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qui so loiU l'Ciuarquer parmi leurs camarades pai’ une
conduile plus l’égulière. Nous désignâmes au clief de
l’escouade tous les bagages que nous avions à irans-
porler. Trois d’culre eux cbargèreul sur leurs épaules
les inslrumeiiis de })hysique, et les deux autres
s’emparèrent des vivres. M. Dubouzet m’avait dit le
matin (ju’il disposait aussi de sa journée pour moutei-
sur cette monlague, et il m’avait ¡u'ié de charger nos
guides des vivres dont il pensait avoir besoin lorsqu’il
serait arrivé sur le sommet du mont. Ce point
dominant est, do temps à autre, un but de promenade
pour les habitants d’Hobart-Towii, qui vien-
iieut y jouir du coup d’oeil magnifique que présente
le terrain accidenté de l’île, bordé de tout côté par les
eaux de l’Océan. Plusieurs officiers de la garnison,
voulant profiter de l’occasion, avaient promis à M. Dubouzet
de raccompagner, et nous nous étions tous
donné rendez-vous pour déjeûner sur le sommet de la
montagne; mais l’ignorance de nos convicts devait
lairc écboiier tous ces projets.
« En (juittant Hobart-Town, nous suivîmes d’abord
imeroute magnifique el parfiiitement entretenue, sur
laquelle se croisent de nombreuses voilures de poste
qui vont d’Hobart-Town au port Dalrymple, en traversant
la Tasmanie dans sa plus grande largeur. Il
nous fallut peu de temps pour atteindre Neiv-Totvn,
petit village qui un jour peut-être formera uii des
faubourgs d’Hobarl-Town. Ce hameau ne compte
encore que peu de maisons dominées par im l)eau
balinienl dont la (lesiinaîiou, d’après nos guides, s<‘-
mit de servir d’école. Mais déjà sur les deux bords
de la route s’élèvent de nombreuses constructions.
« Sans nous arrêter aNew-Town, nous continuâmes
notre route en longeant la rivière Derwent, à deux ou
trois milles de distance. La vallée que nous parcourions
, encadrée de tous côtés par des montagnes en
partie boisées, était couverte de maisons de campagne
et de cultures. Bientôt nous arrivâmes h Bridge-
Water, petit hameau qui n’a de remarquable qu’un n. clxv
pont en pierre jeté sur un ruisseau. Ce fut là que
nous quittâmes la grande route du port Dalrymple
pour suivre un petit sentier qui conduit au sommet de
la montagne à laquelle nous tournions le dos. La
Derwent, après avoir couru au nord, s’étend vers
l’ouest et semble contourner la chaîne de montagnes
dont le mont Wellington est le plateau le plus élevé,
il était alors huit heures du matin; nous avions déjà
parcouru six à sept milles sur la grande route, et je
regrettais vivement de n’avoir point connu d’avance le
trajet que nous devions faire, car faible conmie je l’étais,
nous eussions pu nous arranger de manière à éviter
une course aussi longue et qui déjà nous avait
fatigués.
« Nous suivîmes longtemps encore le ruisseau qui
va passer à Bridge-Water. De beaux pâturages garnissent
ses deux bords. Il parcourt un des plus beaux
versants que l’on puisse voir. En suivant son cours,
nous arrivâmes à une cascade formée par ses eaux,
qui se brisent sur des rochers d’un aspect des plus
pittoresques, en tombant d’une hauteur de 3 à 4 mè-
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