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Janvier.
le même aspect ; il se terminait à la mer par une muraille
glacée qui rendait tout débarquement impossible.
Depuis longtemps MM. Dumoulin et Coupvent,
désireux de recueillir des observations magnétiques,
plus concluantes que celles qu’ils avaient faites sur nos
navires, m’avaient demandé à débarquer soit sur la
côte, soit sur une île de glace assez considérable pour
qu’elle fût sensiblement privée de mouvement. En
vain, pendant toute la journée, j’avais cherché Toc-'
casion de satisfaire ce louable désir, toutes les îles
de glace que nous rencontrions étaient inabordables.
Mais, vers six heures du soir, Tune d’elles, présentant
sur une de ses faces une pente assez douce, nous
parut réunir toutes les conditions nécessaires pour ce
genre d’observations. Aussitôt ma baleinière fut mise
h la mer pour y porter nos observateurs. Pendant ce
temps nos corvettes restèrent en panne pour ne pas
trop s’éloigner de la glace de l’observatoire. Ce fut à ces
circonstances que nous dûmes de pouvoir constater
Texistence de la terre d’une manière irrécusable.
M. Duroch, qui était de quart, avait déjà fixé sa lunette
sur un point où un instant il avait cru apercevoir
des taches noires ; mais toute marque de ce
genre avait disparu ensuite à mesure que nos corvettes
avait pris du mouvement. Tout à coup, il aperçut de
nouveau des rochers, dont la teinte sombre tranchait
sur la blancheur des neiges, et qui disparurent ensuite
derrière les glaces, mais cette fois-ci la terre avait été
reconnue d’une manière non équivoque, et je me
décidai à faire disposer une embarcation pour aller
vérifier ce fait important. A Theure avancée à laquelle
nous nous trouvions, il n’était point sans danger d’envoyer
un canot à une si grande distance. D’ailleurs,
nos embarcations étaient bien inférieures, pour la
marche, à ma baleinière dont j’avais déjà disposé
en faveur des observations de physique. Toutefois,
désireux de profiter de ces circonstances heureuses,
qui pouvaient ne plus se représenter, je confiai le canot
major à M. Duroch, avec la mission de recueillir
des fragments palpables de notre découverte. La Zélée
envoya de son côté une embarcation sous les ordres de
M. Dubouzet. Comme nous, les officiers de ce bâtiment
avaient aperçu ces îlots dénudés, et comme nous aussi
ils désiraient vivement aller les étudier.
Aneuf heures, MM. Du moulin et Coupvent rentrèrent
à bord après avoir achevé toutes leurs observations.
Ils avaient constaté un fait important à connaître pour
expliquer comment les îles de glace, après s’être formées
sur la côte, peuvent s’en éloigner rapidement.
Après avoir disposé une boussole de déclinaison sur la
glace où ils s’étaient établis, ces messieurs en avaient
dirigé la lunette d’épreuve sur une autre glace très-
éloignée. Au bout de fort peu de temps, ils s’aperçurent
que l’île sur laquelle ils avaient dirigé la lunette
avait subi un grand mouvement. Lorsque ensuite
ils visèrent un des points de la terre, afin de savoir
si le glaçon sur lequel ils se trouvaient, et qui paraissait
beaucoup plus considérable, avait un mouvement
qui lui fut propre, ils constatèrent encore que cette
masse énorme éprouvait une impulsion qui lui était
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