiral
d’Urville dans sa tentative pour suivre la route
si glorieusement ouverte par notre compatriote Weddell.
Le 22, les navires passaient la ligne où l’aiguille
aimantée reste invariable par les 61® degré de latitude
sud et 24® degré de longitude ouest, et avec
une inclinaison de 57 degrés 40 minutes; fait du
plus haut intérêt pour la science magnétique, car il
résulte des observations du capitaine Ross que l’hypotbèse
de rexistence de deux pôles magnétiques
verticaux dans le sud (comme c’est le cas dans le
nord) est erronée, et qu’?7 n’y a en réalité qu’un
pôle magnétique dans l’hémisphère austral*.
<( Nous devons remarquer que toutes les observations
de cette année concourent k confirmer la position
assignée k ce pôle, d’après les travaux de sa première
campagne, par le capitaine Ross. Le 23 février,
les bâtiments doublaient les dernières glaces flottantes,
et, gouvernant au sud-est, ils repassaient le
cercle antarctique le 1®^ mars , par 7 degrés 30 minutes
de longitude ouest. Le capitaine Ross essaya
alors de pénétrer au sud, en se tenant k égale distance
des routes suivies par Weddell et Rellinghausen. Le
23, étant par les 68® degré 34 minutes de latitude
sud et 12® degré 48 minutes de longitude ouest, il fut
arrêté par un calme, et voulut profiter de l’occasion
pour exécuter des sondages ; mais une ligne de
4000 brasses ne rapporta pas de fond. Cette grande
profondeur doit faire supposer qu’il n’existe aucune
terre dans le voisinage. Pendant quelques jours, il
essaya encore de gagner dans le sud, mais la glace
lui opposait une barrière infranchissable, et de plus,
une tempête qui dura trois jours sans interruption,
vint mettre ses navires en péril. Enfin, le 8 mars, le
vent passa k Test, et ce fut an moment où ils se
* 11 y avait longtemps que le capitaine Duperrey avait démontré
l’invraisemblance de cette hypothèse, qui n’avait plus à cette
époque que fort peu de partisans.