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Nous ne rappellerons que pour mémoire le campong malais ou
boughis, dont les cases en bambou sont, comme à l’ordinaire, perchées
sur les rives fangeuses du canal ; dans ces eaux troubles
et peu profondes, se traînent avec peine quelques centaines de pirogues.
Une nuée d’enfants grouillent dans ces vases brûlantes,
dont les émanations seraient mortelles pour d’autres que les Malais.
Samarang passe cà Batavia pour le pays le plus malsain de la
côte ; mais à Samarang on vous dit queSourabaya est encore plus
malsain. II faut conclure de là que toute la côte de 1 île de Java
esl insalubre, surtout pour les Européens, dont un très-petit
nombre parvient à s’y acclimater. Le choléra, qui a déjà exercé de
si grands ravages à Samarang, règne en permanence dans celte
ville; mais la population, familiarisée avec ce fléau, le regarde
comme une maladie ordinaire, dont on ne doit pas plus s émouvoir
que de la dyssenterie, qui est la soeur du choléra.
La campagne de Samarang , partaitement cultivée , produit en
aLondance du riz et du colon. Ou y cultive aussi la canne à sucre
et le café. La conquête de celte province, qui eut lieu en 1708, a
mis l(‘s Hollandais en possession de tout le plat pays au nord de
1 de de Java , depuis le détroit de la Sonde jusqu’à celui de Bali.
L aneiemie compagnie des Indes a soumi.-:, par la force des armes
et l’habileté de sa politique, une grande partie de l’empire
de Java. Les provinces de l’intérieur ou du sud qu’elle u’a
pas encore envahies, sont divisées en deux gouvernements, qui
ont conservé une ombre d’indépendance. Le premier appartient
au Soussounan , successeur dégénéré des anciens empereurs
; il réside a Jockje-Karta , à cinq journées de marche dans
le S. 0 . de Samarang. Le second, formé du démembrement de
l’ex-empire de Java, a pour chef nominal le sultan de Soura-
Karla ou Solo , à deux journées de marche au S. E. de la même
ville. Ces deux princes ne peuvent se donner un successeur sans
l’approbation du gouverneur de Java. Ils ont même un résident
hollandais auprès d’eux, et une petite garnison européenne dans
leur propre ville. Nous avons vu partir un nombreux convoi destiné
pour ces garnisons de l’intérieur. Le bagage était transporté par
des buffles, formant une longue file conduite par des Javanais.
Eux seuls savent tirer parti de ces stupides et farouches animaux,
q u i, le plus souvent, sont rebelles et indomptables pour les Européens.
Les officiers de la garnison de Samarang nous ont accueillis de
la manière la plus amicale, et nous ont procuré tous les plaisirs
que peut offrir cette charmante résidence. Le salon ou cercle de
la société a été ouvert à tous les officiers de l’expédition. Les promenades
à cheval el en vo ilu re, les dîners , soirées , parties à la
campagne se sont succédé sans interruption pendant toute la
durée de la relâche. Le capitaine du port, van de Velde, le
capitaine d’infanterie van Exter et le lieutenant Boon , qui nous
avait déjà si bien accueillis à Ternate , nous ont comblés de prévenances
et d’amitiés. Nous avons tiouvé ici le fiscal, M. Boll,
qui a quité la résidence d’Amboiue pour celle de Samarang.
L’expédition lui est redevable d’un nautile flambé, mollusque
très-rare, dont on ne possède encore en France que la coquille.
Enfin, ce qui est encore plus précieux pour nous , c’est la bonhomie,
la cordialité, la bonne hospitalité hollandaise que nous
avons retrouvée à Samarang, et qui contraste si bien avec le froid
accueil que l’on nous a fait à Batavia.
( M. Roquemaurel.)
Note 4, page 48.
Comme Batavia, Samarang repose sur les bords d’une rivière,
sur un terrain plat et marécageux. La même direction semble
avoir présidé à la fondation des deux villes, et les a dotées d’une
rade vaste, mais incommode. Le mouillage des navires du commerce
est à environ trois milles du rivage ; celui des navires de
guerre est encore plus éloigné. A cette distance , Samarang est
encore cachée à l’oeil, qui cherche en vain l’aspect d’une grande
et populeuse cité. Des rivages bas el uniformes , dominés par des
montagnes situées fort loin dans l’intérieur, encadrent une rade
pleine de mouvement. De nombreux ouvrant de larges
Jhîf M .