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jusqu’à trois dollars. Le crédit et les banques peuvent seuls sou -
tenir un tel état de cboses et lui donner même un vernis de pros-
péri té.
L ’excellent accueil que nous avons reçu à Hobart-Town nous
en a rendu le séjour fort agréable ; mais l’étranger qui voudrait se
fixer dans cette v ille , ne pourrait y trouver les mêmes agréments
s’il ne jouissait d’une très-grande fortune , et s’il ne parvenait à
s’isoler un peu de cette tourbe d’aventuriers, brocanteurs et filous,
qui forme plus des trois quaris de la population de la colonie.
Grâce aux fréquentes relations de Hobart-Town avec la métropole,
l’Inde et la Nouvelle-Galles, cette ville est assez animée, et
offre des ressources en tout genre ; dans ses rues, que sillonnent
d’élégants équipages, se trouvent quelques vastes magasins qui
offrent aux chalands le pompeux étalage des produits des deux
mondes. Comme à Londres, comme à Paris, les regards sont plus
d’une fois éblouis par ces tissus de couleurs variées, ces cristaux
aux raille facettes , cette argenterie aux formes bizarres, ces porcelaines
, ces glaces et ces meubles destinés à parer la femme , à
orner la table ou le salon du riche. On ne peut faire un pas sans
rencontrer des tavernes, où d’affreuses boissons, sous les noms
augustes de Champagne, Bordeaux, Madère et Cognac, offrent
des séductions d’un autre genre ; ces établissements, qui se multiplient
d’une manière effrayante, sont d’autant plus funestes à la
population, qu’ils sont accessibles au pauvre comme au riche, au
misérable convict comme au négociant opulent. Au ssi, malgré
les sociétés de tempérance, l’ivrognerie et toutes les misères qui
l’accompagnent font elles chaque jour de nouveaux progrès,
ce qui doit tendre à dégrader la population , au lieu de la réformer.
[M. BoqueniaiireL)
NOTES. 309
Note 14, page 122.
La Tasmanie est divisée en deux provinces : celle du sud, dont
Hobart-Town est la capitale en même temps que le siège du gouvernement
général, et celle du nord ayant pour capitale la ville
deLaunceslown,situéesur les bords delaTamar, à quarante milles
environ de l’embouchure de cette belle rivièi-e. La ti’oisièrae ville
de la colonie est celle de New-Norfolk, située sur le Dei'went, à
vingt-deux milles au-dessus d’Hobart-Town.
Lechiffrede population de la Tasmanieestde45,846 habitants ;
il se divise en 27,71 3 habitants libres, el 18 ,i 33 convicts, dont
16,069 du sexe masculin et 2,064 femmes. Sur les i 8, i 33 condamnés,
3,343 sont dans les maisons de correction ou employés
aux travaux foi’cés (Jiurd labour), et 1 ,453 sont dans la presqu’île
de Tasman. La population d’Hobart-Town était, au i®*'janvier
1839, de i4)382 âmes, dont 2728 convicts mâles et 83o femmes
déportées. Celle de Launcestown élait de 6, i 36 âmes, dont
i , 5og convicts mâles et 274 femmes ; et celle de N(;w-Nolfblk de
2,060 individus, dont 84i convicts mâles et 116 femmes.
Richmond, quatrième ville de la colonie pour l’importance,
quoique plus peuplée que celle de New-Nolfolk, compte 3,94g
habitants , dont 1,208 convicts, 1,128 mâles et 80 femmes.
La Tasmanie proprement dite ne renferme plus un seul de ses
habitants primitifs, les Anglais les ont fait disparaître en les
traquant comme des bêtes fauves, dans le jirincipe de l’occupation,
et en leur faisant une guerre à mort. Lue seule tribu avait
survécu à la destruction de celte race ; poursuivie dans les
montagnes, chassée de retraite en retraite , elle a été acculée à la
mer au nord de l’île. Le gouvernement l’a forcée alors à quitter
sa terre natale et l’a transportée sur l’île Flinders, dans le détroit
de Bass ; Y aborigènes du sexe masculin el 4« du sexe féminin
sont tout ce qui reste aujourd’hui de la population primitive
de celte grande île , et avani longtemps ce reste malheureux
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