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croît de force directrice, si même elle n’en perd pas une partie par
un plus grand frottement sur le pivot de suspension. Qet affaiblissement
de la force directrice des aiguilles qui, depuis plusieurs
jours, s’est manifestée par des variations insolites, tantôt N. E . ,
tantôt N. O . , différant suivant les compas employés, leur position,
les caps du navire, etc., est plus sensible aujourd’hui que les
jours précédents, à cause de l’agitation de la mer, qui imprime
aux aiguilles un mouvement oscillatoire irrégulier qui l’emporte
toujourssurla force directrice. Il serait intéressant de connaîtresi,
dans le cas où nous nous trouvons, la plaque inventée parle docteur
Barlow pourrait à la fois atténuer l ’influenee du fer du navire
sur l’aiguille, et l’effet de l’inclinaison, et conserver à l’aiguille
horizontale une force directrice suffisante pour que le choc des
vagues et les divers caps du navire ne puissent la détruire ou la
modifier que pour un temps très-court. Pour que la plaque de
Barlow soit applicable aux boussoles marines, il faut qu’elle satisfasse
aux conditions précédentes, sans quoi on ne pourrait l’utiliser
que par des mers parfaitement calmes, comme celles des
deux jours passés. Or, nous avons déjà remarqué que, malgré le
voisinage du pôle magnétique et la forte inclinaison de l’aiguille,
malgré l’influence du fer du navii’e et l’affaiblissement de la puissance
directrice de cette aiguille, elle n’en a pas moins affecté une
direction assez régulière (sauf la variation qui est toujours modifiée
par les divers caps du navire), tant qu’elle n’a pas été exposée
au choc des vagues, qui la déi'angentbrusquement de la position
d’équilibre qu’elle tendait à prendre en vertu des seules
forces magnétiques. En un mot, dans lajjournée[d’h ier, par une
mer calme, nos compas de route, malgré leurs aberrations, nous
donnaient 6 à 8 degrés près le cap du navire; tandis qu’aujourd’hui,
dans les mêmes parages, sur une mer agitée, ils n’indiquent
plus rien.
Le baromètre à quatre heures du matin était à 0,7^0
à huit h e u r e s à 0,742
à midi à 0,753
à quatre h e u r e s à 0,961
Le sympiésomètre est descendu dans le même temps de 0,718
à 0,710.
A une heure et demie, la brise d’E . S. E ., qui va toujours en
augmentant, souffle par rafales violentes, le temps est très-sombre,
la neige tombe assez serrée. Nous perdons tout à fait la terre
de vue. On prend les deux derniers ris au petit hunier et au perroquet
de fou gu e , et l’on cargue la grande voile remplacée par
l’artimon et le foc d’artimon , le vent renforçant encore, pris le
deuxième ris au grand hunier et dégréé les perroquets.
A quatre heures, le coup de vent est bien établi, la mer est très-
grosse, notre horizon ne s’étend pas à plus de trois encablures ;
quelques grosses glaces défilent sous le vent.
A quatre heures trente minutes, nous avons pris la bordée de
tribord amures, portant le cap du N. N. E . et à BE. N. E ., autant
qu’il est possible d’en juger avec une douzaine de compas qui
donnent les indications les plus extraordinaires. Le meilleur
guide est la dii-ection du vent et surtoutcelle des lames que nous
savons venir du S. E. à l’E. S. E. De quatre à huit heures, le
vent a soufflé avec une violence extrême. La corvette fatigue beaucoup,
etla mâture résiste à peine à cet excès de voilure. On car-
gup l’artimon et le foc d’artimon. Des tourbillons de neige très-
dense nous aveuglent et forment sur le pont une couche qui
s’épaissit encore par Beau de mer qui se gèle en tombant à bord.
De cinq heures à six heures, la violence du vent et la rigueur du
temps rendent toute manoeuvi’e à peu près impossible. Nos matelots
ne peuvent se tenir dans le gréement qui est hérissé déglaçons
tranchants. Ce n’est qu’avec la plus grande peine qu’ils peuvent
s’accorer sur le pont. C’est dans ce piteux état que nous parvenons
à éviter quatre ou cinq glaces flottantes dont la lueur a heureusement
traverséle voile sombre qui nous enveloppe. A six heu-
l’es du soir, la Zélée est aperçue sous le vent dans une éclaircie.
Le capitaine de ce navire est rendu, par sign a l, libre de »a manoeuvre
pour la sûreté de son bâtiment.
L ’équipage se relève par bordées d’heure en heure. Des punchs
chauds sont distribués aux matelots qui quittent le pont. Les of