matra à Hobart-Toum avait duré plus de deux mois ;
elle nous avait coûté trois officiers pleins de jeunesse,
de mérite et de zèle, treize maîtres ou matelots
avaient succombé. La mort avait frappé dans nos
rangs sans distinction d’âge et de santé; malheureusement
elle n’avait point encore terminé ses ravages;
il nous restait de nombreux malades, et l’épidémie
avait montré un caractère tellement opiniâtre, que je
doutais avec raison de la possibilité de les ramener à
la santé *.
CHAPITRE LVIII.
Séjour à Hobarl-Town. — Préparatifs pour retourner dans les
régions glaciales.
" Note 1 0.
A peine l’ancre était-elle tombée, que je reçus la
visite de M. Moriarty, capitaine du port, qui vint me
faire ses offres de service. Le bien-être des malades
occupait alors toute ma pensée ; je le priai de
vouloir bien diriger MM. Hombron et Ducorps dans
les démarches qu’ils auraient à faire pour louer à
terre un local réunissant toutes les conditions nécessaires
pour y établir un hôpital provisoire, où je pourrais
envoyer tous les hommes malades. Cet officier,
dont nous eûmes par la suite tant à nous louer, s’empressa
de se mettre à notre disposition. Nos corvettes
avaient en outre besoin de nombreuses réparations
avant d’entreprendre une nouvelle pointe dans les
glaces, que je méditais depuis longtemps. M. Moriarty
m’assura dès le principe qu’à cet égard nous trouverions
toutes les facilités désirables, et je dois ajouter
que sa bienveillance à notre égard ne se démentit
jamais un seul moment.
1839.
12 Décembre.