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classée que coiiiiiie la Uoisièiiie \ille de .iava , elle est au moins la
seconde par son importance, à cause descullures les plus rleln's de
l’île et des terrains les plus fertiles et les plus propres à produire
le café, la canne à sucre, en un mot, toutes les denrées coloniales.
Comme cet établissement est aussi le plus rapproché de Solo,
où résident les deux sultans vassaux des Hollandais, c’est dans
cette province qu’on concentre aujourd’hui le plus de forces, et
les Hollandais y ont maintenant une chaîne de positions militaires
avec des camps échelonnés dans la montagne depuis .Samarang
jusqu’à Solo. C’est là qu’on tient principalement les troupes
pour les soustraire, autant que possible, à l’action funeste du cli-
matdans toutes les villes du littoral, quel que soit l’éloge que les
Hollandais fassent de leur salubrité.......
Le mouvement continuel de navires qui avait lieu chaque jour
sur cette rade, pendant le temps que nous y passâmes , annonçait
un grand commerce dans cette ville. 11 est vrai f[ue ces navires y
venaient alors prendre des chargements de café. Les bâtiments
étrangers ne pouvaient guère, dans l’état actuel des choses, spéculer
que sur cette denrée dans l'île; la compagnie leur vendait
seulement l'excédant de ce qu’elle pouvait envoyer en Hollande.
Nous apprîmes que le gouvernement venait encore de donner de
nouveaux ordres pour empêcher les étrangers de s’établir dans
l’île ; la crainte de voir les capitalistes anglais y affluer excite à un
lel point la jalousie des Hollandais, qu’ils se montrent d’une rigueur
excessive, et on ne peut plus ombrageux; aucun Européen
ne peut visiter l’intéi'ieur sans une autorisation , et on raccorde
de plus en plus difficilement et seulement aux personnes ilont on
ne redoute point l’influence sur les Javanais. Un jeune Français,
neveu d’un négociant depuis longtemps établi à Java , et aussi
considéré que M. Tissot, venait de recevoir l’ordre , pendant
<jue nous étions ici, de quitter le pays, parce que les trois mois de-
résidence qu’on ne peut s’empêcher d’accorder aux étrangers , à
moins d(' leur lermer tous les ports de l’île , étaient écoulés.
{M . Duhnitzel.)
Y i.
Note 3 , page 48.
La rade de Samarang, aussi vaste que celle de Batavia, n’a pas,
comme celle-ci, l’avantage d’être couverte au nord par une chaîne
d’îles, mais le fondyestsi bon et les brises sont tellement réglées,
que dans la bonne mousson on y est parfaitement en sûreté.
Les navires de 3 à 4oo tonneaux ne peuvent accoster le rivage
à moins de un mille ou un mille el demi, parce que le fond de la
baie est obstrué par les alluvions qu’entraînent chaque jour les
eaux de la rivière de Samarang. Ici, comme à Batavia, on observe
que la baie se comble de jour en jour.
La ville de Samarang e s t , ainsi que celle de Batavia , traversée
par une rivière en partie canalisée, dont l’embouchure, obstruée
par les vases, n’a que deux pieds de profondeur à la marée basse.
Ou ne connaît ici, comme sur toute la côte de Java, qu’une seule
marée en 24 heures. La rivière, qui prend sa source à trois ou quatre
lieues dans l’intérieur, peut avoir environ 5o pieds de largeur;
sa profondeur n’est que de 5 à 6 pieds, car les bateaux, pour la
remonter, poussent le fond avec des perches. L’embouchure n’étant
pas contenue par des digues, s’évase jusqu’à atteindre une
laigeui de près de 5o toises. Ses eaux bourbeuses baignent les
pieds des arbres qui bordent son cours. Lue longue fde de bateaux
malais ou javanais, échoués à l’embouchure de la rivière,
servent à la reconnaître du dehors........
Avant de quitter la rive gauche de la rivière, nous donnons
un coup d’oeil à une grande place où se trouve un temple javanais
surmonté de plusieurs toits qui s’élèvent en pyramides. Non loin
de là sont deux grands arbres qui couvrent de leur ombre le
tombeau de quelque saint personnage en grande vénération parmi
les indigènes. Le campong chinois occupe un côté de cette
place, il a la forme d’un rectangle entouré de murs élevés; ses
deux portes sont décorées de quelques moulures et peintures
dans le style chinois.
VHI. 1 8