loin cependant de redouter encore les terribles résultats
qui, à quelques jours de distance, devaient
peser sur nos équipages, mais, craignant pour leur
santé , le voisinage des côtes de l’archipel indien, si
malheureusement célèbres pour les maladies qu’elles
engendrent, je ne voulus pas rester un instant de
plus sur ce mouillage où notre séjour s’annonçait
sous de si fâcheux auspices, et, renonçant à tousles
avantages qu’un jour de plus, passé sur cette terre,
aurait procurés à nos naturalistes, je donnai immédiatement
l’ordre de se préparer au départ. VAstrolabe
était encore au grand complet, personne n’était
descendu àterre. Plus matinal, l’état-major de laZé-
lée comptait plusieurs officiers qui déjà étaient partis
pour la chasse, mais qui, heureusement, ne s’étaient
point encore éloignés de la plage. Deux coups de canon
et le pavillon de partance hissé en téte de mât,
les rappelèrent, et, à neuf heures du matin, nos corvettes
étaient sous voiles *.
• Notes 5 ,6 , 7, et 8.
CHAPITRE LVII.
Traversée de la baie des Lampongs ( île Sumatra) à Hobart-
Town ( île de Van-Diémen).
Tous les navigateurs qui ont fréquenté le grand
archipel d’Asie se sont plaints des dangers que presque
tous ces rivages présentent aux Européens. La
côte septentrionale de Java fut toujours réputée pour
l’air malsain qu’on y respire, pour les fièvres et les
dyssenteries qui, chaque année, enlèvent un si grand
nombre d’hommes aux navires marchands qui les fréquentent.
La nature même de cette côte, formée en
général par des terrains bas et marécageux, semble
expliquer cette influence funeste sur la santé des Européens
qui séjournent dans leur redoutable voisinage.
La majeure partie du littoral des grandes terres
baignées par les mers intérieures de l’Inde, offrent
en général le même aspect que les côtes de Java.
Comme dans cette dernière île , les rivages de Sumatra
et de Bornéo sont à peu près partout formés
VIII. 5
1839.
10 Octobre.