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nous à ce mol. Pour nous, qui avons vu les glaces, qui
avons lutlé corps k corps avec elles et qui sommes
restés enfermés au milieu d’elles malgré tous nos e fforts,
il nous sera toujours impossible de croire qiu^
le capitaine Ross a pu traverser facilement une semblable
banquise, en parcourant plus de deux milles
à l’beure, et cela sans souffrir de graves avaries. Il
n y a pas de navire au monde qui pourrait impunément
soutenir de pareils assauts. Il est tout à fait
impossible qu’au milieu d’une banquise comme celle
qui nous a si fortement endommagés, on puisse,
quelle que soit la voilure, parcourir facilement deux
milles dans une heure, malgré la force des vents les
plus violents. Plus tard, dans leur deuxième cam -
pagne, les Anglais rencontrèrent des banquises bien
autrement redoutables, car plus d’une fois elles les
ariêtèrent et paralysèrent leurs efforts. Et cependant,
d’après le récit du capitaine Ross, il nous est prouvé
que jamais il ne se trouva un instant engagé, comme
les corvettes françaises, au milieu des banquises, présentant
les car actères particirliers que nous avons décrits,
et qui, par la clarté qu’elles réfléchissaient dans
le ciel, indiquaient qu’elles s’étendaient au loin, à de
grandes distances, tandis que les champs de glace
traversés par l’expédition anglaise étaient toujours
limités et peu étendus.
Nous avons déjà fait ressortir que , contrairement
à 1 opinion émise par beaucoup de mes compagnons
de route, je croyais qu’il était possible que le capitaine
baleinier Weddell ait pu trouver la mer entièrement
libre là où nous avions rencontré des banquises tout
à fait impénétrables. Bien que de pareilles circonstances
doivent être excessivement rares, cependant
je ne conserve aucun doute sur la véracité du baleinier
anglais ; toutefois, il n’est pas inutile de remarquer
que la tentative faite en dernier lieu par le capitaine
Ross pour pénétrer vers le sud en suivant les
traces de son compatriote, a, comme la nôtre, échoué
complètement. Nous avions atteint le 64® 45’ de latitude
, et nous étions tout près du point où Weddell
avait trouvé la mer libre, lorsque la banquise nous
ramena vers le nord. Si le capitaine Ross, ainsi que
l’indique le compte rendu que nous avons cité , n’a
pas dépassé le 65® parallèle 15’, en traversant les
routes de Weddell, il a pu s’avancer de 30 milles seulement,
et non point d’une centaine de mille pins
au sud que Vamiral d’Urville dans son infructueuse
tentative pour suivre la route indiquée par Weddell,
comme le dit avec intention Tauteur du rapport.
M. d’Urville eut grand tort peut-être, surtout aux
yeux des Anglais, de suspecter la véracité de son heureux
rival, qui pouvait, ainsi que nous l’avons fait
ressortir, avoir été favorisé par une saison tout exceptionnelle
; mais il était de bonne foi en émettan l
ces doutes offensants, et il fut le premier à applaudir
au succès des navigateurs anglais, lorsque, quelques
mois avant sa mort, 1e bruit de leurs importantes
découvertes parvint en Europe. Nous aimons
à croire que l’heureux capitaine Ross, quand il écrira
le récit de son beau voyage , montrera pour les tra